L’association VRAC encourage et permet le développement de groupements d’achats dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville de l’agglomération lyonnaise depuis 2014. Elle propose par ce biais l’achat de produits de qualité à des prix raisonnables par la réduction de coûts intermédiaires que permet la distribution en vrac, tout en favorisant également un mode de consommation durable et propice au renforcement du lien social dans ces quartiers.

AUTEUR(S)

Tavernier Boris asso.vrac@gmail.com

Fiche rédigée par Louise Véron

PROGRAMME

Démarrage: Juillet 2014

Lieu de réalisation: Banlieue Lyonnaise

Origine et spécificités du financement : Bailleurs sociaux (30 000 à 40 000 euros par an), Fondation Abbé Pierre (40 000 euros par an), Fondation Carasso (15 000 euros), Région Rhône Alpes-Auvergne (9000 euros)

ORGANISME(S)

Vers un Réseau d’Achat en Commun (VRAC)

Villeurbanne - 69100

11 rue Ollier

/ 4500 Adherents

Site internet Médias sociaux

Ou

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COMITÉ DE LECTURE

Date de lecture de la fiche

4/20/2022

Localisation

France Auvergne-Rhône-Alpes Rhône

Appréciation(s) du comité

Innovant !

Domaine

Réseaux, coopérations Participation, gouvernance Alimentation Exclusion et isolement

Type de structure

Association, collectif, ONG Association, collectif, ONG

Envergure du programme

Locale

Bénéficiaires

Population précaire Population urbaine

Type d'acteur

Distributeur

Type d'action

Distribution/commercialisation Création de circuits de proximité (géographique)

Type d'objectif

Sociaux Amélioration de la santé par une alimentation saine Sociaux Création et renforcement du lien social Sociaux Recherche d’une plus grande équité dans les relations

LOCALISATION
LICENCE

Copyright: Licence Creative Commons Attribution 3.0

Pour citer un texte publié par RESOLIS:

Tavernier Boris, « VRAC, un système d’achat groupé pour améliorer la qualité de l’alimentation des habitants dans les quartiers populaires de la banlieue lyonnaise », **Journal RESOLIS**

PUBLIÉ DANS LE JOURNAL

ORIGINE ET CONTEXTE

Des personnes et entités diverses sont à l’origine de l’initiative : des bailleurs sociaux, la fondation Abbé Pierre, des acteurs de la politique de la ville, des acteurs de l’Economie Sociale et Solidaire, ainsi que des militants et bénévoles de la société civile. Parmi ces derniers, Boris Tavernier, qui était auparavant engagé dans le fonctionnement d’un bar/restaurant coopératif à Lyon a rencontré ces différents acteurs. A partir du constat de la précarité en banlieue lyonnaise, il a créé l’association VRAC en novembre 2013. Le programme vise des quartiers qui sont des déserts commerciaux, alimentés par des supermarchés seulement. La première vague d’achats menée au mois de juin 2014 concernait des fournitures scolaires. Fin 2014, l’activité s’est ouverte à de nouveaux quartiers et s’est tournée vers des produits alimentaires.

OBJECTIFS

-Proposer aux habitants des produits de qualité en vrac, donc à des prix abordables

-Lutter contre les « discounters » qui proposent des produits de mauvaise qualité

-Ouvrir de nouveaux espaces de solidarité, et créer du lien social entre les adhérents, les salariés et les bénévoles

-Permettre aux populations de consommer des produits meilleurs pour la santé et lutter contre l’obésité

-Par les groupements d’achats collectifs, permettre aux habitants eux-mêmes de servir de relais dans les quartiers et de prendre en main l’organisation logistique

ACTIONS MISES EN OEUVRE

-Des fournisseurs ont été trouvés à l’échelle locale, et au niveau international (Italie, Espagne) avec certains produits portant le label Bio équitable.

-Les commandes de produits sont prises auprès des habitants des quartiers du Mas du Taureau et du Grand Vire à Vaulx-en-Velin, des Buers à Villeurbanne, de La Duchère à Lyon, des Minguettes à Vénissieux, et du Golf à Oullins.-La communication avec les habitants se fait essentiellement par SMS et par e-mail. 

-L’association est présente une journée par semaine dans les quartiers (halls d’immeuble ou centres sociaux) pour permettre aux habitants de récupérer les produits commandés en passant du vrac au détail.

-Afin d’approfondir le lien social, des concours de cuisine et des sorties sont parfois organisés.

RÉSULTATS ET IMPACTS, QUANTITATIFS ET QUALITATIFS

Le nombre de bénéficiaires augmente grâce au bouche-à-oreille. L’étude d’impact montre que d’un point de vue qualitatif, le programme VRAC a effectivement permis aux populations d’accéder à des produits de qualité qu’ils n’avaient pas l’habitude de consommer, notamment des produits biologiques, majoritairement en raison de leur prix. Au-delà de cet accès aux produits alimentaires, le programme a permis de mobiliser les habitants qui participent à l’organisation du programme. Le programme a reçu en juin 2015 le Trophée de la Solidarité décerné par le Progrès, le label Lyon Ville Équitable et Durable en juillet 2015 et le Prix de l’innovation sociale lors des Trophées de l’ESS décernés par Mag 2 Lyon en novembre 2015.

L’association VRAC favorise maintenant le développement de groupements d’achats dans les quartiers prioritaires de la politique sur plusieurs territoires français (Lyon, Saint-Étienne, Drôme, Montpellier, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Rennes, Finistère, Hauts-de-France, Paris et Strasbourg) et en Belgique, à Bruxelles.

Elle comptait en 2022 plus de 4500 adhérents et poursuit son action dans 70 groupements d’achats présents dans les quartiers populaires ou sur les campus universitaires.

ORIGINALITÉ

L’originalité de VRAC vient de son modèle de distribution, car la valeur des produits est dégressive à mesure que le nombre de participants aux achats grandit, et de son modèle d’approvisionnement, car la recherche de fournisseurs de produits dépend de la demande exprimée par les habitants eux-mêmes. VRAC ne s’approvisionne pas auprès de la banque alimentaire ni par les surplus des grandes surfaces, et cherche à favoriser l’accès à des produits biologiques et locaux par des circuits courts. Le programme permet également la valorisation des habitants et l’implication des consommateurs.

PARTENARIAT(S)

-Partenaires publics : Région Rhône-Alpes-Auvergne, Ville de Lyon, Métropole Grand Lyon
-Partenaires privés : la Fondation Abbé Pierre, la Fondation Carasso, Est Métropole Habitat, Alliade Habitat, Office Public d’Aménagement et de Construction du Rhône, Grand Lyon Habitat, l’incubateur d’innovation sociale Alter Incub, la Chambre régionale d’Economie Sociale et Solidaire Rhône-Alpes

RETOUR D’EXPÉRIENCE

Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :

- Il faut du temps pour créer et entretenir des liens avec les habitants dans les quartiers et les centres sociaux.

- La communication avec les habitants par SMS et e-mail n’est pas aisée, tout comme la visibilité de l’association.-Certains habitants ne sont pas disposés à payer leurs produits au moment de la commande: Il faudrait trouver un moyen d’établir une liste des personnes qui puisse régler au moment de la distribution des produits afin de n’exclure personne.

- Des difficultés se posent avec les fournisseurs qui ne souhaitent pas toujours vendre des produits à des associations.

Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :

- Des ateliers de cuisine ont vu le jour pour permettre de créer du lien sur le territoire. Le bouche à oreille joue un rôle important, tout comme les affiches et tracts dans les centres sociaux, ou les articles de presse.

Améliorations futures possibles :

- Au-delà des produits, l’association VRAC pourrait proposer à l’avenir des achats groupés de services.

Présentation des facteurs de réussite et conseils pour une généralisation ou un essaimage :

Il est important d’apprécier le contact avec les bénéficiaires, d’être patient, de pouvoir accorder du temps aux personnes en situation de précarité. La posture à adopter n’est absolument pas une posture commerciale, et la qualité de la relation humaine est primordiale, de façon à venir en aide aux personnes isolées notamment. Il est aussi nécessaire de chercher à s’adresser à tout type de public et de parvenir à négocier avec des personnes aussi diverses que des chefs d’entreprise, des élus, des médias, pour développer les partenariats et l’envergure du programme. La lutte contre la précarité alimentaire consiste en une vraie mission sociale.