La ferme du Manus est située sur le bassin versant de la Dordogne. Elle est rattachée au Lycée Henri Queuille de Neuvic, en Corrèze. C’est au début de l’année 2020 que la ferme a débuté sa conversion en agriculture biologique afin de satisfaire les attentes des consommateurs.
AUTEUR(S)
Botuha Bruno bruno.botuha@educagri.fr
Fiche rédigée par Laëtitia GONI-LIZOAIN
PROGRAMME
Démarrage: Création de la ferme en 1921, mais conversion en bio en début 2020
Lieu de réalisation: Neuvic (Corrèze)
ORGANISME(S)
Ferme du Manus
NEUVIC - 19160
Lycée Agricole Henri Queuille de Neuvic
3 Salariés
Site internetORIGINE ET CONTEXTE
La ferme du Manus, rattachée au Lycée Henri Queuille de Neuvic en Corrèze, est en activité depuis 1921. Après avoir eu plusieurs productions (porcs, bovins lait …), la ferme s’est spécialisée en élevage bovin allaitant en 2008, mais possède également plusieurs autres ateliers (accueil et pédagogie, apiculture, coqs de pêche, jus de pomme). Basée sur un modèle raisonné et extensif depuis longtemps, la ferme du Manus se tourne aujourd’hui vers l’agriculture biologique. L’exploitation agricole du lycée a 3 missions : - Pédagogie : 16 000 heures à l’année. - Production pour atteindre l’équilibre financier. - Expérimentation et développement.
OBJECTIFS
Dans l’objectif de conserver son principal débouché, la restauration collective du lycée Henri Queuille, qui d’ici 2 ans devra avoir au moins 20% de leur dépense alimentaire en BIO dans le cadre de la loi EGALIM, la ferme du Manus a débuté la conversion en agriculture biologique en Janvier 2020. A cela s’ajoute un objectif pédagogique pour les élèves du lycée agricole Henri Queuille et de l’école forestière de Meymac.
ACTIONS MISES EN OEUVRE
Convention sur l’observatoire agricole de la biodiversité, signée avec le Ministère de l’Agriculture : les étudiants travaillent sur l’abeille solitaire, les vers de terre et les papillons.
Projet sur 5 ans (2013 – 2018 avec soutien de la Communauté des Communes) : mise en défens des cours d’eau (10 km de linéaire) et mise en place de 3 abreuvoirs gravitaires afin d’améliorer la qualité de l’eau (éviter les traversées anarchiques des animaux, les déjections dans l’eau, …) et d’éviter le départ des sédiments fins.
2019 : expérimentation de valorisation des haies bocagères en litières.
Mise en place d’un chantier pragmatique : découpage du parcellaire pour avoir un stock d’herbe, réflexion sur le parasitisme du troupeau et la qualité de l’eau en vue d’avoir une amélioration physique et biologique du cours d’eau.
2020 – 2021 : projet d’abreuvement avec la création de mare (étudiants du BTS Gestion et Protection de la Nature).
Elevage extensif : chargement inférieur à 1 UGB (Unité Gros Bétail) par hectare avec du pâturage tournant.
Apiculture : 150 ruches environ, sédentaires, réparties sur 6 – 7 emplacements. Miel commercialisé en direct (et projet de construction d’un magasin de produits locaux sur la ferme).
Jus de pomme : 1,07 ha de verger plein vent, sans irrigation ni aucun traitement, en cours de conversion en agriculture biologique.
Pas d’utilisation d’intrants chimiques depuis 10 ans.
Adhérent à 3 CUMA pour du matériel de transport et de travail du sol.
RÉSULTATS ET IMPACTS, QUANTITATIFS ET QUALITATIFS
Coût élevé de la litière bois car peu de volume disponible. Aujourd’hui, il est plus facile et rentable d’utiliser la paille (même si elle est chère) que les copeaux de bois.
Pas de dépense d’achat de l’eau : présence d’une source.
Projet vitrine de la mise en défens des cours d’eau qui a créé une dynamique au niveau du territoire : une trentaine d’agriculteurs sur le canton élargi ont fait la même chose.
Labour superficiel, puis herse rotative et semoir (combiné) : réduit les passages donc gain de temps et de consommation d’énergie fossile.
Manque d’eau : déchargement des parcelles (actuellement sous l’UGB).
Concilier productivité et écologie.
Réduction des coûts (achat et entretien) et utilisation de matériel performant et récent.
ORIGINALITÉ
Particularité : ferme de lycée qui est une entreprise rattachée à un établissement scolaire.
PARTENARIAT(S)
Ministère de l’agriculture, chambre d’agriculture, communauté de communes, mairie de Neuvic, entreprises privés, Comptoir des plantes…
RETOUR D’EXPÉRIENCE
Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :
Pénibilité administrative dans la constitution des dossiers.
Difficultés pour avoir des financements.
Les projets mis en place sur la ferme doivent être pédagogique.
La pérennité des projets dépend de la pérennité des enseignants.
Sur – utilisation de la main d’œuvre salariale avec des projets qui ne sont pas aboutis par les enseignants (vacation des postes) ou quand ils sont en vacances.
Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :
Avoir un lien fort avec les équipes pédagogiques.
Avoir un référent (Mathieu CHAUMEIL) qui fait l’interface entre l’exploitation et les équipes pédagogiques.
Présentation des facteurs de réussite et conseils pour une généralisation ou un essaimage :
Les projets fonctionnent bien car ils sont proposés par les équipes pédagogiques (mais turn-over des enseignants).
Communication autour de ce qui est mis en place sur la ferme (projets vitrines).
POUR EN SAVOIR PLUS
https://adt.educagri.fr/exploitations-et-ateliers-technologiques/en-direct-des-exploit/nouvelle-aquitaine/neuvic-elevage-amenagement.html
http://draaf.nouvelle-aquitaine.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/3-_poster_CASDAR_TAE_Neuvic_cle0c5e5a.pdf