Le Moulin de la Prosne est une société familiale située dans le Parc naturel régional de la Montagne de Reims. Il est tenu par Romain Hachette, « céréalier-meunier ». Grâce à un moulin à meule de pierre, il transforme une partie de sa récolte de blé en farine sur son exploitation. Cette mouture artisanale permet au grain de conserver toutes ses qualités nutritives (conservation du germe de la céréale qui est retirée dans les farines industrielles ou sur cylindres). Les parcelles de culture sont conduites en agriculture raisonnée.

AUTEUR(S)

Hachette Romain moulindelaprosne@gmail.com

Fiche rédigée par Victoire Labbé

PROGRAMME

Démarrage: 2019

Lieu de réalisation: Prosne

Origine et spécificités du financement : Subvention de la PAC Fonds européen (20-25% d’aide) pour l’investissement dans le moulin

ORGANISME(S)

Moulin de la Prosne

Prosnes - 51400

17 grande rue

1 Salariés

Ou

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COMITÉ DE LECTURE

Date de lecture de la fiche

11/30/2020

Localisation

France Grand Est Marne

Appréciation(s) du comité

Source d’inspiration !

Domaine

Environnement Agriculture Alimentation

Type de structure

Exploitation agricole Exploitation agricole Entreprises Entreprise

Envergure du programme

Locale

Bénéficiaires

Universel

Type d'acteur

Producteur

Type d'action

Transformation Transformation à échelle réduite / artisanale

Type d'objectif

Sociaux Création et renforcement du lien social Environnementaux Préservation de la qualité / fertilité des sols Environnementaux Dépollution des modes de production agricole (introduction d’alternatives aux intrants chimiques, pesticides, fongicides…) Pédagogiques Sensibilisation des consommateurs Développement local Synergie entre les acteurs du territoire

LOCALISATION
LICENCE

Copyright: Licence Creative Commons Attribution 3.0

Pour citer un texte publié par RESOLIS:

Hachette Romain, « Moulin de la Prosne, un atelier de transformation de céréales en farine artisanale », **Journal RESOLIS**

PUBLIÉ DANS LE JOURNAL

ORIGINE ET CONTEXTE

Le moulin de la Prosne est une société familiale reprise par Romain Hachette en 2013. Depuis 3 ans, il s’intéresse à la transformation du blé en farine pour diversifier son activité ; après avoir suivi des formations, il se lance dans le projet en 2019. Si au départ il voulait vendre sa farine à des boulangers, il s’est rapidement rendu compte que le marché était fermé. Il a alors choisi de favoriser la vente directe à la ferme, dans des marchés artisanaux etc. Sa compagne l’accompagne et le soutient dans l’activité de transformation et de ventes. Ajouter à cela, il convertit une partie de ses parcelles en agriculture biologique, sur ses 220 ha de SAU, 40 ha sont en deuxième année de conversion bio. Aujourd’hui, il existe deux entreprises : une avec la production bio et l’autre avec le reste de sa production céréalière et la minoterie.

OBJECTIFS

Avoir des pratiques culturales respectueuses de l’environnement, agroécologiques
Faire une production artisanale et de qualité : produire pour nourrir sainement
Vendre en directe
Avoir une action locale (dynamiser le commerce local, les artisans locaux, les distributeurs locaux)
Sensibiliser la population aux produits de qualité (acheter local pour faire vivre le local, respect de l’environnement : volonté de vendre avec le moins de transport possible, et du producteur)
Achat français : le moulin est de conception française ainsi que nos divers matériaux (brosse à grain, trémie, ..), étiquettes locales (à Reims), sac en papiers de provenance française,…

ACTIONS MISES EN OEUVRE

Pour la partie culture :
Rotation de culture : 10e d’années (colza, blé, orge, betterave, luzerne et tournesol, seigle)
Sur les parcelles en conversion, volonté de se tourner vers des cultures de type triticale, pois, petit épeautre, avoine,...
Pratiques culturales respectueuses de l’environnement : pas de labour, couverture permanente du sol, désherbage mécanique, utilisation de GPS pour amender de façon précise, projet de plantation de haies et maintien des arbustes qui se développent naturellement le long des poteaux ou chemins, 1 broyage des bords de champs par an pour favoriser la faune et la flore, choix des variétés en fonction du sol et de la météo.
Matériel en copropriété et entraide en famille pendant la saison de récolte.
Vente des productions à des coopératives : Cérésia et Vivescia pour les céréales, Cristal union pour la betterave, Luzéal pour la luzerne

Pour la production de farine :
Mouture des céréales avec un moulin à meule de pierre en non brossé-pulsé (la farine tombe par gravité) permettant à la farine de conserver toutes ses propriétés nutritives : il y a peu de frottement et donc pas de chauffage ayant tendance à détériorer les propriétés des aliments.
Choix de la qualité et non de la quantité : production moindre que la moyenne : 13kg/h vs 30kg/h minimum en moyenne MAIS qualité nutritive largement supérieure.
Volonté de vente directe primordiale pour être auprès du client pour pouvoir créer du lien, expliquer le produit, sa provenance etc. Vente sur place, la ruche qui dit oui, Locavor, dans des mini épiceries (ex : la chèvrerie de l’espérance possède un magasin où elle vend ses produits et d’autres produits locaux), en grande distribution à Leclerc ou intermarché (très intéressant pendant le COVID), dans des restaurants, dans des dépôts vracs, sur des marchés artisanaux..

Les clients qui se fournissent au moulin de la Prosne sont des personnes qui veulent valoriser le local, prennent le temps de cuisiner et ont conscience que la grande distribution ne rime pas avec qualité. Ils ont commencé dans cette logique-là des recettes sur leur page Facebook.
Les déchets de leur production sont amenés à un méthaniseur, la rentabilité de cette action est nulle d’un point de vue financier mais permet de limiter le gaspillage.

RÉSULTATS ET IMPACTS, QUANTITATIFS ET QUALITATIFS

Augmentation de leur production
Nécessité pour certains clients d’expliquer le prix des produits et ce qui peut être fait avec (communication importante)
Mais lors de la consommation, les retours sont très positifs et une clientèle d’habitués se forme progressivement.
Production de : 3 types de farine : semi-complète, complète et intégrale
Élaborations de préparations pour des biscuits sucrés comme les cookies, les muffins etc.

ORIGINALITÉ

Une initiative de production transformation qui articule transition vers une agriculture biologique et une valorisation locale des produits pour favoriser le lien social et la sensibilisation.

PARTENARIAT(S)

Partenaires opérationnels :
Chambre du commerce (création d’une boutique en ligne il y a peu pour les produits locaux)
Adhérent à la FDSEA et aux JA : conseil et formation
Coopératives

RETOUR D’EXPÉRIENCE

Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :

Trouver des fournisseurs locaux et qui acceptent des petites commandes (sacs, ficelles biodégradables,…)
Trouver ingrédients pour biscuits locaux et accessibles économiquement
Investissement + travaux chers surtout avec des artisans locaux
Normes d’hygiène pour les biscuits : interdiction de vendre des produits avec des matières humides

Impact du Covid :
Le COVID a été très positif pour l’entreprise qui a accéléré fortement sa production face à la demande. Cela leur a permis d’accroître leur visibilité, même si la fin du confinement a fait baisser les ventes, la communication a été importante.

Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :

Lorsqu’il est trop complexe d’acheter local, achat des produits avec une certaine qualité (sans additif) mais non local.

Améliorations futures possibles :

Projet d’agroforesterie à long terme
Produire 50% de bio (une augmentation plus grande de la proportion de bio pose beaucoup de questions car la société évolue rapidement, la demande et les mesures sont en changement constant donc il est nécessaire de pouvoir s’adapter)
Réflexion sur une diversification :
Production de sarrasin, de petit ou grand épeautre…
Avoir un food truck ou un atelier pour vendre des produits transformés comme le pain et les biscuits

La pluralité des lieux de vente est un atout pour augmenter sa visibilité. Ils souhaitent les développer mais en restant local (à moins de 100 km de la ferme).