Suite à une reconversion professionnelle, Marianne Hémon s’est installée en 2016 sur l’ancienne ferme familiale située à Loreux en tant que maraîchère biologique. Elle produit et commercialise une grande variété de fruits et légumes en vente directe. Sa particularité : elle utilise la traction animale pour travailler les sols de ses parcelles.
AUTEUR(S)
Hémon Marianne mariannehemon@yahoo.fr
Fiche rédigée par Jacob Guimont
PROGRAMME
Démarrage: 2016
Lieu de réalisation: Loreux
ORIGINE ET CONTEXTE
Fruit d’une reconversion professionnelle pour celle qui a travaillé plusieurs années chez un fabricant de panneaux solaires en Savoie, Marianne Hémon a profité de l’opportunité d’un plan social pour investir ses indemnités dans la ferme familiale et sa nouvelle activité. Après avoir réussi son diplôme agricole BP “maraîchage bio”, cette solognote d’origine s’est ensuite installée à son compte en 2016 en tant que maraîchère biologique sur un terrain familial de 28 hectares situé à Loreux (dont 11 hectares de prairies). Au départ, Marianne Hémon a dû s’employer pour réhabiliter la ferme et les parcelles de terrain en friches et a bénéficié d’aides du CRST du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais pour financer certains de ses équipements (tunnels, irrigation, chambre froide, matériels à mains, harnais pour les chevaux).
OBJECTIFS
- Produire des fruits et légumes diversifiés en AB
- Commercialiser en vente directe
- Réduire les effets de la mécanisation sur les sols grâce à la traction animale
- Développer une activité agricole dans une région peu propice
ACTIONS MISES EN OEUVRE
Suivant les conseils et recommandations du Groupement des Agriculteurs Biologiques (GAB) de Loir-et-Cher, Marianne Hémon produit une cinquantaine de fruits, légumes et herbes aromatiques en AB sur 7 000 mètres carrés (tomates, poivrons, aubergines, melons, courgettes, carottes, fraises, pommes de terre, basilic…). Passionnée d’équitation depuis son plus jeune âge, la maraîchère utilise la traction animale et les chevaux pour effectuer les différents travaux du sol dans le but de respecter l’équilibre écologique de ses parcelles. Elle commercialise ensuite toute sa production en vente directe.
RÉSULTATS ET IMPACTS, QUANTITATIFS ET QUALITATIFS
Le travail du sol par traction animale détient plusieurs avantages par rapport aux engins mécaniques plus “classiques”. Cette technique permet, entre autres, de provoquer moins de tassements au niveau du sol, d’utiliser moins de carburant (écologique et économique), de limiter les bruits et les odeurs dans les serres, d’être moins embourbé lorsque les terres sont humides et d’éviter les postures peu ergonomiques des tracteurs. De plus, les chevaux produisent du fumier qui sert à enrichir les sols pauvres de Sologne. Marianne Hémon emploie un salarié à temps plein pendant la haute saison de mars à octobre et accueille aussi régulièrement des stagiaires et des woofers désireux d’apprendre et de l’aider.
ORIGINALITÉ
Il est très difficile de se lancer en tant qu’agriculteur sur les terres de Sologne au vu des différentes contraintes qui sont présentes dans ce secteur.
PARTENARIAT(S)
Elle commercialise la majeure partie de sa production au marché de Blois le samedi matin ainsi qu’à l’Amap Les Paniers du Beuvron située à Lamotte-Beuvron, qu’elle complète par le marché de Loreux le dimanche matin et le restaurant l’Épicurien à Villeherviers et le magasin Biomonde à Romorantin-Lanthenay lorsqu’elle a une grosse production. De plus, Marianne Hémon et 12 autres producteurs à l’échelle régionale ont créé un Groupement d’Intérêt Économique et Environnemental (GIEE) à propos de la traction animale dans le but de financer des temps d’animations, de formations et d’échanges de pratiques, qui pourrait déboucher, à terme, sur la création d’une Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole (CUMA).
RETOUR D’EXPÉRIENCE
Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :
- Temps de travail estimé entre 70 et 80 heures par semaine
- Économiquement compliqué de salarier dans le secteur maraîcher : Marianne Hémon souhaiterait embaucher un ETP temps plein annualisé mais elle ne peut malheureusement pas encore se le permettre-Les habitants du territoire sont beaucoup moins sensibilisés à l’Agriculture Biologique qu’à Blois par exemple (éducation, manque de moyens…)
- Pression foncière de la chasse en Sologne : prix des terrains très élevés (environ 3 fois plus chers qu’en Beauce par exemple)
- Sols de Sologne très pauvres et acides : besoin de fertilisants et d’amendements (argile, fumier…) très coûteux
- Avant que Marianne Hémon ne s’installe, ses parcelles étaient initialement dédiées à la chasse et très embroussaillées : le broyage forestier a engendré un coût
- Le besoin de clôturer les parcelles cultivées pour éviter aux animaux de détruire la production a également engendré un coût
- Peu d’agriculteur en Sologne donc il est difficile de s’adresser à des confrères pour s’entraider, se dépanner ou se prêter du matériel
Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :
Travail avec les chevaux permet d’obtenir du fumier qui est utilisé pour la fertilisation des sols pauvres
Améliorations futures possibles :
- Embaucher un salarié annualisé à temps plein
- Création d’un atelier de poules pondeuses