Les Potagers de Velles ont été créés en 2006. L’objectif est de favoriser l’insertion sociale et professionnelle des personnes éloignées de l’emploi grâce à l’activité de maraîchage biologique. Portés par l’association Solidarité Accueil, ils sont situés sur un terrain de 5,5 hectares à Velles. La production est ensuite vendue aux adhérents consom’acteurs en paniers distribués aux points relais.

AUTEUR(S)

RETY Marie potagersdevelles@solidarite-accueil.fr

Fiche rédigée par Audrey Teoh

PROGRAMME

Démarrage: 2006

Lieu de réalisation: Grand Champ, Velles

Budget: 746000

Origine et spécificités du financement : 30% ventes de paniers Et principalement aides publiques de l’Europe, de l’État, du département.

ORGANISME(S)

Les Potagers de Velles (Solidarité Accueil)

Châteauroux - 36000

20 Avenue Charles de Gaulle

6 Salariés / 400 Adherents

Site internet Médias sociaux

Ou

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COMITÉ DE LECTURE

Date de lecture de la fiche

7/27/2021

Localisation

France Centre-Val de Loire Indre

Domaine

Agriculture Alimentation Emploi et insertion

Type de structure

Association, collectif, ONG Association, collectif, ONG

Envergure du programme

Locale

Bénéficiaires

Population rurale Chômeurs

Type d'acteur

Producteur

Type d'action

Services d’accompagnement Formation, gestion, aide technique, juridique...

Type d'objectif

Sociaux Aide et insertion (personnes handicapées/chômeurs…) Sociaux Amélioration de l’accès à l’alimentation Développement local Maintien et/ou création direct(e) d’emplois Environnementaux Dépollution des modes de production agricole (introduction d’alternatives aux intrants chimiques, pesticides, fongicides…)

LOCALISATION
LICENCE

Copyright: Licence Creative Commons Attribution 3.0

Pour citer un texte publié par RESOLIS:

RETY Marie, « Les Potagers de Velles : un projet alimentaire inclusif et solidaire. », **Journal RESOLIS**

ORIGINE ET CONTEXTE

Les Potagers de Velles ont été créés en 2006 à Velles, portés par l’association Solidarité Accueil. Cette association vient en aide aux personnes en situation de précarité sociale et/ou professionnelle en proposant des solutions en termes d’hébergement, de logement, et d’insertion professionnelle au travers de leurs différents pôles d’activités dont les Potagers de Velles fait partie. C’est un Atelier et Chantier d’insertion autour de l’activité de maraîchage biologique. Les Potager de Velles adhèrent au réseau Cocagne, une association nationale qui regroupe les structures de production maraîchère au moyen de l’insertion par l’activité économique. Les premiers Jardins de Cocagne ont été créés en 1991 pour lutter contre l’exclusion des personnes vivant en milieu rural. L’idée était de développer l’offre de travail aux publics en difficulté tout en favorisant les circuits courts pour les clients adhérant à l’association.

OBJECTIFS

L’objectif du programme consiste à créer de l’emploi et de l’activité pour les personnes éloignées de l’emploi, en utilisant comme support le maraîchage biologique et ainsi, faciliter l’accès à l’alimentation locale et de qualité pour tous.

ACTIONS MISES EN OEUVRE

  • Accompagnement et formation des personnes éloignées de l’emploi au métier de maraîcher biologique. Elles sont accompagnées entre 6 mois (renouvelables 24 mois – dérogation à 5 ans pour personnes RQTH) en CDDI et sont encadrées par 4 encadrants techniques ainsi que 2 chargés d’insertion professionnelle qui les suivent et les orientent dans le développement de leurs projets, démarches professionnelles et démarches sociales.
  • Production d’une diversité de variétés pour pouvoir proposer des paniers diversifiés en toute saison. Commercialisation en panier de légumes bio, locaux et de saison, sur des points relais à destination des adhérents qui s’engagent à utiliser les légumes bio, locaux et de saison du panier, sans savoir en avance la composition exacte de celui-ci. Ils cotisent à l’association Les Amis des Potagers de Velles qui oeuvre pour les salariés en réinsertion en développant des actions de soutien à leur activité. C’est pourquoi, les adhérents sont aussi appelés consomm’acteurs car ils contribuent par leur achat de panier, à un acte citoyen.Par ailleurs, des paniers sont proposés à des tarifs préférentiels aux personnes en situation de réinsertion professionnelle.Les autres parties de la production sont commercialisées en « demi-gros » et approvisionnent des structures régionales (Val Bio Centre, une structure d’insertion basée à Blois qui reconditionne des paniers de légumes et sont livrés en région parisienne). Certains débouchés en sont en circuits courts et approvisionnent des épiceries sociales et solidaires, des restaurateurs, des commerces, des épiceries locales ou encore Cagette et Fourchette (voir leur fiche initiative pour plus de détail).
  • Adhésion au réseau Cocagne qui permet un accompagnement technique (par exemple, des ingénieurs agronomes donnent des préconisations 1 à 2 fois par an) et un réseau de partage de pratiques avec d’autres projets similaires pour améliorer le modèle (par exemple, il y a des points réguliers entre pairs sur le modèle économique, groupes direction, groupe chargée d’insertion, etc.).
  • Développement de la structure et de ses équipements avec aujourd’hui, plus de 8000 m2 de serres. Financement issu de la vente des paniers (30% du budget total), des aides de l’Etat sur les postes en insertion (CDDI), des aides du département pour l’accompagnement des personnes bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active (RSA) et de Fonds Européens. 

RÉSULTATS ET IMPACTS, QUANTITATIFS ET QUALITATIFS

Aujourd'hui, l'équilibre budgétaire est atteint. De nouveaux points de dépôts ont ouvert et le nombre d’adhérents est stable. Près de 400 consomm’acteurs adhèrent au projet des Potagers de Velles. 56 personnes y sont salariées (40 hommes et 16 femmes). Parmi elles, 20% sont des sorties dites positives et les personnes retrouvent un emploi au regard des critères de la DIRECCTE. Le chiffre d’affaires dégagée par la structure est de 288 927 euros en 2020.

ORIGINALITÉ

Si la distribution de paniers de fruits et légumes semble aujourd’hui assez commune, celle-ci ne l’était pas au début. De plus, la combinaison de l’insertion professionnelle, du maraîchage biologique et de l’accès à une alimentation de qualité est assez peu développée sur le territoire et ils sont les seuls à traiter communément ces thématiques sur le Pays Castelroussin Val de l’Indre.
De plus, une certaine originalité réside dans le fait que les salariés y trouvent un espace d’expérimentation en s’essayant à des cultures originales telles que le Yaku (ou plus communément appelé poire de terre), la cacahuète, la patate douce, etc.

PARTENARIAT(S)

Les Potagers de Velles sont ancrés sur le territoire et ont développé de nombreux partenariats avec des structures locales notamment dans le monde agricole (GDAB36, Cagette & Fourchette, etc.), dans le milieu de l’insertion professionnelle (Agir, Mob D’emploi 36 & Intermaid, etc.) ou encore dans le domaine de la commercialisation/distribution (L’échoppe Bio et Bien-être, l’Épicerie du Coin, Alimentation générale, Val Bio Centre, etc.). On note un partenariat en 2015 avec la Banque Alimentaire 36 pour mettre en place son jardin potager et notamment aider à la mise en culture et la récolte.

RETOUR D’EXPÉRIENCE

Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :

  • Les terres : au début, trouver des terres agricoles proches de l’agglomération puisque les bénéficiaires y vivent principalement, puis besoin de trouver de nouveaux espaces pour le développement du projet.
  • Les investissements : au début, manque de ressources financières pour les investissements matériels et humains car cette activité va avec des besoins d’investissements productifs importants pour un fonctionnement à l’équilibre (coûts élevés des serres, des forages, des tracteurs, etc.) et besoin en ressources humaines (en main d’œuvre, compétences humaines spécifiques liées au maraîchage, etc.).
  • La variété de la production : besoin de faire de la variété pour satisfaire les adhérents mais certaines ne sont pas possibles sur les terres locales.-La fidélisation des adhérents. 

Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :

  • Les partenariats et le fait de voir les opportunités où elles sont. Il est plus simple de commencer ce projet avec la structure globale solidarité accueil car c’est une structure connue qui rend le projet crédible.
  • Persistance et volonté, le fait que ce soit adosser à la structure associative qui est un « ensemblier » d’activités variées, permet de varier les sources de financement et les recettes dans les premiers temps, qu’une petite structure ne peut pas se permettre avec les décalages de trésorerie.
  • Il arrive d’acheter des légumes à des producteurs bio pour pouvoir apporter de la variété mais dans la mesure du possible c’est leur production.-Sans cesse, il faut redynamiser et réorganiser et partir du principe que lien jamais acquis

Améliorations futures possibles :

C’est en évolution permanente notamment en ce qui concerne les investissements matériels (en 2020, création d’un forage, en 2021, mise en place d’une nouvelle serre, etc.) ou l’acquisition de nouvelles terres, ou la mise en place de logiciel de suivi pour les adhérents consomm’acteurs, ou plus de visibilité et d’animation sur les réseaux sociaux, etc.

Présentation des facteurs de réussite et conseils pour une généralisation ou un essaimage :

En fait, la réussite dans ce projet est très liée à la persévérance et au facteur humain. A un moment donné, il y a besoin de bons maraîchers, de compétences techniques, une bonne équipe technique, des CDDI motivés, un bon directeur, etc.

Idées de sujet(s) de recherche fondamentale ou appliquée :

Recherche-action sociologie : la participation des salariés en insertion au modèle, des acteurs à part entière du projet (mise en place tutorat pour les nouveaux, intégration au CA, etc.).