La Région propose depuis 2005 de bâtir un programme pluriannuel ciblé sur les priorités de chaque filière. Sont concernées seize filières régionales : bovins lait, bovins viande, caprins-ovins lait, ovins viande, volaille, porcs, lapins, équins, fruits, plantes à parfum aromatique et médicinales, horticulture, viticulture, apiculture, châtaignes, truffes, poissons. L’intégration de la filière brassicole est en projet. Le dispositif bénéficie aux Chambres d’Agriculture, aux interprofessions, aux organismes techniques, aux agriculteurs et aux entreprises privées et coopératives en lien avec ces filières.
AUTEUR(S)
Région Auvergne-Rhône-Alpes info@regions-france.org
Fiche rédigée par Mathilde Berthelot
PROGRAMME
Démarrage: 2005
Lieu de réalisation: Auvergne-Rhône-Alpes
Budget: 13000000
Origine et spécificités du financement : Fonds régionaux
ORGANISME(S)
Direction de l’agriculture, de la Forêt et de l'Agroalimentaire Région Auvergne-Rhône-Alpes
LEMPDES - 63370
16B, rue Aimé Rudel BP 45 63370
Site internet
ORIGINE ET CONTEXTE
Ce dispositif fait suite au constat de la Région d'une multiplicité de demandes et d'un besoin de structuration des filières régionales.
OBJECTIFS
• Structurer la filière : création et répartition de valeur, sécurisation des productions.
• Stimuler le développement économique local: réponse à des opportunités de marché et recherche de nouveaux débouchés, amélioration de la qualité des produits, de la sécurité des aliments, optimisation des performances techniques
• Anticipation, prospective, adaptation, création de nouvelles opportunités, capacité à innover, conduite de changements, prise en compte des attentes sociétales, adaptation au changement climatique, diffusion d’innovations et de connaissances issus de l’expérimentation et la recherche
ACTIONS MISES EN OEUVRE
Une méthodologie de conduite de projet :
• Création d’un comité de pilotage composé de représentants de tous les maillons d’une filière de l’amont à l’aval.
• Etat des lieux partagé, analyse AFOM, et définition d’une stratégie de moyens termes
• Plan d’actions d’une durée de 3-4 ans (conseil, action collective, communication, etc.) ayant un impact direct sur les agriculteurs et les entreprises et comportant des investissements collectifs ou individuels
• Un suivi strict de la mise en œuvre des actions du plan au travers des indicateurs et de la tenue d’une réunion de bilan annuelle. L’atteinte des objectifs sur 4 ans est un élément de négociation des contrats suivants. Il est demandé à chaque filière de mener une évaluation interne.
• Le dispositif est coordonné par la chambre régionale d’agriculture, au travers de comités d’orientation (animal et végétal)
La politique a été actualisée en 2017 avec l’introduction d’aides aux investissements complémentaires du FEADER, l’intégration des soutiens aux Signes d’Identification de Qualité et d’Origine (SIQO) l’extension du projet à l’Auvergne, et la mise en place d’une coordination politique centralisée au niveau de la chambre régionale d’agriculture.
RÉSULTATS ET IMPACTS, QUANTITATIFS ET QUALITATIFS
Le dispositif a permis le développement de la valorisation et de la segmentation. L’Auvergne Rhône Alpe est en effet la première Région en nombre de SIQO, et s’avère très dynamique sur les démarches de segmentation comme celle du lait de montagne ou de l’Oméga III.
Le dispositif décliné plus localement a su répondre également au besoin de structuration d’initiatives locales ou de filières émergentes (production de « superfruits », brasseurs, petit épeautre…) à partir d’initiatives locales à développer et à structurer via l’ingénierie, l’animation, et l’expérimentation.
ORIGINALITÉ
La méthode proposée pour accéder au soutien contractuel de la Région permet la constitution d’un projet collectif autour d’enjeux de moyens termes, la mutualisation de moyens, la coordination... La Région aborde la question du soutien des filières par le biais de leur structuration et du renforcement du dialogue entre acteurs.
PARTENARIAT(S)
- Chambre régional d'agriculture
- Interprofessions
RETOUR D’EXPÉRIENCE
Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :
- Pour la plupart des filières, les producteurs et transformateurs répondent à la démarche sans jamais arriver à associer la distribution. L’implication des entreprises de l’aval est donc très instable.
- Les divergences importantes exacerbées par la fusion des régions ont freiné la constitution des programmes en cours.
- L’inscription de thématiques plus transversales (installation, emploi, bio) se confronte à un certain cloisonnement des opérateurs, dû à la concurrence entre structures pour le marché du conseil.
- L’implication d’organismes extérieurs (conseil, recherche) à l’élaboration du diagnostic de filière demeure limitée, ce qui ne favorise pas l’innovation dans les renouvellements de contrats.
- Les élus régionaux sont peu impliqués dans le dispositif car il est piloté par la profession (Chambre d’agriculture) et il est perçu comme complexe et peu lisible vis-à-vis des agriculteurs puisqu’ils sont bénéficiaires d’aides indirectes, via les coopératives. La Région est donc peu visible, ce qui n’encourage pas les élus à s’emparer et valoriser le dispositif.
Améliorations futures possibles :
- Certaines questions de filières dont le bassin de production dépasse le périmètre régional (ex : fruits) mériteraient d’être abordées de façon interrégionale.
- Intégrer davantage les pratiques de circuit-court, telles que la transformation à la ferme, encore peu représenté dans les grandes filières.
Présentation des facteurs de réussite et conseils pour une généralisation ou un essaimage :
La méthode proposée concourt réellement à la structuration régionale entre l’amont et l’aval. La création de l’Association des filières d’élevage (bovin, ovin, caprin), du Comité Viti-vini qui regroupe tous les syndicats d’appellation, et du Comité Stratégique Fruits, en sont la preuve. La démarche a permis des avancées sur la contractualisation, sur la segmentation/valorisation, des résultats techniques, ou la réactivité des opérateurs lors de crises.
Le dispositif décliné plus localement a su répondre également au besoin de structuration d’initiatives locales ou de filières émergentes.