Chênelet œuvre depuis plus de 30 ans à l’insertion socioprofessionnelle dans les communes d'Audruicq et Landrethun-le-Nord dans le Pas-de-Calais, Toucy dans l’Yonne et Signy-le-Petit dans les Ardennes. Depuis 2010, leur conserverie favorise l’insertion professionnelle, ainsi que les pratiques d’anti-gaspillage alimentaire, en fabriquant des jus et des conserves à partir de légumes hors calibres.
AUTEUR(S)
Charvet Anne-Gaëlle agcharvet@chenelet.org
Fiche rédigée par Katelynn Wynen
PROGRAMME
Démarrage: 2010
Lieu de réalisation: Landrethun-le-Nord, Pas de Calais
Origine et spécificités du financement : Financements privés et publics
ORGANISME(S)
La Conserverie du Chênelet
Landrethun-le-Nord - 62250
28 Rue de Moyecques
60 Salariés
Site internetORIGINE ET CONTEXTE
Le projet est né en tant qu’activité d’insertion économique, avec la distribution des légumes d’un Jardin de Cocagne sous forme de paniers. En 2010, la Conserverie a émergé, ainsi qu’une cuisine et la mise en place d’ateliers pour personnes en situation de précarité. Elle transforme les fruits et légumes de saison pour le compte des producteurs du territoire, tout particulièrement ceux travaillant en agriculture biologique.
OBJECTIFS
• Soutenir les personnes éloignées du marché du travail
• Réduire le gaspillage des producteurs agricoles en récupérant les légumes hors calibre normal.
• Rendre accessibles les produits confectionnés au prix de marché, pour pouvoir toucher un public large.
ACTIONS MISES EN OEUVRE
• Dans son activité de transformation de fruits et légumes, la conserverie traite aussi les légumes hors calibre standard, pour les transformer.
• La structure dispose d’une conserverie et d’une presse à jus, surtout de pommes. Les salariés en parcours d'insertion apprennent à confectionner des conserves de fruits et légumes (soupes, confitures) et à gérer le conditionnement (préparation, étiquetage, cartonnage, etc).
• La Conserverie développe des produits végétaux en fonction des demandes des clients, les producteurs agricoles (transformation de fruits et légumes, mais aussi d’autres produits comme l’ail), tout en assurant une bonne qualité des produits finaux.
• Le site accueille une activité de restauration pour l’accueil de groupes et de séminaires sur place. Ces activités sont complémentaires et permettent de travailler la polyvalence des personnes en parcours d’insertion au sein de nos ateliers, favorisant leur retour à l’emploi à l’issue du parcours dans les entreprises du territoire : industrie agroalimentaires, restauration collective, hôtellerie-restauration, aide à la personne, entreprises d’hygiène des locaux…
• Une autre extension de la gamme est en cours avec le développement d’une petite chocolaterie.
RÉSULTATS ET IMPACTS, QUANTITATIFS ET QUALITATIFS
• Environ 300 employés en parcours d’insertion ont été soutenus par le projet, à travers du développement de compétences et de l’aide à la recherche d’emploi.
• Une gamme variée de produits a été développée pour de nombreux clients, les producteurs agricoles locaux, selon les légumes que ces clients veulent transformer. Cela inclut les biscuits, les soupes, les jus, les confitures et même les citronnades.
ORIGINALITÉ
Une activité qui participe à grande échelle à l'insertion professionnelle tout en luttant activement contre le gaspillage alimentaire.
PARTENARIAT(S)
• Chênelet a développé plusieurs partenariats avec l’État et les collectivités locales en lien avec les activités d’insertion de la structure. La Fondation Carrefour est un partenaire privé important et soutient les activités de la Conserverie avec des investissements.
• La Conserverie a de nombreux autres partenaires privés, y compris les producteurs agricoles qui utilisent la Conserverie pour la transformation de leurs produits. D’autres partenaires incluent ceux qui vendent les produits Chênelet, comme :
◦ La ferme des délices – Marquise
◦ Biocoop Boulogne-sur-Mer
◦ Kawaa Coffee House à Boulogne-sur-Mer
◦ Artisans du Monde à Boulogne-sur-Mer
◦ La Ruche qui dit Oui Calais et Pernes les Boulogne
◦ Bio à ma Guise – Etaples
◦ Green Bistrot
◦ Les grandes tables du Channel à Calais
◦ Baraka à Roubaix
RETOUR D’EXPÉRIENCE
Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :
• Il peut être difficile de programmer et de décider quoi faire avec certains légumes.
• Les produits apportés par les producteurs ne suffisent pas toujours pour faire des recettes qualitatives et nécessitent des achats complémentaires.
• Notre enjeu est plutôt de garantir une production de qualité (recette et process adapté qui permet d’assurer une bonne qualité gustative après stérilisation) et de développer une gamme de produits qui permet de lisser la production sur l’année – en effet travailler des produits de saison implique des pics d’activités – nous avons élargie la gamme afin de stabiliser l’activité et de permettre à des personnes en parcours d’insertion de travailler tout au long de l’année.
• Un autre défi quotidien est l’équilibre entre les aspects sociaux, environnementaux et économiques de l’association.
• Finalement, il y a le défi opérationnel des employés en parcours d’insertion (30 personnes/an), qui tournent souvent chaque année.
Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :
• L’association a mené des efforts pour stabiliser le processus économique et favoriser les petits producteurs afin d’atteindre ses objectifs sociaux et environnementaux.
• Des modifications ont également été opérées pour optimiser les lignes de production et investir dans de nouveaux équipements .
• L’enjeu est effectivement lié au turn over intrinsèque à notre métier d’insertion, de former en continu de nouvelles personnes sur ces process. Nous avons développé un dispositif de formation très structuré porté par notre organisme de Formation, et nous faisons passer des diplômes certifiants.
Améliorations futures possibles :
• Le changement d’atelier est en cours afin de doubler la capacité de production. Une réflexion est en cours pour investir dans les outils plus techniques comme les systèmes de pilotage.
• En cohérence avec leur objectif d’insertion professionnelle, l’association souhaite développer la formation au diplôme de conducteur d’équipement industriel pour favoriser l’insertion au sein de l’industrie alimentaire moderne.
Présentation des facteurs de réussite et conseils pour une généralisation ou un essaimage :
• Ce genre de transformation alimentaire est un métier assez technique. Il est nécessaire de réfléchir sur le modèle économique et la gestion des transformations.
• Le projet a débuté sans avec un grand savoir-faire technique, mais l’équipe a développé des compétences et des connaissances à l’aide d’un cuisinier recruté au sein de la structure.
• Il est aussi important de prévoir des investissements – les équipements nécessaires pour la transformation alimentaire sont assez importants.