La Cloche est une association luttant contre l’exclusion des personnes sans-domicile, à travers plusieurs programmes, dont La Cloche à Biscuits, qui propose une activité d’insertion à travers la fabrication et la vente de biscuits. En plus de la dimension sociale du projet, La Cloche à Biscuits contribue aussi à la lutte contre le gaspillage alimentaire à travers la revalorisation de pain invendu.

AUTEUR(S)

Gaillard Margaux margaux.gaillard@lacloche.org

Fiche rédigée par Sarah Bloch

PROGRAMME

Démarrage: 2017

Lieu de réalisation: Paris

ORGANISME(S)

La Cloche

Paris - 75011

12 rue Charles Delescluze

8 Salariés

Site internet

Ou

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COMITÉ DE LECTURE

Date de lecture de la fiche

7/24/2020

Localisation

France Île-de-France Paris

Appréciation(s) du comité

Innovant !

Domaine

Emploi et insertion Pauvreté, précarités Exclusion et isolement

Type de structure

Association, collectif, ONG Association, collectif, ONG

Envergure du programme

Locale

Bénéficiaires

Chômeurs Immigrés Population urbaine Sans abris

Type d'acteur

Services d’accompagnement

Type d'action

Consommation Lutte contre le gaspillage alimentaire

Type d'objectif

Sociaux Aide et insertion (personnes handicapées/chômeurs…) Sociaux Création et renforcement du lien social Sociaux Recherche d’une plus grande équité dans les relations Environnementaux Réduction/traitement des déchets, économie circulaire Culturels Valorisation du patrimoine technique (savoir-faire)

LOCALISATION
LICENCE

Copyright: Licence Creative Commons Attribution 3.0

Pour citer un texte publié par RESOLIS:

Gaillard Margaux, « La Cloche à Biscuits: Des biscuits pour créer du lien social », **Journal RESOLIS**

PUBLIÉ DANS LE JOURNAL

ORIGINE ET CONTEXTE

Face à l’explosion du nombre de personnes sans-abris et à l’exclusion de personnes en situation de forte précarité, l’association La Cloche déploie depuis 2015 des projets visant à (re)créer du lien social et pour changer le regard porté sur le monde de la rue. La Cloche à Biscuits en fait partie : la cuisine en général, et la pâtisserie en particulier sont des activités propices au partage, au vivre ensemble, et à l’implication bénévole. C’est sur la base de ce constat que l’atelier de biscuiterie La Cloche à Biscuits s’est développé. Le projet s’inscrit dans le contexte du « dispositif premières heures » (DPH) de la ville de Paris.

OBJECTIFS

- Promouvoir l’inclusion des personnes sans-abris et créer du lien social à travers la participation aux des ateliers de fabrication de biscuits
- Proposer une première étape vers l’insertion professionnelle et redonner confiance aux biscuitiers

ACTIONS MISES EN OEUVRE

- Fabrication de biscuits par des salariés en insertion (dispositif premières heures)
- L’une des trois recettes de biscuits (biscuits “Zen”) emploie comme ingrédient du pain invendu broyé à l’aide de la machine “Crumbler” de l’entreprise Expliceat. Le pain invendu est récupéré auprès de deux boulangeries à Paris une fois par semaine.
- Biscuits vendus principalement lors de ventes animées (Lulu dans ma rue, La Ruche qui dit oui). Les biscuitiers en insertion vendent eux-mêmes leurs biscuits et expliquent le projet aux passants : cela leur permet de valoriser leur travail (sentiment de fierté et création de lien social avec les clients).
Accompagnements des biscuitiers en insertion:
- Chaque biscuitier travaille entre 5 et 15 heures par semaine. Le temps de travail est réparti en fonction des appétences et des compétences que chacun souhaite développer
- Les biscuitiers en insertion bénéficient également d’autres activités pendant leur temps de travail pour leur développement personnel et professionnel: ateliers CV, cours de français, ateliers pour augmenter la confiance en soi (théâtre,...)

RÉSULTATS ET IMPACTS, QUANTITATIFS ET QUALITATIFS

- Ventes de biscuits : en moyenne 1500-1600 €/mois. Cela équivaut à environ 2400 biscuits, mais cela peut varier, car le volume de production dépend des besoins des biscuitiers, pas d’objectifs de vente fixés à l’avance.
- Impact social : Une étude est actuellement en cours de réalisation sur les résultats de sortie, après deux années. Il existe trois sorties possibles: une formation, un emploi dans un chantier d’insertion, ou un emploi classique (CDD ou CDI). La Cloche accompagne et reste en contact avec les biscuitiers pendant au moins un an après leur sortie du dispositif
- Impact environnemental : pas de données sur le volume de pain invendu recyclé, mais en termes de sensibilisation, les biscuitiers savent qu’ils « sauvent » des baguettes.

ORIGINALITÉ

- L’utilisation de l’atelier de fabrication de biscuits et des ventes animées comme moyen de lutter contre l’exclusion des personnes sans-abris et de créer du lien social.
- Une approche unique centrée sur les besoins et l’autonomie des biscuitiers

PARTENARIAT(S)

- Lulu dans ma rue et La Ruche qui dit oui : ventes animées de biscuits
- 350 acteurs de l’action sociale à Paris (dont la Croix Rouge et le Samu Social) qui aident à identifier les bénéficiaires et à gérer certains aspects de leur prise en charge
- Fondations privées : La Fondation Carrefour (achat du Crumbler), Fondation Financière de l’Echiquier, Fondation d’entreprise de la Société Générale, Solidarity AccorHotels

RETOUR D’EXPÉRIENCE

Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :

- Gestion d’une équipe dont les membres sont dans des situations difficiles
- Complexité opérationnelle de prendre en compte les besoins individuels de chaque biscuitier (élément intégral de la philosophie de l’association)
- La biscuiterie tourne à perte car l’objectif principal de l’activité est celui de l’inclusion

Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :

- Ratio minimum d’un encadrant pour trois biscuitiers pour assurer un encadrement de qualité
- Financement à travers d’autres activités de l’association et financement externe

Présentation des facteurs de réussite et conseils pour une généralisation ou un essaimage :

- Donner aux bénéficiaires du dispositif d’insertion une autonomie complète et le pouvoir d’entreprendre et de proposer des projets, puis les assister dans l’exécution de ces projets, plutôt que de leur donner une liste de tâches à exécuter.
- S’insérer dans l’écosystème des acteurs travaillant pour résoudre le même problème social, et vérifier qu’il y a réellement un besoin avant de se lancer :
o Prendre le temps de comprendre l’écosystème local et d’étudier la “chaîne de valeur” du problème
o Adopter un positionnement complémentaire par rapport aux acteurs existants
o Collaborer avec d’autres acteurs pour répondre à tous les aspects du problème sociétal – il est important d’échanger et de travailler ensemble, car une seule association ne peut pas résoudre le problème