L’Entraide Berruyère, association d’insertion par l’activité économique née à Bourges en 1984, exerce des actions sur l’alimentation : restauration sociale et de collectivité, culture maraîchère en biodynamie et jardins familiaux. Elle propose notamment des services à des personnes en grande difficulté (restaurant social et jardins familiaux), ainsi qu’à des particuliers, associations, entreprises ou collectivités. En permettant aux salariés en insertion de découvrir l’ensemble des facettes d’un métier, l’Entraide Berruyère s’attache à diversifier les compétences que les salariés peuvent acquérir.
AUTEUR(S)
RUIZ Sorana sorana.ruiz@lentraide18.fr
Fiche rédigée par PETR Centre-Cher
PROGRAMME
Démarrage: 1984
Lieu de réalisation: Bourges
ORGANISME(S)
L’Entraide Berruyère
Bourges - 18000
261 Route de Saint-Michel
100 Salariés / 15 Bénévoles
Site internet Médias sociauxORIGINE ET CONTEXTE
L’Entraide Berruyère a été fondée en 1984 pour lutter contre la pauvreté en ouvrant un restaurant social à destination des personnes en situation de précarité. Aujourd’hui, il s’agit d’une association d’insertion par l’activité économique, ayant plusieurs chantiers dont deux en lien avec l’alimentation : d’une part la restauration sociale et de collectivité et d’autre part la culture maraîchère en biodynamie. Ces deux chantiers sont en lien puisque la culture maraîchère en biodynamie alimente en partie le restaurant de l’association.
OBJECTIFS
Les ateliers d’insertion relatifs à la culture maraîchère en biodynamie et à la restauration de collectivité comportent à la fois des objectifs de moyens (l’insertion des salariés par l’activité économique) et des objectifs de résultat (l’alimentation, la lutte contre la précarité, le lien social…). Ces derniers sont encadrés par des professionnels diplômés qui doivent leur montrer toutes les facettes du métier, de la production/confection à la vente/au service afin qu’ils puissent être en capacité d’acquérir un maximum de compétences.
ACTIONS MISES EN OEUVRE
D’une part, l’atelier d’insertion relatif à la culture maraîchère en biodynamie est animé par deux encadrants spécialisés en maraîchage biologique et biodynamique (salariés permanents de l’Entraide). Il est réparti sur deux sites de culture situés sur les communes de Vasselay et de Saint-Eloy-de-Gy pour une superficie totale d'environ 4 hectares favorisant la production de nombreuses variétés de légumes. D’autre part, l’atelier d’insertion relatif à la restauration de collectivité est animé par un chef cuisinier diplômé. Les salariés en insertion participent à la confection et à la transformation des repas qui sont proposés aux usagers du restaurant social ; à la réalisation et au service des plats prévus dans les menus commandés par des particuliers, associations ou collectivités ; au service traiteur proposé aux particuliers, associations ou collectivités… Le restaurant de collectivité exerce également un rôle de restaurant d’application (avec un traiteur). Le restaurant social s’approvisionne avec les légumes du chantier d’insertion en maraîchage, mais également avec la banque alimentaire. Le reste des denrées est acheté auprès de fournisseurs locaux et de Métro (pour les emballages).
RÉSULTATS ET IMPACTS, QUANTITATIFS ET QUALITATIFS
L’atelier d’insertion relatif à la culture maraîchère en biodynamie vend ses légumes directement aux particuliers (via le kiosque à légumes et les magasins BioCoop de Bourges) mais également en gros (collèges, restaurants, distributeurs ...). Le restaurant social accueille quant à lui environ 50 personnes par jour. Il s’agit de personnes en difficulté (personnes en hébergement d’urgence, foyer Saint François, personnes sous tutelle…) qui viennent à la fois consommer un déjeuner chaud sur place et récupérer un colis pour le soir, le tout pour 3,50 euros. Concernant les jardins en maraîchage, l’Entraide déplore le manque d’acheteurs locaux : elle est parfois obligée de vendre ses légumes à Rungis.
ORIGINALITÉ
En permettant aux salariés en insertion de découvrir l’ensemble des facettes d’un métier, l’Entraide Berruyère s’attache à diversifier les compétences que les salariés peuvent acquérir.
PARTENARIAT(S)
Le restaurant social a des partenariats avec la banque alimentaire, les fournisseurs locaux et Métro. Concernant les partenaires financiers, le restaurant social bénéficie de subventions du CCAS (ville de Bourges) et de la DDCSPP (l’Etat). Enfin, en termes de communication, un projet de partenariat est en cours de réflexion pour 2022 avec l’office de tourisme de Bourges dans le cadre de l’opération des “visites secrètes” : le restaurant sera un lieu de dégustation des produits maraîchers.
RETOUR D’EXPÉRIENCE
Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :
Plusieurs difficultés sont identifiées. Tout d’abord, au niveau financier, l’Entraide subit une diminution de ses aides partenariales alors même que les personnes en insertion sont de plus en plus nombreuses. De plus, un manque de main d’œuvre complique le fonctionnement du restaurant social, où l’accueil est assuré par des bénévoles. Or, à cause du covid, ces derniers sont moins nombreux depuis mars 2020. Enfin, l’Entraide constate depuis quelques années l’arrivée d’une nouvelle population dans le restaurant social, avec davantage de problèmes liés à la violence, aux addictions, etc., ce qui génère parfois des conflits et tensions plus ou moins difficiles à gérer.
Améliorations futures possibles :
L’Entraide relève plusieurs améliorations à venir. Tout d’abord, l’association a récemment obtenu une subvention lui permettant d’acheter des équipements pour transformer et faire des conserves de soupes ainsi que des plats cuisinés de légumes : ont ainsi été commandés un autoclave et des marmites. L’achat de ces équipements va permettre à l’association de concrétiser son projet de transformation de fruits et légumes (pour les soupes et les plats cuisinés de légumes) et de mettre en place un atelier de transformation de légumes 4ème gamme (éplucher, découper, mettre sous vide). L’objectif est double : il s’agit d’une part de pallier à la carence de clients durant l’été (les restaurants collectifs ferment alors même que c’est la pleine saison pour les fruits et légumes) et d’autre part de vendre davantage de légumes en local, notamment à destination des cantines scolaires (collèges, lycée, etc.). L’Entraide recherche actuellement un lieu pour cet atelier.