Laurent Delatouche est un agriculteur qui cultive et vend ses productions de légumes secs localement. Ses légumes secs sont triés et mis en sachet de façon artisanale à la ferme puis vendus en circuit court. Impliqué dans une démarche d’agriculture durable, il allonge ses rotations, limite les intrants ainsi que les labours tout en plantant des haies pour favoriser la biodiversité.
AUTEUR(S)
Delatouche Laurent labeaucerie@orange.fr
Fiche rédigée par Tiphaine Cabaret
PROGRAMME
Démarrage: 1990
Lieu de réalisation: Corancez
ORGANISME(S)
Ferme de la Beaucerie
Corancez - 28630
11 Rue du Polissoir
2 Salariés
ORIGINE ET CONTEXTE
Dans les années 70, toutes les petites fermes produisaient des légumes secs mais ces cultures se sont désormais perdues. Dès les années 1980, quand M Delatouche a commencé à travailler sur l’exploitation de son père, les légumes secs ne se vendaient pas, les prix étaient très bas en coopérative. M Delatouche a donc mis en sachet ses produits et est allé à la rencontre de grandes surfaces pour limiter le nombre d'intermédiaire, faire en sorte que le produit reste sur le territoire et le vendre à un prix correct Après l’arrêt d’activité de son père, il reprend 45 hectares dont 15 hectares pour la production de légumes secs tout en s’inscrivant dans une démarche d’agriculture durable en adoptant des pratiques agroécologiques.
OBJECTIFS
Produire des légumes secs et du quinoa et les vendre en circuit court ou en direct.
Démarche d’agriculture durable : optimisation des terres agricoles, longues rotations, réflexion non pas à l’échelle de la culture mais sur l’ensemble de la rotation.
ACTIONS MISES EN OEUVRE
- Production de légumes secs (nombreuses variétés de haricots secs, lentilles, flageolets) et du quinoa
- Limite les labours, une fois tous les 2 ans.-Plantation de 650 mètres linéaires de haies.
- Produit dans une logique d’agriculture durable (pas d’irrigation, peu d’intrants).
- Vente en Eure et Loir et sur la région parisienne (un intermédiaire fait les marchés en région parisienne).
- Vend majoritairement via des boutiques de produits du terroir ou sur les marchés, peu en grande distribution.
- Embauche des personnes en difficulté pour mettre en sachet ces légumes secs (un quart temps/ saisonnier) : une récolte par an et après mise en sachet au fur et à mesure tout au long de l’année.
- Limite au maximum les traitements sur ces productions, utilise encore un peu de désherbant et de fongicide.
- Tri des légumes secs à la ferme.
RÉSULTATS ET IMPACTS, QUANTITATIFS ET QUALITATIFS
La moitié de la production est vendue en région parisienne et l’autre moitié est vendue sur le territoire de l’agglo. Production de légumes secs : haricots secs, lentilles, pois cassé représentant un volume de 10-15 tonnes par an. Des ouvriers saisonniers sont présents à certaines périodes de l’année, correspondant à 0.25 ETP pour la mise en sachet des légumes secs. Cet emploi permet à une personne en situation difficile d’avoir un emploi et un salaire, de se remettre sur le marché du travail.
ORIGINALITÉ
Production dans une démarche d’agriculture durable (peu d’intrants, longue rotation, circuit court).
Permettre à une personne en difficulté d’accéder à un emploi saisonnier (quart temps, horaires et jours souples).
PARTENARIAT(S)
Partenaires : Sur le champ, Intermarché, les boutiques produits du terroir.
RETOUR D’EXPÉRIENCE
Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :
- Difficultés à vendre à la restauration collective qui trouve ses produits trop chers.
- Montage dossier pour passer en bio et le coût financier pour la certification pour seulement 7 hectares.
- Peu de marge sur ce type de produit et vente directe à la ferme peu adaptée car achat ponctuel de paquet de lentilles ou autre.
- Complication de montage de dossier pour l’implantation de haies et pour gérer la haie (obligation de faire une demande pour couper quelques arbres de la haie pour agrandir une entrée de champ).
Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :
Vente en circuit court via les marchés et les boutiques de produits du terroir, vente par un intermédiaire.
Améliorations futures possibles :
L’achat d’une dizaine d’hectares supplémentaires permettrait non pas de produire plus mais de pouvoir allonger les rotations de façon à réduire les intrants
Présentation des facteurs de réussite et conseils pour une généralisation ou un essaimage :
- Réduire les intermédiaires en ne passant plus par les coopératives
- Recherche de partenaires