La ferme de Gérald le Grelle produit des volailles biologiques (poulets, pintades, chapons) commercialisées en vente directe uniquement aux particuliers. La ferme est en quête d'autonomie, avec des cultures céréalières intégralement issues de la ferme et une vente 100% directe.

AUTEUR(S)

Le Grelle Gérald gerald.legrelle@orange.fr

Fiche rédigée par Laëtitia GONI-LIZOAIN

PROGRAMME

Démarrage: 2001

Lieu de réalisation: Pillac (Charente)

Origine et spécificités du financement : Aides financières à la conversion et au maintien de la bio, Aide financière pour l’achat de matériel agricole spécifique à la bio Aide financière pour le développement de la vente directe Boisements compensateurs LGV

ORGANISME(S)

EARL LE GRELLE

Pillac - 16390

La Rerie

Site internet

Ou

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COMITÉ DE LECTURE

Date de lecture de la fiche

11/17/2020

Localisation

France Nouvelle Aquitaine Charente

Appréciation(s) du comité

Préservation de la ressource en eau

Domaine

Environnement Agriculture

Type de structure

Exploitation agricole Exploitation agricole Entreprises Entreprise

Envergure du programme

Locale

Bénéficiaires

Universel

Type d'acteur

Producteur

Type d'action

Production agricole Production (Autre)

Type d'objectif

Environnementaux Préservation de la qualité / fertilité des sols Environnementaux Préservation de la qualité des eaux Environnementaux Dépollution des modes de production agricole (introduction d’alternatives aux intrants chimiques, pesticides, fongicides…)

LOCALISATION
LICENCE

Copyright: Licence Creative Commons Attribution 3.0

Pour citer un texte publié par RESOLIS:

Le Grelle Gérald, « Dans le Sud Charente, un élevage de volailles autonome, bio et distribué en circuits courts », **Journal RESOLIS**

PUBLIÉ DANS LE JOURNAL

ORIGINE ET CONTEXTE

Gérald LE GRELLE s’est installé en 2001 hors cadre familial sur la commune de Pillac dans le sud Charente. C’est après s’être renseigné sur la valorisation des produits en agriculture biologique, des aides financières mises en place ainsi que la visite d’une exploitation voisine que Gérald a envisagé l’agriculture biologique. Il a démarré l’aventure sur ses 85 ha de cultures céréalières. Il a également développé un atelier de poulet fermier bio en vente directe. Céréalier dans les années 2000 avec un petit atelier avicole, Gérald s’occupe aujourd’hui d’environ 12 000 poulets – pintades, vendus à 100% en direct au particulier et nourrit avec les céréales produites sur la ferme. En 2019, Gérald a récupéré 32 ha irrigables en fermage. La ferme s’étend sur 176 ha de SAU (surface agricole utile) (84 ha en propriété, 60 ha de bois et 32 ha en fermage).

OBJECTIFS

Au travers de sa conversion en bio, Gérald souhaitait assurer un débouché et une rémunération correcte sur les possibles cultures de seigle et de sarrasin (en lien avec les caractéristiques des sols). Au fur et à mesure, le projet de l’exploitation s’est étoffé et a ciblé la quête d’autonomie, de biodiversité et de respect de l’environnement.

ACTIONS MISES EN OEUVRE

- Rotation des cultures : blé, triticale, mélange triticale, pois, féverole, tournesol, maïs, soja (pas cette année), et luzerne (40 ha cette année dont les 32 ha en conversion, sinon 15 ha).
- Luzerne implantée sur les terres à problème : présence de chardons, rumex, ….
- Arrêt de la culture de soja car il faut du matériel spécifique (un toasteur pour cuire le soja afin qu’il ne soit pas toxique pour les poulets) : projet de refaire du soja avec l’achat du matériel en CUMA.
- Fertilisation : apport de matière organique d’origine animale (environ 300 T de fumier de la ferme, fumier de 20000 poulets de la ferme voisine, 500 T de fumier de chèvre échangé contre les 32 ha de luzerne) et échange de la paille (si surplus) avec du compost d’une champignonnière bio.
- Binage de toutes les cultures à partir de 2020.
- Aucun traitement contre les maladies (vient souvent d’un excès d’azote).
- Aujourd’hui aucune culture n’est irriguée.
- Envisage de faire plus de cultures d’hiver et d’arrêter le maïs pour s’adapter au changement climatique et au manque d’eau.
- Expérimentation durant 3 – 4 ans par la MAB 16 (Maison de l’Agriculture Biologique de Charente) sur les parcelles : 40 placettes de céréales avec différentes fertilisations apportées à différentes périodes. Autre essai : tournesol de population.
- Mise en place de couverts végétaux tout l’hiver dès que c’est possible (météo) pour limiter le lessivage.
- Plantation de haies (1,5 km déjà planté et 1,5 km à planter cette année) : toutes les parcelles sont longées par des bois ou par des haies. Plantation en bordure des champs, le long des fossés pour éviter le ruissellement.
- Poulet : accès à l’extérieur la moitié de leur vie (cahier des charges bio). Médicaments : vacciné à 1 jour et vermifuge à base de plantes contre les vers.

Commercialisation :
- Un peu de vente directe des céréales quand il y a en a en surplus.
- Vente uniquement aux particuliers en local, en région Bordelaise et livraisons à Paris (toute les 5 ou 6 semaines).

RÉSULTATS ET IMPACTS, QUANTITATIFS ET QUALITATIFS

Luzerne : restructure et décompacte le sol, apporte de l’azote pour plusieurs années et pas ou peu de mauvaise herbe sur plusieurs années.
Plantation de haies : évite le lessivage et le ruissellement, atténue les problèmes de mitoyenneté avec les voisins (filtration des produits chimiques pulvérisés sur les parcelles voisines). Et paysage esthétique, réserve de faune et de biodiversité.
Arbres dans les parcours de volailles : bien – être animal avec l’apport d’ombre.
Agriculture biologique : aujourd’hui Gérald ne ferait pas autre chose. C’est passionnant, ne détruit pas sa santé ni celles des autres et des consommateurs.
Augmentation du temps de travail : 30 à 40% de travail en plus.
Repos de l’esprit.
Produits du champ à l’assiette : très peu d’intermédiaire (abattoir, achats minéraux et un peu de soja.
Bon rendement en tournesol . En 2019, 28 quintaux par hectare (moyenne de 25 quintaux). En 2018, 25 quintaux. Le binage lui fait du bien à la différence des traitements qui les stressent.

ORIGINALITÉ

Un élevage qui vise à développer l'autonomie et à limiter la quantité d'eau nécessaire aux cultures.

PARTENARIAT(S)

MAB 16 (Maison de l’Agriculture Biologique de Charente)

RETOUR D’EXPÉRIENCE

Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :

Refus de la création d’une retenue d’eau par la DDT.
A l’installation, les rendements étaient mauvais dû au salissement des parcelles (beaucoup de mauvaises herbes). Manque d’expérience (aucune formation en agriculture biologique) et matériel non adapté.
Problème d’azote quand les céréales à paille ont besoin de taller : azote organique non minéralisé à ce moment-là dû au sol froid dans lequel les bactéries n’ont pas encore fait leur effet.

Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :

Formation avec la MAB 16 (Maison de l’Agriculture Biologique de Charente), visite de beaucoup de fermes, abonnement à une revue sur l’agriculture biologique.
Apprentissage : flore adventice (mauvaise herbe) bio indicatrice. A part quelques-unes qui poussent dans tout type de sol, elles expriment une carence ou un excès du sol.
Achat nouveau matériel pour faire face aux problèmes d’azote : achat d’une bineuse avec interface et palpeur mais surtout avec caméra qui permet de passer plus tôt.

Présentation des facteurs de réussite et conseils pour une généralisation ou un essaimage :

Vision à long terme.