L’EPLEFPA de Valence a construit récemment un atelier de transformation laitière (en yaourt) et de fruits (en desserts). Ainsi, cet ajout permet de se tourner au-delà des circuits courts vers la restauration collective et la Grande et Moyenne Surface. L’engagement face aux enjeux alimentaires a été moteur pour lancer cette activité.

AUTEUR(S)

Nanclarez Fanny france@cuma.fr

Fiche rédigée par FNCUMA

PROGRAMME

Démarrage: 2024

ORGANISME(S)

Atelier de transformation EPLEFPA Valence

Bourg-lès-Valence -

Ou

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COMITÉ DE LECTURE

Date de lecture de la fiche

5/22/2024

Localisation

France Auvergne-Rhône-Alpes Drôme

Appréciation(s) du comité

Impacts élevés !

Envergure du programme

Locale

Bénéficiaires

Population rurale

Champ d'action

Agir sur les formations professionnelles et agricoles

LOCALISATION
LICENCE

Copyright: Licence Creative Commons Attribution 3.0

Pour citer un texte publié par RESOLIS:

, « Atelier de transformation EPLEFPA Valence », **Journal RESOLIS**

PUBLIÉ DANS LE JOURNAL

ORIGINE ET CONTEXTE

Historique : 

  • Années 50-60 : création de l’EPLEFPA Le valentin dans la Drôme, avec 5 centres constitutifs : 
  • une partie lycée agricole : BAC, BTS, prépa (général et technologique)
  • trois CFPPA (adulte, apprentissage) à Bourg Lès valence; à Die; à Nyons
  • une exploitation agricole : avec 45 vaches allaitantes et des fruits sur 4 hectares et demi (surtout pommes et aussi prunes, figues, kaki, cerises) 
  • 2013 : obtention de l’agrément AB pour l’exploitation
  • 2019-2020 : réflexion pour ajouter un atelier de transformation car jusqu’ici, utilisation du hall agro-alimentaire pour les TP et petite production de desserts de fruits (6 tonnes par an) 
  • 2019 : restructuration de l’exploitation : rasée pour la repenser avec les normes de bien-être animal, bâtiments adaptés à l’augmentation des températures et au changement climatique
  • décembre 2022 : lancement de la construction de l’atelier de transformation 
  • juin 2023 : début de la production : période de lancement 

Contexte géographique : 

  • Drôme département dynamique pour l’agriculture biologique : parmi les deux premiers départements en terme d’activités agricoles biologiques et de nombreux produits biologiques dans les cantines

OBJECTIFS

Les buts de l’atelier de transformation ajouté en 2022 sont : 

  • Faire une ligne plus performante en fruits. Lors des années très productives en fruits, la transformation permet de vider les chambres froides donc d’éviter que les pommes soient conservées trop longtemps, s'abîment et soient gaspillées.
  • Créer l’activité de transformation pour le lait afin d’être moins dépendant des cours du prix du lait.
  • Valoriser au mieux les produits de l’exploitation.
  • Répondre aux besoins du territoire suite à l’étude d’Agribiodrôme qui montrait le besoin de prestation de service (transformation à façon de fruits).

ACTIONS MISES EN OEUVRE

  • Production et valorisation d’aliments en circuit court dans le contexte de la loi Egalim : nouveau bâtiment avec 2 zones de transformation pour faire :
    • des yaourts brassés pour la restauration collective et la Grande et Moyenne Surface (GMS) : poche allant de 1.2 kg à 5 kg ou des petits pots afin de répondre à une demande en gros conditionnements (moins d’emballage) mais aussi à une demande en conditionnements individuels (hôpitaux, cuisine centrale pour des raisons d’hygiène et de manutention des agents)
    • des desserts avec les fruits pour la restauration collective : petits pots, poches de 5 kg…
  • Pédagogie : former des personnes avec bientôt la mise en place de stages et l’outil comme support des études de maintenance, de respect des normes sanitaires, d’amélioration de la productivité etc. Les nouveaux ateliers sont à la fois :
    • un lieu d’immersion professionnelle avec des contraintes que l’on retrouve en entreprise
    • un support d’étude avec la création de nouvelles unités d’enseignement (sécurité alimentaire, contrôle et amélioration continue des procédés, santé au travail et performance industrielle…)
  • Enjeu de permettre aux apprenant·es de trouver leur vocation, de donner du goût pour la transformation : redonner du sens à ces activités liant agriculture et alimentation en montrant toute la chaîne de production jusqu’à la commercialisation
  • Venir visiter permet de faire une vitrine sur le territoire et sur le métier (machines etc)
  • Impact sur le territoire : proposer la prestation de services pour les fruits en ouvrant aux  arboriculteur·ices : transformation jusqu’aux produits finis : compotes, confitures ou coulis 
  • prestation prévue pour fin 2023 ou début 2024 (biologique et conventionnel)
  • Investissement : 1.4 millions € dont 300 000 € Fadear, Plan de Relance, Région 
  • Taille 315 m² avec possibilité d’agrandir plus tard

RÉSULTATS ET IMPACTS, QUANTITATIFS ET QUALITATIFS

  • Capacité de transformation de 45 tonnes de fruits par an et de 100 000 litres de lait par an (prévisions incluant 10% pour le travail à façon). Actuellement, l’outil est en phase de démarrage donc les volumes sont inférieurs 
  • Montrer la réalité des conditions de production aux personnes en formation (au-delà des TP à échelle réduite proposé jusqu’ici)
  • Formation pour un lycée de 400 élèves et le CFPPA de 150 apprenti·es adultes sur chacun des 3 sites 
  • Prévision d’ouverture progressive de la prestation de service 
  • Partenaires permettant des liens avec des clients variés :
    • GMS : attentes particulières, gestion possible grâce à Bio&Lo
    • Restauration collective grâce à Agricourt

PARTENARIAT(S)

Fonctionnement avec des partenaires extérieurs : 

  • Bio&Lo : start-up qui a développé un processus relativement automatisé installé dans les fermes laitières. Cet équipement permet de valoriser le lait de l’exploitation en yaourts brassés. L’entreprise achète également une partie de la production du Valentin afin de la distribuer en GMS
  • Agricourt : plateforme de distribution de produits locaux et biologiques dans la restauration collective drômoise. Ils distribuent à la fois les yaourts en restauration collective et les desserts de fruits

Liens aux territoires avec 2 PAT : 

  1. PAT de l’agglomération Valence-Romans a permis : 
  • Des rencontres avec des acteurs de la filière : rendez-vous avec la cuisine centrale de Valence, plusieurs producteur·ices, Agricours, distributeurs, etc : chaque personne présente ses activités ce qui est très utile pour développer les projets collectifs ensuite
  • Même rencontre réalisée avec le CROUS
  • Projet aussi d’avoir des références de tout ce qui est local de la part de l’agglomération : référencement du magasin de producteurs sur : https://toquedulocal.valenceromansagglo.fr/fr/ 
  1. PAT du département drômois a permis de :
  • avoir un stand au salon de l’agriculture 
  • avoir un lien avec l’association Solaal afin de lutter contre le gaspillage alimentaire
  • imaginer un glanage de parcelles avec des élèves 
  1. Plateforme agrilocal créée par le département : portail qui met en relation les producteur·ices du local et les acheteurs publics en favorisant le circuit court en restauration collective

⇒ ici les produits de l’exploitation correspondent à la loi Egalim puisqu’ils sont biologiques (la dimension locale n’étant pas définie)

  1. Idée de création d’un club drômois alimentaire afin de : 
  • mettre en relation tous les acteurs des filières (côté consommation/production/clientèle)
  • avoir un fichier avec les contacts 
  • accompagner le développement des parts de marché des produits locaux dans la consommation alimentaire drômoise et pour répondre au souci croissant de relocalisation des approvisionnements par les entreprises du secteur alimentaire, le Club Drômois de l’Alimentation est créé sous l’impulsion conjointe des Chambres consulaires et du département.

RETOUR D’EXPÉRIENCE

Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :

  • Transformation de légumes impossible par manque de place et de budget (autoclave trop cher) malgré le besoin sur le territoire : ici surtout des fruits et tomates en gros volumes
  • Mise en place des machines comporte quelques problèmes techniques au démarrage : dénoyauteuse et broyeur ne fonctionnent pas; temps d’adaptation des outils neufs

Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :

  • Solution envisagée : possible agrandissement dans le futur afin d’ajouter une activité de transformation de légumes
  • Solution face à la mise en place des machines : remplacement des outils par l’entreprise du chantier pour les défauts techniques

Améliorations futures possibles :

  • Volume de transformation progressivement en hausse : ces ventes qui permettent de payer la masse salariale et le bâtiment qui représente un investissement de 1.4 millions €
  • Septembre : l’équipe s’agrandira d’un responsable de production (en cours de formation actuellement) et un apprenti 
  • Dans un futur proche : 
    • recrutement d’un autre opérateur pour avoir deux personnes qui peuvent chacune gérer une transformation (yaourt, fruit) en même temps et sans mélange d’activité (sans risque de contamination croisée)
    • volonté de détailler un planning pour la transformation à façon comprenant les agriculteur·ices utilisateur·ices (leur régularité, leurs produits, leurs volumes courants…)

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Cette fiche a été réalisée dans le cadre de l'AAP PNA avec le soutien financier de l'ADEME