À Grigny, un groupe de femmes économiquement et socialement défavorisées exerçant des activités de vente informelle autour de la gare RER se sont organisées pour créer un service de traiteur solidaire. L’enjeu est de contribuer à l’amélioration de leurs conditions de vie et de celles de leur communauté par le biais de l’alimentation, en améliorant leurs compétences et par la génération de revenus.
Lieu de réalisation : Grigny, Ile de France
Budget : 10000
Origine et spécificités du financement : Subvention multipartenaire
Le projet est né en 2019 par l’engagement des femmes qui travaillent sur le parvis de la gare de la ville. La première étape du projet a consisté en quelques réunions pour identifier les problèmes qu’elles rencontrent en tant que communauté. Ainsi, le projet fait le pari d’apporter des solutions à certains problèmes rencontrés, en ciblant les besoins des femmes qui vivent grâce à la vente informelle, mais aussi en ciblant les besoins des habitants du quartier, qui ne disposent pas d’une offre suffisante d’espaces communs tels que les restaurants, supermarchés ou commerces.
Pour les femmes participant au projet, il s’agit d’améliorer et de valoriser leurs compétences et d’apporter une réponse aux freins économiques qu’elles rencontrent dans leur travail informel dans le but d’ouvrir un traiteur ouvert au public. L’objectif est donc aussi de répondre aux besoins des habitants de la ville de Grigny, en particulier ceux qui n’ont pas accès à un repas complet par jour, ceux qui manquent de solution d’hébergement et qui ne disposent pas d’un espace pour cuisiner.
Les femmes travaillent 2 jours par semaine (les lundi et jeudi) pour assurer un repas aux personnes les plus défavorisées avec la quantité nutritionnelle recommandée. Le repas est distribué gratuitement par le Centre Communautaire d’Action Sociale – CCAS. Elles travaillent main dans la main avec l’Épicerie Solidaire pour éviter de jeter les fruits et légumes invendus.
Les femmes reçoivent également une formation sur l’élaboration des menus, la valeur nutritionnelle et des cours de cuisine avec des ingrédients nouveaux pour eux, car la plupart d’entre eux sont des migrants.
La principale contribution du projet est le nombre de personnes touchées par l’initiative, plus de 100 personnes par semaine peuvent accéder à un repas ayant la valeur nutritionnelle requise.
En outre, le projet contribue également à réduire le gaspillage alimentaire de fruits ou légumes de l’épicerie solidaire et participe à construire un espace social dans lequel ces femmes peuvent partager en communauté, échanger des recettes, avoir des espaces de formation.
L’objectif pour cette année 2022 est d’avoir un restaurant solidaire ouvert au public, où les gens paient leurs repas en fonction de leur niveau de revenu, ainsi que d’être un espace de partage communautaire.
Ce projet est né du besoin des femmes du secteur alimentaire informel de la ville, qui, par leur action à visée sociale, veulent contribuer à l’amélioration des conditions de vie de leur communauté.
De la même manière, elles espèrent à l’avenir pouvoir contribuer au projet de restaurant solidaire, afin de disposer d’un revenu plus important et d’avoir à leur tour un impact positif sur la santé et les conditions de vie de la population.
Le projet est soutenu par différents organismes, la mairie et le CCAS, qui apportent un soutien financier et logistique, et l’association Grdr qui, en plus d’apporter un soutien financier et logistique, accompagne l’association et les femmes qui font partie du projet.
La plus grande difficulté du projet jusqu’à présent a été la pandémie, car il a été difficile pour l’association de femmes de trouver un espace approprié pour ouvrir le restaurant en raison des restrictions et d’adopter les mesures et protocoles pertinents. La dépendance financière du projet a également constitué une difficulté.
Bien que l’ouverture du restaurant ait dû être reportée en raison de la pandémie, des progrès ont été réalisés dans d’autres domaines, tels que la formation des femmes de l’équipe et d’autres tâches qui ont permis à de nouvelles personnes de rejoindre le projet.
Pour l’instant, le mieux pour l’association serait que le restaurant soit ouvert pour évaluer sa viabilité, faire avancer le projet, contribuer aux besoins de Grigny et pouvoir évaluer la capacité opérationnelle pour obtenir une publicité qui puisse satisfaire l’offre du site.
Le succès du programme repose sur le travail collectif des femmes de la ville, qui, malgré leurs difficultés, ont construit un projet qui a répondu à un besoin fondamental de la communauté : l’accès à l’alimentation. Elle a également créé des liens importants qui amélioreront leur qualité de vie non seulement en termes économiques, mais aussi sur le plan social et culturel.
L’association a été bien accompagnée à différents niveaux ce qui lui a permis de faire avancer le projet. De plus, l’examen des expériences des restaurants solidaires en Ile de France a été importante pour construire un projet solide. Les membres de la structure ne sont cependant pas familiers avec le concept de démocratie alimentaire.
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**