L’Envol : une épicerie solidaire pour “remplir les frigos” et sortir de l’isolement.
L’épicerie solidaire l’Envol a été créée en 2012 par des mères du quartier prioritaire de la ville Saint Jean – Saint Jacques. Parties du constat que pour de nombreuses familles “les frigos sont vides” le but est de permettre l’accès à des ressources alimentaires à moindre prix. Au-delà de cette mission première, l’association permet une vraie écoute et un temps d’échanges et de lien social pour ces personnes isolées.
Auteurs(s)
Programme
Démarrage : 2012
Lieu de réalisation : Châteauroux
Origine et spécificités du financement : Autofinancement et dons
Organisme(s)
Épicerie solidaire l’Envol
Châteauroux – 360006 Rue Max Hymans
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ORIGINE ET CONTEXTE
Aux origines de l’Épicerie Solidaire L’Envol, des mamans qui emmènent leurs enfants à l’école et qui apprennent à faire connaissance. En discutant entre elles, elles s’aperçoivent qu’elles ont la même problématique de “frigos vides”. Elle s’adresse alors au centre social de leur quartier pour leur faire part de leur constat. Elles apprennent alors l’existence d’un projet d’épicerie en train de voir le jour dans le quartier “Un geste” situé à l’est de Châteauroux. Elles entament un accompagnement avec le centre social du quartier et le CCAS pour mettre en œuvre leur propre projet. Suite à un an de réunions, d’accompagnement (mise en situation, accompagnement psychologique, etc.), de débats, de démarches, plusieurs personnes se sont jointes au projet et l’association est créée en 2012.
Objectifs
Permettre l’accès digne à l’alimentation tout en favorisant le lien social, l’entraide et le pouvoir d’agir des habitants.
ACTIONS MISES EN OEUVRE
Inscription des bénéficiaires : d’abord, les personnes intéressées, s’inscrivent sur une liste d’attente au centre social, puis elles rencontrent les membres de l’association (tous bénévoles) qui leurs posent quelques questions qui constituent le dossier. Ce dernier passe en commission (composé des habitants) de façon anonyme (pour éviter la faveur ou la défaveur de leurs connaissances). Adhésion à l’Épicerie : Suite à ces premières démarches, si la personne est admise “bénéficiaire” selon plusieurs critères de revenus notamment, elle paie alors 3 euros d’adhésion à l’association.
Principes du fonctionnement :
- Prix : les bénéficiaires paient 10% de la valeur des produits. Une personne seule paie 13 euros par mois pour un panier équivalent à 130 euros. (Pour chaque personne supplémentaire au foyer + 3 euros, ex. 2 personnes : 16 euros ; 3 personnes 19 euros ; etc.). Les fruits et légumes sont vendus à part 25 centimes le kilo pour que les bénéficiaires puissent choisir en fonction de ce qu’ils aiment.
- Produits : les bénéficiaires passent commande à l’épicerie à l’aide d’une feuille répertoriant les produits types disponibles à la Banque Alimentaire où sont effectués les achats.
- Colis et distribution : la marchandise est réceptionnée chaque semaine le mardi par les bénévoles qui préparent les colis pour qu’ils puissent être récupérés le lendemain par les bénéficiaires de 9h à 12h.
- Fonctionnement et gouvernance de l’association : en bureau composé d’une présidente, d’une vice-présidente, de deux secrétaires, et de deux trésorières et 6 ou 7 bénévoles qui viennent aider.
- Actions ponctuelles et partenariats : des colis d’urgences sont réalisés dans certains cas en lien avec les assistantes sociales du CCAS pour des personnes dans le besoin. Des collectes et des distributions de produits d’hygiène sont aussi organisées en partenariat avec des collèges et lycées.
- Financement : L’association fonctionne avec une subvention du CCAS, et aussi grâce à leurs actions d’autofinancement (barbecue, fête de quartier, etc.) notamment pour réaliser des repas conviviaux et gratuits (Noël, Pâques, etc.).
Résultats et impacts, quantitatifs et qualitatifs
Nombre de bénéficiaires : les bénéficiaires sont au nombre de 50 par mois, qui renouvellent leur adhésion en fonction de la liste d’attente. En moyenne sur l’année, il y a 120 bénéficiaires. Public ciblé : parmi les bénéficiaires, il y a beaucoup de personnes isolées, une trentaine de familles, pas trop de jeunes car plutôt le public de l’épicerie sociale DOMIFASOL qui est proche géographiquement.Création de lien social : l’accueil et la convivialité sont au centre du projet qui crée du lien social car il y a beaucoup de personnes isolées. Le café est offert, des voyages sont organisés et pris en charge par l’épicerie (ex. au PAL, un centre aquatique) avec seulement une petite partie à la charge des bénéficiaires.Territoire(s) d’action : dans un premier temps, l’association était ouverte seulement à Beaulieu, puis le projet s’est élargi avec des personnes venant de Niherne, Saint Christophe, des quartiers prioritaires, de Buzançais.
Originalité
C’est une épicerie solidaire, et non sociale, car les bénévoles peuvent être bénéficiaires contrairement à une épicerie sociale.
Des horaires de passage ont été mis en place pour que les bénéficiaires n’aient pas à devoir faire la queue comme pour les autres lieux de distribution alimentaire. (5 personnes par tranches de 15 minutes pour éviter l’attente).
Partenariat(s)
Banque alimentaire (approvisionnement)
CCAS (subvention mensuelle)
Le centre social Saint Jean – Saint Jacques (accompagnement)
Collège Beaulieu – classe d’élèves en difficultés (action ponctuelle)
Retour d’expérience
Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :
Baisse du nombre de bénévoles suite aux mesures sanitaires.
Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :
Équipe plus restreinte qui s’entend bien avec une bonne ambiance.
Améliorations futures possibles :
Obtenir un endroit à eux car pour le moment local est emprunté, et, est loué à d’autres personnes, ce qui nécessite beaucoup de manutention. L’idée serait de créer un espace convivial avec une salle d’attente, un espace pour se servir soi-même, etc.
Plein d’idées comme par exemple des ateliers cuisine, proposer des petits déjeuners, etc.
“Idéalement, l’objectif serait de fermer l’épicerie, ce qui voudrait dire que nous n’en avons plus besoin”.
Présentation des facteurs de réussite et conseils pour une généralisation ou un essaimage :
Prendre le temps de faire les choses : faire connaissance, débattre, se mettre d’accord, etc.
L’accompagnement des bénéficiaires par les bénévoles peut être très lourds car ces derniers ne sont pas toujours préparés aux vécus et aux situations complexes que les premiers leur partagent. Il n’est ainsi pas toujours facile de prendre du recul et de distinguer sa vie personnelle avec sa vie associative.
Faire en sorte de créer un lieu convivial et qui favorise le lien social.
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**
