Paniers de la Mer : Favoriser la réinsertion par la réduction du gaspillage alimentaire des produits de la mer
Le Panier de la Mer est une fédération nationale d’associations d’insertion par l’activité économique. Composée de plusieurs chantiers de réinsertion dits “paniers”, ces derniers transforment les surplus de pêche des criées et des mareyeurs à des fins de redistribution alimentaire solidaire auprès des banques et associations alimentaires habilitées.
Auteurs(s)
Programme
Lieu de réalisation : Chantiers localisés dans différentes régions
Budget : 500000
Origine et spécificités du financement : subventions publiques majoritaires Direction Générale de la Cohésion Sociale du Ministère des Solidarités et de la Santé (env. 400 000 euros) + appels à projets ponctuels (aide européenne, PNA DRAFT IDF pour Rungis)
Organisme(s)
Fédération nationale Le Panier de la Mer
Plonéour-Lanvern – 297204 Rue René Daniel
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ORIGINE ET CONTEXTE
Chaque jour, des volumes conséquents d’invendus des criés sont jetés à la poubelle. Face à ce constat, plusieurs associations se sont regroupées pour lancer un chantier de réinsertion pour optimiser l’usage des ressources halieutiques, tout en servant des objectifs de retour à l’emploi et d’approvisionnement des associations de d’aide alimentaire. Ce projet s’est avéré fructueux et a pu s’essaimer ailleurs. La Fédération nationale du Panier de la Mer forme une centaine de salariés en insertion chaque année, et a servi pas moins de 1 650 000 portions alimentaires en 2019.
Objectifs
– 3 objectifs principaux : La lutte contre le gaspillage alimentaire – La réinsertion et création d’emplois- Lutter contre la faim et la précarité alimentaire, en approvisionnant des associations d’aide alimentaire
Sur le long terme : Répondre à la demande des associations sur les sites actuels et Création de nouveaux paniers si l’approvisionnement se diversifie
ACTIONS MISES EN OEUVRE
Organisation en Fédération avec un siège qui pilote les 5 chantiers, gère les commandes des associations d’aide alimentaire et assure la logistique d’acheminement vers celles-ci.
– Approvisionnement : Uniquement du poisson qui vient d’être pêché et de bonne qualité – Poissons invendus des criées du port cédés gratuitement et dons ponctuels (5 à 10 %) / achats auprès des mareyeurs – Partenariats de longues dates avec les criées
-Fabrication : Travail du poisson : coupe et surgélation du poisson pour des conditionnements en palettes – partenariat avec une entreprise qui peut très ponctuellement couper du poisson pour des arrivées supplémentaires congelées
– Distribution : Toutes Associations habilitées pour l’aide alimentaire (Restos du Coeur, Secours populaire, ANDES…) qui ont effectué des commandes au préalable pour le prix symbolique de 2€/kg de poissons (contre 3,5/4€ pour la viande hachée à titre de comparaison)
– Gestion du stock : Poissons Gardés max. 3 jours en chambre froide- travaillés jour même ou lendemain en principe
Statut de chantiers d’insertion obtenu auprès de la DGCS, qui apporte une « aide au poste » pour chaque salarié en insertion. Contrats de 6 mois à 2 ans. Encadrant technique et conseiller d’orientation tel qu’exigé par la loi sur chaque chantier.
Financement :
En majorité des subventions de la Direction Générale de la Cohésion Sociale du Ministère des Solidarités et de la Santé – Vente à prix symbolique aux associations d’aide alimentaires – Appels à projets ponctuels (européens, régionaux, départementaux, etc.) Pas de critères pour la nature des financements
Evaluation : Suivi d’indicateurs et évaluations requises pour l’obtention de subventions du Ministère
Résultats et impacts, quantitatifs et qualitatifs
• Production : 150 tonnes de poissons redistribuées pour 300 tonnes collectées en moyenne (préparation surgélation/congélation)
• Environ 100 emplois proposés par an en moyenne pour 63 postes de réinsertion conventionnés (rotation à durée variable)
• De 1 chantier en 1997 à 5 chantiers en 2020
• 42-43% de sorties positives sur la période 2016-2018 Avec 72% en 2016 → moyenne de 50 % à peu près de retours à l’emploi/formation
• 1277 tonnes de poissons distribuées aux Associations d’Aide Alimentaire de 2011 à 2019
Originalité
Seuls chantiers de réinsertion positionnés sur le secteur poissonnier (adapté aux activités économiques des régions concernées). Usage de la surgélation/congélation après le travail du produit protéiné.
Retour d’expérience
Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :
Freins au lancement de l’activité :
• Insuffisance/irrégularité de l’approvisionnement (faible en hiver, fort en été, dépendant du climat) et difficulté à établir des partenariats stables (=Pas de possibilité de faire vivre un nouveau panier en Normandie (min. 50 à 60 tonnes de poissons à l’année).
• Concurrence avec le monde industriel lié au recyclage des invendus de poisson en farines animales
obstacles spécifiques à la mise en œuvre du programme :
• Problème lié à l’outillage industriel qui ne doit pas être trop complexe (= réflexion menée sur le travail de produits congelés pour répartir la production sur l’année et pallier l’irrégularité de l’approvisionnement qui demande des compétences techniques supérieures)
• Appels à projets européens très lourds mais assurant la bonne gestion de ces fonds
• Déblocage partiel des fonds problématique (fonds versés à la fin des projets)
• Problème du coût des locaux (locations de locaux pour les chantiers + gratuité pour les locaux de la Fédération grâce à la mairie)
• Manque de visibilité auprès des mareyeurs – plus de visibilité permettrait des productions supérieures
Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :
Congélation / difficulté de stabiliser l’approvisionnement manque de poisson parfois.
Améliorations futures possibles :
• Congeler le poisson “brut” pour pouvoir le travailler par la suite, lorsque l’approvisionnement est faible
• Diversification de l’approvisionnement : Contractualiser avec les affaires maritimes et douanes pour augmenter les approvisionnements + site à développer sur Rungis
• Développement de la soupe de poisson pour valoriser les chutes de poisson
• Diversification du financement: Travail avec les Collectivités territoriales pour approvisionner la restauration collective.
• Travail de collaboration plus poussée avec les associations d’aide alimentaire pour des projets davantage articulés (projet interrégional en Normandie avec la Croix-Rouge) – expertise à leur apporter pour plus de main d’œuvre
Présentation des facteurs de réussite et conseils pour une généralisation ou un essaimage :
Nécessité de s’assurer d’un niveau minimum d’approvisionnement démarrer
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**