La chèvrerie de l’Espérance, une production fromagère originale pour le territoire champenois
La ferme de l’Espérance est une ferme familiale en polyculture située à Auberive dans le Grand Reims. En 2018 un troupeau de chèvres a été introduit sur l’exploitation à l’ initiative d’Annick Camus. Annick a également ajouté à cet élevage caprin une activité de production fromagère, et transforme une grande variété de produits : fromages frais, enrobés au épices, yaourts, faisselles qu’elle vend en circuit court sur le territoire et notamment directement à la ferme.
Auteurs(s)
Programme
Démarrage : 2018
Lieu de réalisation : Champagne-Ardenne
Origine et spécificités du financement : DJA et PCAE
ORIGINE ET CONTEXTE
La ferme de l’Espérance est une ferme familiale champenoise de polyculture gérée par Nicolas, le mari d’Annick. Une partie d’un terrain de Nicolas est réservée pour accueillir le festival « La poule des Champs ». La partie non occupée par le festival est trop petite et donc non exploitable par Nicolas. Annick souhaitant changer de métier, a voulu s’orienter vers le monde agricole. C’est ainsi qu’une réflexion autour de la valorisation de ce foncier par l’introduction d’un élevage a commencé. Face aux différentes contraintes d’Annick et du terrain, l’élevage caprin a semblé être la meilleure solution. Elle a alors repris les études à distance conjointement à son travail pour obtenir un bac pro CGAE spécialité élevage puis a suivi un stage de 2 mois dans une exploitation caprine.
C’est en 2018 qu’ Annick débute son élevage avec 40 chèvres et commence la fabrication et la vente de fromages un an après en 2019. Dans le même temps, des travaux pour construire la chèvrerie et l’atelier ont été menés.
Objectifs
(Re) faire découvrir les produits caprins
Adopter des pratiques respectueuses du bien-être animal
Diversifier ses produits
Maintenir un cheptel de 35 – 40 chèvres
Améliorer la génétique de ses chèvres pour avoir de meilleures performances laitières
Développer les activités de la chèvrerie (atelier de transformation de viande)
ACTIONS MISES EN OEUVRE
En 2018, l’élevage caprin était composé de 40 chèvres (provenance : 15 d’un élevage près de Chaumont et 25 d’un élevage près de Langres) de races croisées Alpine et Poitevine en grande partie et un peu Saanens.
Pour cette année 2020, le troupeau se compose de 36 chèvres.
Les chèvres sont cornues, Annick respecte leur saisonnalité, les chevreaux sont laissés une semaine sous leur mère; le bien-être de ses animaux est essentiel
Fonctionnement de l’élevage :
Traite deux fois par jour (matin et soir)
Une alimentation Presque autosuffisante : une partie des céréales et la luzerne proviennent de la ferme, même si du maïs est acheté en début de saison
Reproduction : monte naturelle avec un bouc renouvelé tous les deux ans, sélectionné pour ses qualités génétiques
Présence d’une aire d’exercice derrière la ferme d’1 ha pour les chèvres. Terrain divisé en 3 pour faire tourner les chèvres sur plusieurs parcelles.
Transformation fromagère artisanale – Fromages : fromages frais, enrobés aux épices, affinés, cendrés, yaourts et faisselles – transformation de la viande par une tierce personne : terrines, rillettes et saucisses de chevreaux
Débouchés : Marché Epernay, directement à la ferme, marché paysan 1 fois par mois, Intermarché, distributeur à Châlons, drive à Vouzier
Communication : Flyers, page facebook et localisation très intéressante (voie de passage)
Autre activité :
Proposition de plats chaque semaine avec les produits de son exploitation
Élevage de cochons (3 cochons cette année) pour permettre d’utiliser le petit lait/lactosérum, déchet de la transformation fromagère. Les cochons sont ensuite transformés et vendus.
Résultats et impacts, quantitatifs et qualitatifs
En 2020, au pic de lactation, production de 110 L de lait soit une moyenne de 2,5 – 3 L par chèvre par jour
Production avec 110 L de lait, de 200 crottins à peu près (fromages de chèvre)
Clientèle : classes sociales aisées, essentiellement des familles et des personnes âgées
Retour des clients très positifs, beaucoup d’habitués
Embauche d’une salariée cette année pour aider Annick à l’atelier de production fromagère
Originalité
L’élevage caprin est rare dans les terres céréalières champenoises, la chèvrerie de l’Espérance est donc une exploitation peu commune. L’atelier de transformation permet de produire des fromages de qualité qui sont déclinés sous plusieurs formes ce qui permet aux consommateurs un large choix. Enfin l’activité annexe d’élevage de cochons permet de renforcer l’économie circulaire de l’exploitation.
Partenariat(s)
Partenaires opérationnels :
Abattoir à Rethel , atelier de transformation de la viande à la Ferme du Moulin à Trélou sur Marne
Aides financières : DJA (Dotation aux Jeunes Agriculteurs) ; PCAE : aide à la diversification
Accompagnement, conseil notamment par la chambre d’agriculture du Cher
Retour d’expérience
Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :
Perte d’animaux: en 2018, l’élevage subit une perte de 20%, Annick se retrouve alors avec 32 chèvres.
Ces pertes s’expliquent par le changement d’environnement et d’alimentation subi par les chèvres, le mélange de deux troupeaux et les multiples manipulations vécues par les animaux.
Les terres champenoises sont des terres céréalières, la pression foncière est très forte et acquérir des terrains pour développer une autre activité est très complexe.
Trouver un atelier de transformation de la viande de chevreaux
Peu d’élevages caprins : difficultés de trouver du soutien, un accompagnement et du personnel qualifié dans cet élevage (vétérinaire, technicien…)
Impact de la Covid :
Impact fort du COVID
Arrêt du marché d’Epernay
MAIS vente à la ferme multipliée par 2, ventes en distributeur et au drive multipliées par 4
Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :
Diversifier les produits proposés: Passage l’année prochaine à 48 chèvres pour produire de la tomme en plus
Développer une activité de transformation de viande
Faire des animations à la ferme mais à moyen terme lorsque les activités principales que sont l’élevage et la production fromagère seront pérennes
Améliorations futures possibles :
Diversifier les produits proposés: Passage l’année prochaine à 48 chèvres pour produire de la tomme en plus
Développer une activité de transformation de viande
Faire des animations à la ferme mais à moyen terme lorsque les activités principales que sont l’élevage et la production fromagère seront pérennes
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**