Depuis 2016 la conserverie La Marmite Bretonne commercialise en Bretagne et au-delà des bocaux de légumes bio, 100% bretons et traçables. Elle est porteuse d’une initiative unique en son genre : le bocal connecté, un système qui permet de connaître la provenance exacte des composants du produit.
Démarrage : 2015, première vente en 2016
Lieu de réalisation : Bretagne
Origine et spécificités du financement : Emprunt bancaire
La Marmite Bretonne
PLOUGOUMELEN – 564007 bis rue Yves de Pont-Sal
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Elisabeth Plassard et Loïk de Feraudy n’étaient pas destinés au monde de l’agro alimentaire. Poussés par une volonté de donner du sens à leur activité professionnelle, ils entament une reconversion. Le couple s’installe en Bretagne et aspire à être véritablement acteurs du territoire. Fervents consommateurs responsables et engagés, ils observent que l’offre de légumes bio locaux en conserve fait défaut sur le marché.
En 2015 un double constat pousse Elisabeth et Loïk à démarrer leur projet :
il est pratiquement impossible de connaître l’origine exacte des composants d’un produit transformé
la Bretagne offre une diversité alimentaire surprenante
L’idée naît alors de fonder la conserverie familiale « Er Vro » et de proposer des produits issus exclusivement de l’agriculture biologique bretonne sous la marque « La Marmite Bretonne ».
Valoriser les produits du territoire et favoriser la diversité alimentaire
Soutenir l’agriculture biologique bretonne et assurer une rémunération juste aux producteurs malgré les fluctuations du marché
Faire fonctionner la conserverie en respectant l’environnement
Respecter la saisonnalité des productions
Permettre au consommateur de soutenir son territoire (« à travers notre alimentation, nous votons trois fois par jour »)
Assurer une traçabilité sur l’origine des produits afin de garantir une totale transparence de la démarche au consommateur
Offrir un produit sain et de qualité au consommateur
Vision et objectif à terme : devenir une marque de référence dans la valorisation du légume Bio breton et montrer qu’il est possible de favoriser l’alimentation durable.
L’entreprise transforme des légumes biologiques et les commercialise depuis 2016 sous forme de bocaux. Elle s’organise autour de plusieurs actions :
Travailler des produits frais : La conserverie imagine des recettes savoureuses et propose une gamme variée de produits : soupes, sauces, plats préparés, purée de légumes, purées de fruits, délices de légumes et des tartinables & sarrasinables ;
Travailler le produit au naturel : sans sucre, sans additifs, sans agents de texture, sans correcteurs de goût, sans conservateurs. Uniquement des produits frais, de saison, locaux et biologiques. « Tous nos ingrédients peuvent se trouver dans les placards de n’importe quelle cuisine ».
S’adapter aux saisons : lors des pics de production la conserverie est en capacité d’absorber les surplus (la tomate est transformée en coulis, le basilic en pesto, etc)
Travailler exclusivement avec des producteurs bretons ;
La conserverie est à l’initiative d’une innovation unique sur la transparence alimentaire : un flash code ou un numéro de lot sur tous les produits permet au consommateur de retrouver les producteurs de chaque ingrédient impliqué dans la fabrication du bocal.
Refuser de vendre ses produits dans les Grandes et Moyennes surfaces. La conserverie favorise la vente la plus directe possible via les commerces de proximité, les marchés, le site internet, et plus récemment la boutique dans le centre de Plougoumelen
En interne la conserverie oriente ses actions autour de trois axes :
0 déchets verts : valorisation des épluchures chez les maraîchers sous forme de compost par exemple.
0 déchets sur les salons : par exemple des sacs kraft sont disponibles mais déconseillés ou proposés avec un système de remise écologique : si vous ne prenez pas de sac on vous reverse 10 centimes sur votre achat.
0 plastique : les produits sont conservés dans des bocaux et bouteilles en verre. Pas de papier bulle pour le conditionnement des produits. Les boîtes en carton pour envoyer les colis de produits sont conçues pour éviter l’utilisation d’éléments plastiques superficiels. Les produits sont donc envoyés par pack de six.
Trois ans après la première vente, la conserverie travaille avec une quarantaine de maraîchers bretons, dispose d’une quarantaine de références de produits et a créé quatre emplois pérennes.
La conserverie propose une offre qui répond à une demande certaine. En 2018, 45 000 pots ont été produits et l’entreprise vise les 100 000 pour l’année 2019.
L’activité s’étend : les gammes de produits s’étoffent et à la demande de ses clients l’entreprise a récemment ouvert sa boutique attenante à la conserverie. La tendance est bonne mais la Marmite bretonne vise toujours l’équilibre.
La Marmite Bretonne est reconnu pour la qualité de ses produits et de son savoir faire. Elle est récompensée de différentes manières :
Elle a récemment intégré le Collège Culinaire de France avec le titre de Producteur Artisan de Qualité.
Signes officiels de qualité : Produit biologique
Certifications produits : Be Reizh (Promotion du bio breton)
Médailles obtenues : Trophée de l’innovation du Morbihan en 2017. Trophée de l’excellence bio en 2018 : Mention spéciale du jury pour l’ensemble des gammes et de la démarche de transparence complète sur l’origine de tous les ingrédients et la valorisation des producteurs bretons.
Proposer des produits 100% bio, locaux et traçables.
Les producteurs : Magasins de producteurs (Court circuit à Sarzeau, Les producteurs du coin à Vannes, Les p’tits fruits du Maneguen à Baden), une quarantaine de producteurs dont l’ESAT de Crac’h et REBOM
Les réseaux : IBB (Initiative Bio Bretagne), Femmes de Bretagne, Entreprendre au féminin (module émergence de projet), réseau Plato (Chambre de commerce et d’industrie).
Les partenaires techniques et financiers : Michelin développement, Plateforme initiative Vannes (prêt d’honneur sans garantie), les banques, Région Bretagne, Département du Morbihan, la technopole de Vannes, Chambre des métiers et de l’artisanat.
Temps d’élaboration
Immobilisation financière
Le couple a fait un emprunt dont ils étaient les garants personnels. Cette configuration les a poussé à choisir le statut de SAS plutôt qu’une SCIC auquel ils aspiraient initialement. En effet, puisqu’ils prenaient les « risques » personnellement, il était plus aisé pour eux d’avoir les clefs de décision de l’entreprise.
Afin de limiter ses déchets La Marmite Bretonne voudrait lancer des réflexions collectives :
sur le recyclage des bocaux et bouteilles en verre, avec peut être un système de consigne. En effet il existe une chaîne de nettoyage et de stérilisation pour les bouteilles de bière ou de cidre mais pas sur les bocaux car le verre est trop fin.
sur le recyclage de la glassine (support des étiquettes qui est composé d’un mélange de silicone et de papier). Cette matière est recyclée par les industriels mais finit à la poubelle dans les petites structures. La conserverie réfléchit à la mutualisation de cette pratique.
De la même façon la Marmite bretonne réfléchit à la mutualisation des transports de marchandise avec d’autres acteurs similaires.
Enfin, quand l’emprunt sera remboursé, il sera envisageable de changer les statuts de l’entreprise pour devenir une SCIC.
l’engagement des entrepreneurs
un projet porteur de sens
https://twitter.com/MarmiteBretonne
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**