Un Café des possibles s’est lancé comme défi d’en finir avec l’apathie sociale du milieu rural. En jouant sur les tableaux culturel, commercial et de restauration, l’UCDP s’est donné les moyens de créer un lieu de vie où toutes les populations rurales peuvent se retrouver autour de l’alimentation saine.
Démarrage : Avril 2018
Lieu de réalisation : Commune de Guipel
Origine et spécificités du financement : capital des sociétaires de trois ordres : bénéficiaires, personnes morales de droit privé (asso.) et de droit public (mairie de Guipel)
Issus de l’animation socio-culturelle, les trois porteurs de projet déplorent l’absence de projet politique dans leur secteur professionnel. La forme de l’entreprise, en SCIC, était une première marche vers leur recherche de pouvoir collectif. Le choix d’ouvrir un café-épicerie multitâche en milieu rural constituait de son côté une première réponse contre la récurrente insatisfaction des besoins en milieux ruraux, conduisant à ce que les porteurs de projets appellent la “dortoirisation” du rural.
Pour contrer ce phénomène récent, UCDP se présente comme un “lieu de vie”, vecteur de rencontres, de mixité et de dynamisme territorial. L’objectif annoncé est de remédier aux fractures qui peuvent exister entre les historiques du monde rural et les récents arrivants. Ce lieu doit trouver un intérêt pour toutes les populations du monde rural, ce qui justifie notamment l’aspect “multi-tâche” de l’initiative (bar-brasserie, épicerie, salle culturelle, restaurant et lieu d’accompagnement à des projets d’ESS).
– Une épicerie ultra-performante : ’une trentaine de produits bios et locaux, et, afin de mêler les publics ainsi que de rester fidèle à la logique d’utilité pour tous, un large choix de produits de première nécessité.
– Une restauration respectueuse et variée : ouvert tous les midis, le restaurant propose également des brunchs et des planches apéros, le tout avec les mêmes produits vendus à l’épicerie.
– Un bar complètement local : des bières locales, des jus artisanaux et d’étonnants vins naturels livrés directement par les vignerons.
– Une programmation culturelle riche : des événements réguliers (concerts et scènes ouvertes), et d’autres ponctuelles de réflexion (projections, conférences et ateliers débats).
– Services annexes pour faciliter la vie rurale : lieu de relais pour les colis de viande locale, auto-partage, etc.
– Un impact positif réel sur la vie du bourg. Sur le regard à l’alimentation saine notamment, le cadre du lieu de vie a permis à des populations différemment éveillées sur la transition alimentaire de se mélanger. Un phénomène de capillarité notamment a pu être observé, avec un décalage progressif des motivations de fréquenter l’UCDP : d’abord pour le lieu et sa convivialité, et ensuite dans une approche plus éthique.
– Résultats économiques : un début d’expérience délicat, avec 7 premiers mois négatifs. Le volume de la restauration ne serait ainsi pas suffisant pour assurer un équilibre financier. Néanmoins, les activités du restaurant continuent de croître et devraient atteindre une vitalité suffisante pour soutenir l’effort des trois salariés.
– Résultats des activités annexes : la programmation culturelle attire toujours plus, et permet de lancer le bar qui souffre encore de quelques soucis de fléchages.
– La volonté de populariser et d’ouvrir le milieu rural à l’alimentation responsable, savoir être pédagogique tout en favorisant une certaine mixité des publics.
– L’originalité de la gouvernance : une décision collective, et des bénévoles très actifs dans la recherche de programmation culturelle. L’UCDP a réussi à mobiliser un groupe de 25 sociétaires très actifs, lançant un élan de lien social autour de son projet
– Des partenariats enregistrés avec de nombreux producteurs locaux, mais également avec des structures similaires (SCIC et associations citoyennes, oeuvrant pour une alimentation re-territorialisée et le maintien d’activités en milieu rural). Leurs relations avec le Guibra (association) notamment, mais aussi Saveurs Locales (SCIC) ou Terraphoenix (association) leur permettent d’effectuer des commandes en gros et d’apporter des idées originales.
– Des obstacles au départ du projet : d’un point de vue financier, l’UCDP a eu beaucoup de mal à obtenir la confiance des banques. La mise en place de dossiers détaillés du projet a été vécue comme compliquée.
– La partie gouvernance n’a également pas été de tout repos et a demandé des efforts de réflexion tant sur la forme du projet que sur la création des statuts.
– Des améliorations et autres activités envisagées : le développement des livraisons et la mise à l’équilibre de l’activité de restauration.
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**