La ferme du Baron Perché à Moncrabeau (47) est un lieu de production en agriculture biologique atypique. Cette ferme existe depuis 2013 et la biodiversité sauvage et la biodiversité cultivée s’y côtoient dans un but de valorisation des variétés anciennes de fruits et légumes auprès des consommateurs et des producteurs.
Démarrage : Juillet 2013
Lieu de réalisation : Moncrabeau (47)
Budget : 150000
Origine et spécificités du financement : Fonds personnels, subventions de l’Etat et collectivités territoriales
Initialement contrôleuse aérienne, Anne-Sophie s’est reconvertie en 2011 à l’agriculture dans le but de créer une ferme en agriculture biologique. Après un voyage à la rencontre des pays du Moyen Orient et d’Asie central, de leurs pratiques et productions traditionnelles, une opportunité s’est présentée d’acquérir un terrain de 10 hectares à Moncrabeau, une friche entourée de bois non exploitée depuis plus de 10 ans.
Elle s’y est installée en septembre 2013 avec son compagnon, créant accès, raccordements et parcelles en culture. La nature y était encore sauvage et Anne-Sophie a eu envie de la préserver au maximum en y implantant les cultures de façon harmonieuse. Tout de suite, l’idée de diversifier les productions lui a parue évidente: pas de monoculture pour ne pas déséquilibrer l’environnement naturel, des variétés anciennes pour entretenir le patrimoine paysan.
Promouvoir la biodiversité cultivée et sauvage et remettre au goût des variétés anciennes auprès des consommateurs et des producteurs : on connaît l’importance de la biodiversité pour la préservation de l’environnement: biodiversité sauvage pour le maintien de la faune et de la flore locales, des zones arborées pour la présentation de l’érosion des sols, et biodiversité cultivée pour la sauvegarde de la diversité des patrimoines génétiques des végétaux qui nous assurent de disposer à l’avenir de suffisamment de ressources pour faire face aux changements.
– Hiver 2013-2014: plantation d’un verger de 8000m² de fruitiers de variétés anciennes, provenant majoritairement du Conservatoire Végétal d’Aquitaine
– Mise en culture de 5000m² de fraises et petits fruits
– Installation d’une serre de 160m² pour la culture de plants de légumes de variétés anciennes qui fournissent les jardiniers amateurs locaux.
Le tout est certifié en agriculture biologique par Ecocert.
– 1,5 ha sont ainsi cultivés et selon la volonté d’Anne-Sophie les larges zones de prairies pâturées, de végétation sauvage et de bois sont conservées.
– Distribution de ses produits sur les marchés hebdomadaires locaux et dans les épiceries de village, et accueil à la ferme dès que possible
– Développement d’une flore et d’une faune diversifiées
– Le verger comprend 12 espèces et 43 variétés anciennes de fruitiers cultivés
– Les 24 variétés de fraises et petits fruits rouges vendus localement en frais ou transformés
– Les plants de 53 espèces et 118 variétés de légumes, plantes aromatiques et fleurs connaissent un grand succès auprès des jardiniers
– En avril 2016, 400 personnes ont visité la ferme
– Depuis 3 ans, une centaine de bénévoles, dont une grande majorité de femmes, sont venus partager le quotidien de la ferme et découvrir le projet par le biais du woofing
La ferme s’insère dans un environnement préservé, riche en oiseaux et insectes pour permettre une régulation naturelle des populations. La grande diversité des espèces et variétés cultivées peu commune sur une exploitation agricole est un atout et une vitrine pour les consommateurs et les visiteurs amateurs et professionnels.
– Adhérente du CIVAM Agrobio47
– Producteurs bio voisins: partage d’un laboratoire de transformation, ce qui permet de mutualiser les locaux, le matériel et les savoir-faire
– Les différentes espèces implantées nécessitent des connaissances techniques spécifiques
– Les variétés anciennes, par méconnaissance et standardisation des produits, ne sont pas facilement commercialisables
– En tant que femme et porteuse d’un projet atypique en agriculture biologique, Anne-Sophie a parfois été confrontée à la perplexité de ses interlocuteurs dans le milieu professionnel
– Formation sur les différentes production et aide par une technicienne
– Faire découvrir les variétés anciennes lors des visites et donner à voir et à planter une grande diversité de variétés pour redonner le goût de la différence
– Convaincre de sa démarche et montrer sa viabilité
– Implanter des arbres, arbustes et légumes sur les rangs du verger entre les arbres déjà plantés pour constituer des haies fruitières, véritables réservoirs de biodiversité, à l’image de ce qui est en expérimentation au Conservatoire Végétal d’Aquitaine. L’idée serait de créer une sorte de verger agroforestier.
– Se former tout au long de son parcours pour échanger avec les autres agriculteurs-trices et faire les bons choix d’espèces et de variétés à cultiver
– Privilégier la vente directe et la transformation des productions à la ferme, qui sont deux atouts pour valoriser au mieux les produits
– Garder des espaces de biodiversité naturelle peut donner l’impression de sacrifier de la surface agricole, alors qu’en fait c’est un gain global puisque l’on préserve les insectes et oiseaux qui protègent et équilibrent notre système cultivé. D’où l’intérêt de mêler sauvage et cultivé, arbres et plantes, espèces et variétés.
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**