L’ombre du palmier correspond au développement d’une ferme en Tunisie en poly-activités basée sur la permaculture, soutenable économiquement et écologiquement avec une diversité des cultures, l’accueil paysan, la vente-directe, un sanctuaire de la biodiversité; et la création d’un centre de formation à la permaculture et à l’agro-écologie pour diffuser les pratiques.
Démarrage : 2011
Lieu de réalisation : Hajeb el Ayoun
Budget : 50000
Origine et spécificités du financement : fonds propre et crowdfounding
Depuis 2011, l’ombre du Palmier correspond à une parcelle de 8 hectares plantée d’oliviers mâtures dans le centre de la Tunisie en climat semi-aride. Le couple d’exploitants fait évoluer cette monoculture vers un modèle plus stable, économiquement et écologiquement afin de montrer qu’une autre agriculture est possible. A l’heure où l’agriculture biologique en Tunisie est presque exclusivement réservée à l’export et où 90% des sols sont très dégradés, il est nécessaire de proposer un modèle d’agriculture durable et rentable. Il faut donc agir sur ces deux axes en même temps (la ferme et la formation) car les agriculteurs ont besoin de voir que ça marche avant de s’engager vers le changement. Lorsqu’ils décident de s’engager, nous leur donnons des moyens simples de faire évoluer leur pratiques. La ferme permet de soutenir une filière de produits de qualité, sains et d’employer du personnel localement.
– Mettre en place une ferme pilote, lieu d’expérimentation et de démonstration
– Former les acteurs à l’agriculture environnementale
– Favoriser les échanges entre les consommateurs et les producteurs
– Développer un circuit de commercialisation valorisant les produits de qualité.
Sur la ferme:
– mise en place d’un système d’irrigation pour les oliviers
– terrassements pour faciliter la collecte et l’infiltration de l’eau de pluie, diminuer l’érosion
– implantations de haies: brise-vent, clôtures, refuge à auxiliaires, plus de 1500 arbres plantés
– installation d’une safranière sur une surface test:
Pour accompagner les paysans dans leur transition, a été développé un centre de formation et de conseils:
– organisation et animation de stages de permaculture
– chantier participatif écoconstruction
– ateliers thématiques: diagnostic des sols, formation au Keyline Design (méthode de gestion des pâturages et de régénération des sols), fabrication de cosmétiques simples…
– démarrage de l’activité de consulting, car l’offre de formation de convient pas à tout le monde. Plusieurs formules: visite de sites; conseils sur un point précis du projet; accompagnement.
– Augmentation de la productivité des oliviers et de leur santé: production multipliée par 10 entre l’année 1 et 2
– Emploi d’une équipe de femmes saisonnières pour la récoltes des olives
– Développement de la vie du sol grâce à l’arrêt du labour
– Diminution des dégâts liés à l’érosion
– Croissance homogène des haies: 70% des arbres plantés en croissance
– Développement de la biodiversité et présence d’animaux sauvages (oiseaux, tortues, petits mammifères..)
– Formation de 15 stagiaires au cours certifié de design en permaculture
– Initiation de 12 personnes à la permaculture
– La ferme apporte un exemple concret d’agriculture durable: le centre de formation apporte les connaissances techniques et théoriques nécessaires à la mise en œuvre de ce modèle chez les agriculteurs.
– Avec la vente des produits de la ferme, nous participons au développement d’une filière de produits sains, en circuit-court afin de construire une relation de confiance garante des bonnes pratiques. Tous ces flux de personnes créent une dynamique sociale positive et porteuse.
– L’approche de la permaculture est novatrice car elle considère la production de nourriture avec une vision systémique, pluridisciplinaire. Résolument ancrées dans la préservation de la nature, les techniques proposées s’inspirent du fonctionnement des écosystèmes naturels. Ainsi, elles recherchent l’efficience (faire le mieux, le plus longtemps possible), la résilience face aux changements (climatique, économique, humain..) et la cohérence .
– Blue Bees, plateforme française de financement participatif dédiée à l’agroécologie: ils accompagnent le projet et plus particulièrement sur l’acquisition d’un matériel de régénération des sols.
– Diverses structures comme les instituts agronomiques pour la conservation in situ de variétés locales arboricoles et maraîchères, sans avoir conclu encore de partenariat formel.
– Les difficultés classiques liées à tout démarrage de projet: définir les priorités, affiner le modèle, recruter du personnel qualifié
– Il y a aussi la barrière des moyens financiers pour réaliser l’ensemble des investissements nécessaires
– Les barrières culturelles pour faire évoluer des pratiques agricoles ancrées depuis plusieurs générations.
– Réseautage et formation à l’entrepreneuriat
– Recours au crowdfounding et au bénévolat
– Cultiver l’exemplarité.
– Continuer la diversification des cultures: maraichage, arbres fruitiers variés
– Développer l’offre de formations au centre et chez les porteurs de projets
– Développer un réseaux de petits producteurs engagés sur les mêmes valeurs
– Pérenniser les emplois saisonniers, en particulier ceux des femmes
– La poly-activité permet de réduire le risque de faillite liée à la dépendance du chiffre d’affaire sur une ou 2 productions agricoles: diversité des cultures, accueil paysan, transformation de produits…
– Simplification des itinéraires techniques en travaillant avec la nature
– Vente en circuit court: augmentation du revenu et du lien social sur le territoire
– Formation: conforter le respect des bonnes pratiques
– Avec une bonne équipe et une rentabilité économique, on peut mener plus d’actions vers les paysans qui peuvent rarement accéder aux formations, développer un réseaux de fermes modèles pour relayer le concept sur tous les territoires, en adaptant les techniques aux différents terroirs.
études comparatives des rendements réels de l’agriculture chimique et écologique, en prenant en compte les coûts environnementaux et sociaux
études sur la qualité des produits issus des deux modes de production. Je ne parle pas de biologique car malheureusement, ce n’est pas du tout la garantie de pratiques écologiques: on voit des sols morts en bio aussi, de la monoculture…
Mollison, Bill, « the designer manual » 1978
– http://www.fao.org/docrep/004/V1430f/V1430F04.htm
– http://www.fao.org/docrep/004/y3557f/y3557f11.htm
– https://fr.wikipedia.org/wiki/Gaspillage_alimentaire
– http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/pour-une-production-alimentaire-81714
Partager sur
Copyright: Licence Creative Commons Attribution 3.0
Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**