Multi’Colors : jardins pédagogiques pour les familles et sensibilisation au développement durable à Paris
Multi’Colors est une association qui fait le lien entre le développement durable, les pratiques culturelles et le lien social, dans un objectif de pédagogie et de sensibilisation à l’environnement. Plusieurs jardins éducatifs ont été crées à l’intention des enfants, principalement dans des zones sensibles d’Ile-de-France.
Auteurs(s)
Programme
Démarrage : 2003
Lieu de réalisation : Paris et région parisienne
Budget : 90000
Origine et spécificités du financement : Très varié ; divers partenaires privés et aides publiques.
ORIGINE ET CONTEXTE
Association fondée en 2003 par Sylvie Faye, dans un premier temps orientée vers le besoin de sensibiliser aux activités artistiques dans les quartiers difficiles. Est venue l’idée de lier les arts et la musique à la nature. À l’issue de ce travail, les enfants de l’association ont exprimé l’envie d’avoir accès à un jardin bien à eux dans la cité (1er jardin à Savigny-le-Temple, en 2012). Du fait de ce succès, de nombreuses commandes ont été réalisées pour d’autres jardins. L’intérêt particulier porté par les populations immigrantes du quartier et l’intégration de leur culture au sein du jardin à facilité la mise en place du projet.
Objectifs
-Objectif de faire découvrir les plantes, fruits et légumes, la botanique aux enfants, créer un lien avec la nature ; objectif social également, avec une cohésion, et des échanges au sein du quartier.
-Public cible : les habitants des quartiers sensibles ; en particulier les enfants et un grand nombre issus de familles nombreuses. Au fil du temps, les parents viennent également de plus en plus sur le site. Dans certains cas, les habitants s’approprient le lieu grâce à un accompagnement.
ACTIONS MISES EN OEUVRE
-Évènements réguliers tels que la Fête des Jardins, la Fête de la Nature, projections en plein air, concerts, stages pendant les vacances ouverts à tous les enfants (jardinage et arts plastiques) ; animés par des bénévoles, qui viennent ponctuellement et changent régulièrement
-Ateliers cuisine, expression artistique et jardinage.
-Système de cotisation par familles ; partenariats financiers avec des entreprises telles que Nature et Découverte, qui a permis de réaliser un livret de jardinage offert aux adhérents.
Résultats et impacts, quantitatifs et qualitatifs
Rapport réalisé pour l’OCDE au sujet de Multi’Colors : 900 enfants touchés en douze ans. L’ensemble des jardins réalisés correspond à 4 hectares, pour une douzaine de jardins (environ 3 projets actifs à la fois).
-Essaimage très important en 3 ans, relations de conseil et d’entraide avec de jeunes associations.
-Écho positif chez les habitants, respect général du jardin au sein des cités, ‘cadeaux’ sous forme de plantes de la part des habitants, etc.
-Lauréat du Grand Prix « Coup de Cœur » du Prix Micro-Environnement National Geographic 2008
Originalité
Sylvie Faye a une formation de graphiste en plus de celle d’éducatrice, qui a permis d’orienter le programme vers la créativité des enfants également. En plus de l’action très localisée des jardins pédagogiques, de nombreux liens avec les partenaires et leurs besoins sont établis. Cette année, Paris Habitat leur a demandé de faire du conseil sur plusieurs de leurs sites ; des formations vont être mises en place dans l’Est parisien pour les jardiniers de jardins partagés. 3 jardins actifs à la fois. Un projet de végétalisation de toit terrasse dans le XXème arrondissement est en cours sur une surface de 950m2.
Partenariat(s)
La liste des partenaires de Multi’Colors inclut notamment la Fondation EDF Diversiterre, la Fondation de France, le Conseil Régional d’Ile-de-France, la Fondation Nature et Découvertes, la Fondation Yves Rocher, Graine de Jardins et Villes en Herbes.
Retour d’expérience
Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :
-Certains projets peuvent ne pas aboutir faute de budget. Par ailleurs, il existe un certain degré d’incertitude quant à la possibilité de garder le jardin, qui peut être récupéré par le bailleur. Le fait de devoir abandonner un jardin peut être difficile pour la communauté qui s’y est très investie. En dépit d’une une volonté politique affichée de verdir la ville, il existe une forte pression urbaine de construire de façon intensive, il s’agit d’un frein à la pérennisation des espaces verts.
-But non lucratif, donc soumission à l’obtention des subventions. Le coût d’adhésion (5€) à l’association ne représente pas une priorité pour les familles en difficulté. Les subventions sont souvent accordées au démarrage et à l’investissement, mais pas pour les frais de fonctionnement.
-L’obtention et la couverture énergétique des locaux est souvent problématique.
-Développer faire connaître le jardin : appréhension des gens de l’extérieur au moment de se déplacer dans les cités, ou bien répugnance au bruit, à la saleté parfois etc. Cela demande une politique de désenclavement qui n’est pas si facile à mettre en place. Cela est un frein à la reconnaissance du travail, du lieu.
-Autre point difficile: lien social et impact auprès des populations plus âgées. Le public va venir pour les évènements, projection précédée d’un repas partagé, concerts etc. Pas d’engagement régulier, surtout pour les personnes en situation de grande précarité.
Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :
-Il y a eu besoin de mettre en place une politique d’inscription obligatoire et d’améliorer le cadre juridique.
-L’action s’est déplacée vers Paris au fil du temps.
-Création de bancs et chemins pour faciliter la participation des personnes âgées ou en situation de handicap.
Améliorations futures possibles :
Prochain projet de jardin terrasse : créer une plateforme de formation à la culture et l’agriculture urbaine, pour pouvoir retransmettre au plus grand nombre, pour apprendre à végétaliser ne serait-ce que sa fenêtre ou son balcon ; fonctionne avec le permis de végétalisation mis en place par la municipalité. Offrir gratuitement aux personnes inscrites tous les outils techniques.
Présentation des facteurs de réussite et conseils pour une généralisation ou un essaimage :
-Création d’un réseau très fort, entre les bailleurs, les différents partenaires, entre les jardins et avec d’autres associations.
-Partage actif des connaissances: réalisation de livres et livrets destinés à rendre l’expérience facilement reproductible pour apprendre à concevoir un espace de jardin, les termes clés (bouturage, marcottage, transplantation etc.) ou encore à construire une spirale de biodiversité. Apprentissage écologique et citoyen très concert. Certains de ces documents pédagogiques sont disponibles sur le site de l’association.
-Sur le long terme, pour la pérennité des jardins urbains, les formations gratuites et ouvertes à tous semblent indiquées.
Idées de sujet(s) de recherche fondamentale ou appliquée, utile(s) pour le présent programme :
Au sujet du projet de toit terrasse, il serait intéressant de s’associer avec un spécialiste de la remédiation des sols étant donné qu’en général l’agriculture dans les jardins pédagogiques et partagés se fait en bacs pour s’isoler de la pollution et des sols urbains contaminés.
Pour en savoir plus
Lien vers la revue de presse intégrale :
http://www.multicolors.org/Revue-de-presse.html
Lien vers les documents pédagogiques produits :
http://www.multicolors.org/Telechargement.html
Partenaires institutionnels – L’acsé ; L’Atelier Ile de France
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**