Installée depuis 2012 sur une ferme en pleine garrigue, Emmanuelle Bernier est agricultrice, productrice, et cueilleuse de plantes médicinales. L’objectif de son projet est d’accueillir des femmes en recherche de contact simple avec les animaux, les humains et la nature.
Démarrage : 2015
Lieu de réalisation : Fontjoncouse
Après avoir été éducatrice, en contact avec les jeunes en recherche de sens, Emmanuelle Bernier a bifurqué vers la naturopathie, afin de répondre à des demandes individuelles d’équilibre physique et psychique. L’installation agricole lui a donné les moyens et le cadre pour recevoir les patients, les stagiaires, woofeurs, curieux, groupes scolaires, et toute personne en recherche de lien avec la nature. Le hasard fait que ce sont principalement des femmes qui se présentent, avec une vraie demande de partage, de collaboration et de transmission.
– Faire découvrir les activités agricoles (des woofeuses, stagiaires, amies, etc.)
– Proposer un lieu d’accueil simple et collectif pour que les participantes à la vie de la ferme ou aux activités annexes (retraites, jeûnes, stages, classes et jeunes en difficulté…) puissent bénéficier d’un confort rustique en toutes saisons.
– Privilégier les opportunités d’échanges et de rencontre autour des supports proposés.
Le support principal de l’accueil est la participation active à la vie de la ferme. Emmanuelle accorde également beaucoup d’importance à la transmission du sens et du bien fondé de ce choix de vie, afin de permettre un échange autour des concepts du développement durable, de la transition, l’autonomie, l’implication dans un territoire, la nécessite de l’entraide… Elle a donc mis en place des outils pédagogiques et des temps de transmissions de pratiques, des chantiers collectifs et des visites participatives. La construction du local d’accueil (en cours de réalisation) est également effectuée en commun, entre femmes.
La plupart des femmes reçues à la ferme sont venues dans une demande d’échange autour de l’autonomie et des choix de vie différents et responsables. Retours très positifs (voir témoignages en annexe). Que ce soit sous forme de stage, woofing, visite de groupe, participation à une récolte… la collaboration et l’élaboration entre femmes a toujours produit une grande énergie et inventivité.
Emmanuelle Bernier travaille avec les plantes médicinales, et nombreuses sont les demandes de transmission de connaissances dans ce sens: cueillette sauvage, propriétés des plantes, transformation cosmétiques et santé. Elle élève également quelques brebis et travaille en partenariat avec des élevages voisins. Elle feutre la laine, et propose des temps d’atelier autour de cette technique.
Emmanuelle a également mis en place, en collaboration avec les participants ponctuels, un potager qui sert d’espace d’échanges et d’expérimentations à chacun.
– réseau CIVAM racines qui propose des accueils scolaires et sociaux à la ferme
– WWOOFin qui me permet de recevoir des WWOOFeuses.
– le site des colibris à l’initiative de PIerre Rabhi
– ADEAR
– Démarches en cours pour recevoir des jeunes en difficulté et des femmes victimes de violences avec le réseau Accueil Paysan
– En lien avec de nombreuses professionnelles
La difficulté principale est liée au fait d’être seule en résidence sur l’exploitation. Mais c’est aussi l’occasion de redéfinir les priorités et de formuler clairement le cadre dans lequel les partenariats extérieurs peuvent s’inscrire. La composante financière est également un frein, car n’étant pas encore agricultrice à titre principal, Emmanuelle a peu d’opportunités de recevoir des aides.
La gestion de la ferme l’encourage à avancer vers une bonne organisation des priorités et une planification des accueils selon les travaux saisonniers.
Au niveau financier, elle a eu la chance jusqu’à présent de bénéficier de nombreuses opportunités de récup’ (ex: recyclage des invendus de la boutique bio pour les animaux, fenêtres et bois de récup’ pour les constructions, trocs et entraides locales)
– Emmanuelle souhaite pouvoir travailler en partenariat avec d’autres lieux similaires au sien, et sa participation au CIVAM racines est déjà un pas dans ce sens. En effet, les bénéfices des échanges menés sur son lieu seront d’autant plus durables s’ils sont confrontés et poursuivis dans d’autres lieux ouverts à ces préoccupations.
– Au niveau accès, le site de la ferme est très isolé; Emmanuelle va donc avoir besoin d’entretenir le chemin, en collaboration avec la mairie, afin que les 4 km de piste restent praticables toute l’année.
– Le local d’accueil des stages, classes et ateliers est en cours de réalisation, il sera donc à améliorer (bardage extérieur, entretien des zones extérieures, plancher au sol…).
– l’accueil dans la générosité est la clé d’un échange fructueux d’égale à égale.
– une production agricole ou autre non dépendante des travaux en commun permet de ne pas « mettre la pression » dans la réalisation commune; ainsi chacune peut donner le meilleur d’elle-même de sa propre initiative.
– bien qu’il y ait des techniques à transmettre, l’échange est toujours à double sens, et c’est là qu’est le plaisir du partage humain
– les animaux sont des partenaires très importants, en particulier avec les personnes en difficulté, mais également dans l’équilibre de la ferme
– il est apparu capital également de pouvoir mettre en lien les voisins, partenaires plus ou moins lointains, amis, avec les participants ponctuels à la vie de la ferme.
Dans l’idée des oasis en tous lieux, il me semble vital, pour mon projet en particulier, d’être en lien avec les autres initiatives, non seulement pour élargir les perspectives de mon exploitation, mais aussi pour pouvoir orienter les personnes qui sorten
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**