En 2006, l’association communautaire Adpta Sertão a lancé un projet pilote visant à améliorer les capacités d’adaptation des familles de la région de Pintadas (Brésil). Pour ce faire, il renforce les moyens d’existence des communautés en les autonomisant et en mettant en place des incitations économiques.
Démarrage : 2006
Lieu de réalisation : Région de Pintadas, Brésil
Dans les régions semi-arides du nord-est du Brésil, les agriculteurs doivent s’accommoder des pluies irrégulières et concentrées, des sécheresses récurrentes et des taux élevés d’évapotranspiration. La région fait face à une érosion des sols, une désertification, une fragmentation du couvert forestier et des pertes de biodiversité. La municipalité de Pintadas affiche un fort déficit hydrologique et des niveaux extrêmes de pauvreté. Cependant, la renommée que la communauté a acquise par son passé de mobilisations sociales et de leadership actif s’étend au-delà de ses frontières.
En 2006, la municipalité de Pintadas, le Centre Climatique (un institut de recherche université lié à l’Université Fédérale de Rio de Janeiro, UFRJ) et REDEH (Réseaux pour le Développement Humain, une organisation de la société civile) ont mis en place un projet pilote nommé Adpta Sertão (AS) afin d’améliorer les moyens d’existence et les capacités locales de résistance aux sécheresses. L’Adaptation Communautaire aux Changements Climatiques (ACCC) vise à répondre à la myriade de problèmes sociaux, environnementaux et économiques par le biais d’un processus communautaire. Pour améliorer les moyens d’existence ruraux, l’ACCC se concentre généralement sur le renforcement des capacités d’adaptation des agriculteurs familiaux.
• Les technologies comme l’assistance technique ont été vendues en kit aux agriculteurs selon un accord financier préalable
• Les agriculteurs ont été guidés pour enregistrer les données concernant leurs activités et leurs revenus agricoles
• 4 capacités technologiques d’irrigation ont été identifiées (systèmes d’irrigation au goutte-à-goutte) : 500 m², 1 000 m², 5 000 m², 10 000 m²
• Chaque kit sert à améliorer la multiproduction en graines, en fruits, en légumes et en aliments pour les animaux (destinés à augmenter les productions laitières)
• 2 types de pompes à eau sont utilisées : diesel et électrique
• Une intégration du marché et un accès à la finance, un suivi et une évaluation continus, une stratégie plus adaptée pour permettre aux agriculteurs familiaux d’accéder aux données climatiques
• Les travaux de terrain étaient ensuite transférés aux associations et aux coopératives paysannes locales
• La Société Gouvernementale Brésilienne pour la Recherche Agricole (EMBRAPA) a aidé à sélectionner, utiliser et tester des variétés natives résistantes aux sécheresses. Le Programme d’Acquisition Alimentaire (PAA) et le Programme d’Alimentation Scolaire (PNAE) ont acheté de la nourriture aux agriculteurs familiaux à des prix garantis et sans appel d’offres
• Les agriculteurs bénéficient du programme brésilien de microfinance (PRONAF)
• La coopérative locale a permis aux agriculteurs d’accéder aux marchés locaux en installant un étalage avec 40 associés sur le marché hebdomadaire de la ville et en vendant les productions des agriculteurs aux nouveaux programmes PAA et PNAE.
• 30 % des bénéficiaires ont nettement bénéficié de leurs systèmes (augmentation des revenus et réductions des pertes de récolte), 40 % n’ont ni perdu, ni montré de réels progrès, 30 % n’ont pas profité du programme
• L’irrigation a contribué à l’augmentation de la productivité agricole : réduction des pertes de l’ordre de 10 % à 30 % Les agriculteurs ont plus de récoltes à destiner à leur consommation et à la vente sur les marchés régionaux (augmentation des revenus)
• Les agriculteurs tendent à diversifier leurs activités agricoles grâce à l’irrigation (résilience face aux impacts climatiques néfastes)
• Les agriculteurs ont consolidé leurs capacités en apprenant de nouvelles technologies et de nouvelles pratiques agricoles
• Les bénéficiaires du projet peuvent obtenir de meilleurs rendements durant les sécheresses et utiliser les surplus des années productives pour se protéger des impacts des sécheresses
• Le processus participatif permet aux associations et aux coopératives paysannes locales de servir de détaillants et de fournisseurs d’assistance technique en matière de technologies productives, d’intrant, de systèmes d’irrigation, de pompes à eau ou de graines résistantes à la sécheresse.
La collaboration entre une organisation de la société civile (REDEH) et un institut de recherche (Le Centre Climatique) a permis de mettre au point une Adaptation Communautaire aux Changements Climatiques testée directement par la population locale. Le programme intervient dans plusieurs domaines complémentaires, car ses responsables ont compris que les conséquences du changement climatique seront globales.
La Société Gouvernementale Brésilienne pour la Recherche Agricole, le Centre Climatique, REDEH, le Programme d’Acquisition Alimentaire, le Programme d’Alimentation Scolaire, le programme brésilien de microfinance, le Conseil National Brésilien pour le Développement Scientifique et Technologique, le Réseau de Connaissances Climatiques et Développementalistes
• La sécheresse extrême de 2011 a fortement nui à la production (non) irriguée et pourrait nuire à la motivation des agriculteurs
• Le manque d’organisation et de régularité dans les données enregistrées a empêché l’équipe du projet de tirer des conclusions quant à l’efficacité et la durabilité de ses activités (les données étaient incomplètes). Les agriculteurs étaient sceptiques, car ils ne comprenaient pas l’intérêt de ce genre d’action
• Le manque de formation (ou de diplôme formel de technicien-agronome) initiale des techniciens au sein des coopératives locales a limité le choix, l’installation et l’entretien des systèmes adaptés ainsi que l’assistance technique.
• Des techniciens locaux ont été recrutés pour enregistrer les données d’un certain nombre de propriétés. Le Conseil National Brésilien pour le Développement Scientifique et Technologique, le Réseau de Connaissances Climatiques et Développementalistes ont mis en place 2 subventions pour des recherches modestes qui ont permis de financer le programme.
• Les techniciens ont bénéficié de formations permettant développer de nouvelles capacités.
• Les activités ACCC pourraient intégrer les stratégies publiques de réduction des risques de catastrophes ainsi que des changements structuraux plus amples en relation avec la réduction durable de la pauvreté afin d’assurer une atténuation plus durable de la vulnérabilité face au changement climatique dans le Sertão
• L’assistance technique de l’ACCC pourrait trouver un équilibre en intégrant les agronomes qualifiés et les techniciens locaux
• Une interaction avec les politiques, les plans et les programmes publics permettrait d’atténuer la vulnérabilité face aux impacts climatiques, environnementaux et économiques ainsi que d’aider les agriculteurs familiaux à s’adapter de manière plus durable au changement climatique à venir.
• L’élaboration technique minutieuse de chaque système technologique en fonction des besoins de chaque bénéficiaire
• Des systèmes agricoles moins néfastes pour l’environnement
• La diffusion des technologies et des pratiques agricoles adaptées grâce à des instruments commerciaux
• Les membres des coopératives et des associations paysannes locales doivent faire confiance en leurs partenaires agriculteurs. Ils sont plus responsables en cas de problèmes technologiques. De plus, ils peuvent obtenir des revenus importants leur permettant de payer les techniciens et de couvrir les frais opérationnels
• L’ACCC n’est pas un concept fixe, il est flexible et doit s’adapter aux évolutions du climat et de la société.
• La participation des agriculteurs devrait dépendre de leur implication aux objectifs du projet et de leur contribution financière
• Les technologies et l’assistance technique devraient être vendues dans un kit qui devrait être payé en fonction d’un plan financier préalablement accordé : Cette étape est nécessaire pour garantir l’implication et l’appropriation du projet par les participants
• Les systèmes d’irrigation devraient être plus petits afin de permettre aux agriculteurs d’apprivoiser la technologie dans un premier temps.
Obermaier, M., Cesano, D., Corral, T., Maroun, M.R., Lèbre La Rovere, E., Barata, M., Wachsmann, U., Pfliegner, K. “Dryland adaptation in Northeast Brazil : lessons from a community-based pilot project” FACTS Reports in press
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**