L’association « La Bouture », créée en 1996 à Grenoble, accompagne des jeunes, décrocheurs ou en cours de décrochage, dans leur parcours de vie scolaire afin de leur rouvrir des perspectives et qu’ils s’autorisent à réussir.
Démarrage : 2000
Lieu de réalisation : Grenoble
Budget : 100000
Origine et spécificités du financement : Fondation de France, Région Rhône Alpes
Association La Bouture
Grenoble – 3800011 Cours Jean Jaurès
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L’association La Bouture est née à Grenoble en 1996 sous l’impulsion de Marie-Cécile Bloch et Bernard Gerde, tous deux enseignants, avec comme objectifs de départ de mener une étude sur les jeunes qui disparaissaient du système scolaire, d’aller à leur rencontre et de fédérer les acteurs autour de ce thème. La Bouture a contribué à intégrer le problème du décrochage scolaire dans l’espace public, notamment en organisant un colloque en 1998.
A partir de 2000, de nouvelles activités ont été développées, notamment les permanences d’accueil pour les jeunes et les familles.
– Proposer un lieu d’accueil dénué de pression institutionnelle
– Laisser aux jeunes la liberté de se réconcilier avec leur trajectoire passée et future
– Pour les jeunes suivis plus longtemps : gain de confiance en eux-mêmes et ‘réconciliation’ avec les institutions
– Permettre aux jeunes de mieux saisir les règles du jeu scolaire et le métier d’élève
– Rassurer les familles, leur montrer qu’elles ne sont pas seules dans ce cas
– Les jeunes et/ou leur famille appellent La Bouture pour prendre rendez-vous. Les jeunes peuvent ensuite être suivis sur une plus longue durée par un des salariés de La Bouture. Ce suivi individuel permet au jeune de faire le point sur ce qu’il souhaite faire, comment et pourquoi, de remettre en perspective ses réussites et ses échecs… La durée du suivi varie en fonction des jeunes.
– Tutorat individuel dans des collèges : des bénévoles (souvent des étudiants) sont formés pendant 5 demies journées pour assurer un suivi individuel des collégiens volontaires (jeunes en difficultés dans leur scolarité, aussi invités par leur enseignant). Ce n’est pas du soutien scolaire à proprement parler, mais le but est que les jeunes comprennent mieux le sens des apprentissages scolaires, les règles du jeu scolaire et les implicites que génère le système scolaire. Ce tutorat consiste en des rencontres d’une heure une fois par semaine, comprise dans l’emploi du temps scolaire, à l’intérieur de l’établissement.
– Tutorat dans un lycée : des élèves de terminales, formés par La Bouture, accompagnent des 2nde et font ensemble un travail sur l’identité, l’appartenance à l’établissement, la transition collège/lycée…
– 400 appels téléphoniques et 200 entretiens chaque année. La demande ne faiblit pas. Les jeunes en parlent de plus en plus autour d’eux : 40% des jeunes viennent actuellement à la Bouture grâce au bouche à oreilles (contre 8% en 2006).
20% des jeunes qui viennent sont encore dans le système scolaire (DROP IN), et 80% ont décroché (DROP OUT).
55% viennent de Grenoble et son agglomération, 20% du reste du département, 15% du reste de la région, et 10% hors de la région Rhône-Alpes.
– En moyenne, entre 15 et 20 bénévoles sont répartis dans 4 établissements partenaires (qui restent partenaires d’une année sur l’autre).
– En 2014/2015 : 70 élèves de terminale ont accompagné des entrants en 2nde.
– Il est difficile de mesurer les impacts des actions de La Bouture : les évolutions des élèves relèvent d’un ensemble de facteurs. Tant que les établissements font encore appel à l’association, et que les jeunes en parlent en bien autour d’eux, l’action de l’association peut être considérée comme efficace.
Les jeunes sont accueillis à La Bouture sans aucun fléchage institutionnel. Ils ne sont pas rendus coupables de leur situation, ne sont pas jugés. Au contraire, le but est de les aider à avoir de nouvelles perspectives, à la fois sur leur passé et sur leur avenir ; de poser les valises de leur histoire scolaire.
Les jeunes accueillis ont des profils très différents, toutes les catégories socio-professionnelles sont concernées par le décrochage.
– Missions locales
– Centre d’Information et d’Orientation (CIO)
– Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ)
– Collectivités locales…
– Trouver des bénévoles
– Reconnaissance institutionnelle : travaille assez bien avec les acteurs de terrains, mais il peut toujours y avoir des problèmes au niveau académique.
– Faire marcher les réseaux des salariés, aller vers les universités avec option enseignement au début, puis vers les formations pour les travailleurs sociaux pour trouver de nouveaux bénévoles.
– Contourner les blocages au niveau académique en allant directement au niveau national
– Financement : convention depuis 2012 avec la Région Rhône-Alpes, la politique de la Ville et la ville de Grenoble pour les locaux et fluides, ce qui apporte une certaine stabilité
– Plus grande reconnaissance de l’Education Nationale : ne pas être fléché comme le service « après scolarité ».
– Avoir de meilleurs locaux
– Obtenir plus de moyens financiers pérennes
– Les jeunes sont vus comme des interlocuteurs à part entière ; ce qu’ils ont à dire est important. Ils analysent eux-mêmes les insuffisances scolaires
– Le suivi individuel permet de tisser une relation de confiance, et aide le jeune à avoir un regard critique (positif et négatif) sur sa situation et le monde qui l’entoure
Analyse et étude de la base de données de La Bouture qui regroupe 2000 entretiens et trajectoire de décrocheurs. Elle mériterait d’être analysé car elle pourrait donner une visibilité qualitative de ce qu’est le décrochage et de ses enjeux autour, et permettrait sans doute d’avoir des éléments de lectures pour l’Education Nationale pour mieux comprendre le phénomène.
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**