Ynsect : production d’insectes pour la nutrition animale et la chimie verte
Ynsect est la première entreprise française et dans le monde à se spécialiser dans la bioraffinerie d’insectes pour créer des produits d’intérêt pour l’alimentation animale et la chimie verte. L’énergie nécessaire à l’élevage des insectes est relativement faible, ce qui permet de répondre au besoin de protéines des animaux d’élevage tout en diminuant leur impact écologique, tout en produisant un co-produit d’intérêt pour la chimie, qui permet de proposer une solution alternative écologique aux matières fossiles.
Auteurs(s)
Programme
Démarrage : 2011
Lieu de réalisation : France
Origine et spécificités du financement : financements publics et privés
ORIGINE ET CONTEXTE
Par la création de l’entreprise Ynsect, ses fondateurs veulent contribuer au développement de systèmes agro-alimentaires et industriels plus durables, face aux enjeux environnementaux, démographiques et de raréfaction des ressources et la forte dépendance européenne et asiatique en protéines.
Objectifs
– Utiliser la grande biodiversité des insectes, de leurs régimes alimentaires pour développer des technologies
– Valoriser tout type de biomasse à échelle locale
ACTIONS MISES EN OEUVRE
– Les activités d’Ynsect sont encore en phase de Recherche & Développement et visent à développer :
>> La production d’insectes en masse
>> La bioconversion par des insectes de résidus organiques
>> La transformation de ces résidus en nutriments pour l’alimentation animale (matières riches en protéines, lipides) et en produits pour la chimie verte (chitosan, nanochitine, glucosamine, peptides, protéines matériaux engrais…)
Exemple : farine richement protéinée d’insectes destinée à l’alimentation des animaux d’élevage et domestiques.
– Les premières applications industrielles sont prévues pour 2016.
Résultats et impacts, quantitatifs et qualitatifs
– Soutien de partenaires institutionnels, comme BPI France ou la Région Ile-de-France
– Obtention d’un financement de 1 m€ par l’Agence Nationale de la Recherche, pour le projet DESIRABLE (www.projet-desirable.fr) en collaboration avec 6 centres de recherche français
– Membre du comité d’experts de la FAO sur la filière agro-alimentaire de l’insecte
– Lauréat du Concours Mondial de l’Innovation 2014, du Concours National pour l’Environnement, l’Agronomie et l’Industrie 2013, et de 4 autres prix entre 2012 et 2013.
– Réalisation d’un premier tour de table de 1,8m€ en Février 2014 auprès de deux plus grands fonds d’investissement de capital-risque en clean-tech / biotech (Emertec Gestion et Demeter Partners)
– Réalisation d’un second tour de table de 5,5 millions d’euros en Novembre 2014 auprès d’Emertec Gestion, Demeter Partners et New Protein Capital (société financière singapourienne).
Originalité
Rare entreprise dans le monde à s’intéresser à la question de la production d’insectes à des fins alimentaires et non alimentaires à échelle industrielle.
Partenariat(s)
– Partenaires institutionnels : Banque Publique d’Investissement (BPI), Région Ile-de-France, Agence Nationale de la Recherche (ANR), Centre Francilien de l’Innovation, Mairie de Paris, Food and Agriculture Organization, Agoranov, Genopole
– Pôles de compétitivité : Aquimer, Industries & Agro-ressources (IAR), Valorial, Vitagora
– Centres de recherche : AgroParisTech, CEA, CNRS, INRA, Ifremer, IRD, IRSTEA, Université de Wageningen
– Partenaires Financiers : Emertec Gestion, Demeter Partners
Retour d’expérience
Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :
-Fort niveau d’exigence de l’administration française et européenne pour obtenir des autorisations de mise sur le marché de produits (alimentation humaine et animale) : or c’est un milieu très innovant donc très compétitif, besoin d’être plus rapide que les autres.
– Normes dans les constructions industrielles : la France est un des pays les plus contraignants.
– de nombreuses solutions existent pour soutenir financièrement une jeune entreprise, mais aucune pour les créateurs s’ils ne touchent pas les Assedic ou ne bénéficient pas d’aide privée personnelle. Or les premières aides pour une entreprise à vocation industrielle vont souvent dans des dépenses de matériels et non de salaires, ou sont souvent insuffisantes pour couvrir les premiers salaires du (des) fondateur(s).
Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :
– Obtention du Prêt d’honneur Scientipole délivré par la région Ile-de-France (30 k€ par fondateur remboursé sur 5 ans à taux à 0%)
– Développement à l’international où les réglementations sont plus appropriées
Améliorations futures possibles :
– Améliorer en France l’aide aux créateurs d’entreprises qui ne sont pas licenciés par leur dernier employeur (ou rupture conventionnelle) et donc n’obtiennent pas d’indemnités chômage ; seul soutien public existant aujourd’hui (en dehors des soutiens personnels : familiaux, amicaux…)
– Faciliter la mise sur le marché de nouveaux produits en Europe : les dossiers innovants permettant à l’Europe et le France de prendre un leadership mondial devraient passer par un « fast-track » dans les processus administratifs pour être traités plus rapidement
Présentation des facteurs de réussite et conseils pour une généralisation ou un essaimage :
– Une équipe de fondateurs complémentaire et très investie
– Développer un sujet très innovant qui permet d’attirer des profils de salariés très motivés, et obtenir les financements publics et privés nécessaires au développement de l’entreprise
– Une base technique forte pour devenir rapidement un prescripteur et une référence nationale et internationale de la filière
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**