La Ferme du Bec Hellouin se caractérise par une double activité : la production de fruits et légumes vendus localement et la formation en permaculture. Il s’agit par ailleurs d’un site expérimental de recherche appliquée sur les technologies de pointe autour de la micro agriculture intensive et l’agro-écologie.
Démarrage : 2006
Lieu de réalisation : Le Bec Hellouin
Origine et spécificités du financement : Fondation de France, Fondation Lemarchand, Fondation Léa Nature, Terre de Liens Normandie
La Ferme du Bec Hellouin
Le Bec-Hellouin – 27800Route de Saint-Martin
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Perrine et Charles Hervé-Gruyer cultivaient déjà des fruits et des légumes pour leur consommation personnelle. Ils avaient un terrain, un minimum de savoir-faire et un équipement minimal lorsqu’ils ont décidé de fonder leur exploitation agricole en 2006. Sur leur terrain de 20 hectares, 4500 m² sont dédiés au maraîchage, le reste étant constitué de vergers et de bois. En 2008, ils intègrent l’approche de la permaculture à leur travail dans la ferme. Puis ils développent au fur et à mesure une méthode de maraîchage inédite, sur petite surface, entièrement à la main et très productive.
– A l’origine : créer un écosystème durable et stable qui se suffit à lui-même
– Faire du maraîchage dans la ferme leur moyen de subsistance. Promouvoir un mode de vie paysan.
– Démontrer que l’agriculture intensive sur des petites surfaces est écologiquement soutenable tout en étant viable économiquement
– Former les futurs agriculteurs et les personnes voulant se convertir à l’agriculture biologique en diffusant une approche holistique et durable de l’agriculture micro-intensive
– Production de fruits et légumes distribués auprès d’un groupe de paniers sur la ferme, de magasins bio, d’un grossiste et de restaurants gastronomiques.
– Production et vente de produits transformés : jus, plantes aromatiques et médicinales et confitures.
– Formations en permaculture, maraîchage et jardinage (statut de ferme pédagogique en 2011)
– La ferme est engagée dans un programme de recherche triennal en partenariat avec l’INRA et AgroParisTech : « Maraîchage biologique et performance économique » depuis 2011. Il vise à modéliser une nouvelle approche agricole intégrant nombre de techniques pré-existantes mais synthétisées et adaptées au contexte, sur une toute petit surface, soit 1000 mètres carrés isolés sur la ferme.
– Chiffre d’affaires sur 1000 mètres carrés en année 1 : 32.000 euros; année 2 : 39 000; les résultats de l’année 3 ne sont pas encore consolidés mais ont encore augmenté.
– L’étude de l’INRA, fondée sur les performances agricoles et économiques de la ferme, a montré que les micro-surfaces cultivées en maraîchage bio permaculturel permettent d’atteindre des revenus importants . Alors, il a été prouvé que l’agriculture biologique intensive, sur petite surface, à la main (très peu de mécanisation) peut être une activité à temps plein puisqu’elle est viable économiquement.
– L’éco-centre de formations en permaculture est devenu une référence en France. Les propriétaires de la ferme ont été plusieurs fois invités à participer à des conférences et des débats pour raconter leur expérience, notamment auprès d’institutions (Parlement Européen). Ce type de réalisation intéresse de plus en plus les collectivités (visite de nombre d’entre elles et récemment, la ville de Paris et la Province de Bruxelles).
– mise en place d’une méthode agricole innovante sur les petites surfaces : intensive en travail manuel, biologique et productive. Équilibre atteint entre la productivité, la rentabilité du projet et le respect de l’environnement (agriculture sans intrants).
– développement de formations en agriculture qui combinent des techniques innovantes et pas très répandues : permaculture, arboriculture, forêt jardin.
Laboratoire de l’INRA et AgroParisTech
– La procédure administrative pour créer une exploitation agricole est longue et complexe, surtout lorsque les surfaces exploitées sont plus petites que la Surface Minimum à l’Installation (SMI).
– La ferme ne perçoit aucune subvention de la PAC à cause de sa petite taille et de sa production (maraîchage).
– La certification biologique est coûteuse, pouvant aller jusqu’à plusieurs centaines d’euros. Cela représente une charge considérable par rapport au revenu moyen du maraîcher en Haute Normandie (750 euros/mois).
– Les circuits commerciaux peu développés en milieu rural ont été un frein à la commercialisation, ajouté au fait que nous sommes situés dans l’une des dernières régions productrices et consommatrices de produits bio en France.
Une bonne stratégie de communication, au début à travers des journaux locaux, pour se faire connaître et créer une clientèle fidèle.
– Continuer avec l’accompagnement scientifique et élargir les sujets de recherche qui pourront valider les méthodes innovantes de la ferme.
-Continuer les efforts d’amélioration du maraîchage et notamment la conception d’outils adaptés à ce type d’exploitation .
– Continuer à former et à accompagner techniquement les agriculteurs et les personnes voulant changer de carrière pour s’orienter vers le maraîchage intensif bio.
– Améliorations d’ordre général :
>> Il faudrait que l’État et l’UE encouragent davantage la production biologique et le maraîchage par des subventions. Il faudrait une reconnaissance du statut d’exploitation au premier hectare cultivé pour préserver les petites entités agricoles.
>> Les nouveaux agriculteurs qui souhaitent faire du bio devraient être mieux accompagnés. Une simplification des démarches administratives et une baisse des charges leur permettraient de rendre leurs exploitations viables économiquement plus rapidement.
Comme souvent dit dans l’intention mais jamais réalisé, les agriculteurs qui font de l’expérimental doivent être indemnisé pour le service rendu.
– Etre en réseau avec les expériences similaires pour échanger le savoir-faire, les connaissances, les semences.
– Garantir ses circuits de commercialisation.
– Mettre en place un réseau de lieu témoins et centres de réalisation et de formation.
– La ténacité et la force de travail
– L’accompagnement et l’appui du milieu sont importants.
– Le soutien des élus locaux
– Récupération du savoir-faire des maraîchers parisiens du 19ème siècle (agriculture intensive sur des petites surfaces)
– Approfondissement des savoir-faire modernes : l’arboriculture, les effets des microorganismes sur la santé des sols, etc.
– Développement d’outils adaptés à ce type d’agriculture.
– Viabilité économique et productivité d’une forêt-jardin
– Franck NATHIE, Permaculture : Synergie dans les rapports humains, Association La forêt nourricière, 2013. A commander sur le site de l’association;
– Eliot COLEMAN, Des légumes en hiver : produire en abondance, même sous la neige, Actes Sud, 2013
– Perrine et Charles HERVE-GRUYER « Permaculture – Guérir la Terre, nourrir les Hommes » Actes Sud 2014
Voici notre site internet sur lequel vous pouvez trouver http://www.fermedubec.com/ferme.aspx:
– nombre de photos et reportages
– l’exposé général de l’étude INRA
– les rapports intermédiaires de l’étude
– la Méthode Ferme du Bec Hellouin.
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**