Ce programme de lutte contre l’érosion en Haïti reposant sur la cartographie participative et l’utilisation de maquette 3 dimensions est parvenu à tirer parti d’une participation active de la communauté locale et à contribuer à l’amélioration des conditions de vie.
Démarrage : 2007
Lieu de réalisation : Haïti
Origine et spécificités du financement : Bailleurs de 2007 à 2010 : Commission Européenne, Ministère français des Affaires Etrangères, Ville
Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (AVSF)
Lyon – 6900718 rue de Gerland
Bassin versant de la rivière Fond Melon : 45 km² ; près de 12 000 habitants ; services à la population très faibles ; nombreuses organisations de base (jeunes, femmes, paysans) ; topographie accidentée (pentes de 10 à 40%) ; pluviométrie importante (>1500 mm/an) ; 2 saisons de culture principales ; saison cyclonique de juin à novembre ; 5 Zones Agro – Ecologiques (ZAE) principales ; processus érosifs largement répandus. Taux d’illettrisme très important dans la population rurale haïtienne.
De 2007 à 2010, Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (AVSF) et la Coordination Régionale des Organisations du Sud-Est ont porté un projet d’aménagement du bassin versant de la rivière Fond Melon.
Lutter contre l’érosion en aménageant des parcelles selon une cartographie participative associant les communautés paysannes à la réflexion globale sur l’environnement
– Diagnostic, plan de développement et construction participative de 2 maquettes en 3 dimensions
– Implication de la population rurale à la lutte antiérosive (diagnostic du milieu, réflexion sur les alternatives à proposer, prise de décision, et exécution / suivi / entretien des aménagements)
– Rencontres avec les exploitants agricoles (accord et participation au projet), formation et emploi de main d’œuvre locale, report des aménagements effectués sur la maquette
– Fertilisation en engrais minéraux ou organiques et expérimentation dans 12 localités de la zone
– Enquête sur les ravines
– Création de lots boisés
– Environ 50 personnes maîtrisent la maquette en 3 dimensions (outil de réflexion et d’analyse)
– 9,2 km de ravines traitées et quelques dizaines d’hectares de plantations boisées
– 16 500 plantules (connues et appréciées par les paysans) produites en pépinière >> plus de 80 % de réussite
– Aménagement de zones dégradées d’intérêt particulier et de zones productives, en pente et en voie de dégradation >> 50% de réussite (revenus + 60%, nouvelle production, augmentation des rendements)
– Meilleure productivité des terres et du travail (valeur ajoutée nette de 3640 à 5450 € / ha), Transfert de fertilité, Utilisation spontanée de déchets animaux
Ce programme se démarque par l’utilisation originale et pédagogique d’un outil scientifique (la maquette en 3 dimensions) reposant sur la participation active et l’appropriation des techniques par les populations locales tout au long du processus.
Les représentants des organisations paysannes de toutes les localités de la zone, les autorités locales et le Ministère de l’agriculture ont été associés à la mise en œuvre du programme.
– Le faire valoir indirect et l’élevage de caprins peuvent être des freins à la réussite des aménagements.
– Insuffisance de la production locale de fertilisants organiques (compost, déchets animaux)
– L’implantation des structures antiérosives dans les parcelles agricoles.
Les plantules n’ayant pas survécu sont remplacées pour approcher les 100% de réussite.
– Définir un plan d’aménagement complet de la zone
– Etude dans quelques années des lots boisés lorsque les plantations auront « grandi »
– Réparation des structures en cas de dégâts et rehaussement en cas de terrassement
– De nouveaux types de contrats pourraient être discutés entre le propriétaire et l’exploitant.
– L’élevage de caprins pourrait être concentré dans des zones à vocations pastorales.
FACTEURS DE RÉUSSITE :
– Maquette inspirée de la pratique de la cartographie participative : outil facilement transposable et adapté à l’échelle du bassin entier permettant de recueillir des connaissances individuelles et de créer un espace d’échange adéquat en particulier avec les acteurs du développement rural. Caractère ludique (visuel et tactile)
– Réelle participation de la communauté : le fait que les organisations paysannes soient au centre de la réflexion, permet que ces techniques soient mieux comprises, choisies et maîtrisées.
– Réalisation des aménagements les plus appropriés d’après l’étude des maquettes
– Compensation financière des pertes agricoles.
CONSEILS POUR UNE GENERALISATION :
– L’augmentation des rendements et des revenus est essentielle à la réussite de la lutte antiérosive.
– Replacer la lutte antiérosive dans un cadre de développement et d’aménagement plus large (transports, accès à l’éducation, à la santé, eau et assainissement).
Comment gérer la pression démographique et diminuer la demande de charbon au niveau national ?
Delarue, F. « L’intégration des familles paysannes haïtiennes dans la lutte antiérosive à travers la cartographie participative » FACTS Reports (Numéro Spécial 9, 2014)
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**