Une pépinière de projets solidaires : de la terre à l’artisanat
La Pépiterre est une pépinière d’entreprises agricoles et artisanales solidaires. Depuis 2017 l’association a pour mission d’accompagner des porteurs.ses de projets en milieu rural, afin de développer des activités respectueuses de l’environnement liées à la terre et à la mer dans le territoire de la presqu’île de Rhuys et des communes environnantes.
Auteurs(s)
Programme
Démarrage : 2017
Lieu de réalisation : Presqu’île de Rhuys, Morbihan
Origine et spécificités du financement : financements leader, adhésions,adhésions conventionnées et contribution à charge
ORIGINE ET CONTEXTE
La presqu’île de Rhuys, terre traditionnellement tournée vers la terre et la mer, a depuis les années 70 connu une forte mutation vers le tourisme. Le territoire subit une pression foncière importante et un enfrichement des terres littorales. C’est de la rencontre de cinq porteurs.ses de projets agricoles confrontés à la difficulté de trouver des terres disponibles, que la Pépiterre est née : il leur est apparu judicieux de se regrouper.
Mus par la volonté d’introduire une agriculture respectueuse de l’environnement et de développer des circuits courts, d’autres personnes ont petit à petit rejoint le groupe, y compris des porteurs de projets artisanaux. L’opportunité se concrétise le 1er mai 2017, avec l’installation de l’installation et la mutualisation des moyens humains et matériels sur le site du Bindo, à Sarzeau
Objectifs
– Favoriser l’installation de projets artisanaux et agricoles solidaires et respectueux de l’environnement
– Créer de l’emploi avec des activités rémunératrices
– Faire vivre un lieu d’échanges et de solidarités
– Contribuer à développer les circuits-courts
– Inciter les consommateurs.trices à acquérir des réflexes éco-responsables
– Faire découvrir le monde agricole et artisanal au plus grand nombre pour lever les a priori.
ACTIONS MISES EN OEUVRE
Accompagner les porteurs.ses de projets partageant des valeurs écologiques et solidaires: Mutualiser et aider les recherches de terres ou de locaux
Veille foncière et affirmation en tant qu’interlocuteur privilégié auprès des élu.e.s et de la chambre d’agriculture
Développement des connaissances sur la valeur agronomique des terres du territoire.
Faire vivre le site du Bindo par la création d’une dynamique de collaboration entre les porteurs de projet
mutualisation des moyens matériels et financiers et humains
Ouverture du lieu pour sensibiliser le grand public au milieu agricole et artisanal : Organisation de chantiers participatifs, journée des métiers d’art…
Offrir des animations durant l’été : boutique de créations artisanales et locales accueillant d’autres artisans, un espace de restauration…
Positionner la boutique en comptoir d’échange pour la monnaie locale : la bizh.
Mise en place d’un modèle de fonctionnement à trois niveaux, distinguant les adhérents , les structures usagères des lieux ponctuellement, et les porteurs de projets installés, avec des cotisations adaptées.
Mener une réflexion sur le fonctionnement de la structure en différentes commissions : agriculture, finance…
Résultats et impacts, quantitatifs et qualitatifs
4,5 d’hectares occupés par la pépinières
La Pépiterre est reconnue comme un acteur important dans la création d’emplois sur le territoire.
forte diversité des projets hébergés sur le site : des poules pondeuses à la gravure, en passant par la fabrication de films artisanaux et la charpente traditionnelle.
Ainsi que de nombreux exposants
Plusieurs entreprises sont passées par la Pépiterre et ont pris leur envol
Un nombre croissant d’adhérents
une demande croissante d’exposition ou d’installation
Originalité
– Une initiative collective, articulant artisanat et agriculture
– Si les statuts de l’association sont classique, son fonctionnement l’est moins : La Pépiterre tient à son organisation horizontale et la composition du bureau se renouvelle tous les ans.
– Des acteurs très différents et nombreux fédèrés autour d’un projet commun.
– La Pépiterre se différencie vraiment d’un espace de coworking et une pépinière d’entreprise classique : l’association fait vivre le lieu et l’ouvre au public
Partenariat(s)
Installés à la pépinière : Les poules du Bindo (poules pondeuses), Bro Fanch (production de plants de légumes bio destinés aux particuliers et aux maraîchers en vente directe), Rénologis(construction de maison à ossature bois et de charpente traditionnelle), Arboreus (pépinière écoresponsable de plantes ornementales rares et méconnues), La Récup fabrik (Créations en matériaux de récupération, détournement d’objets, relooking de meubles, sensibilisation au tri et réemploi), Kouign à Sam (fabrication de Kouign Amann bio et vente sur les marchés et magasins de producteurs), Garam Masala (cuisine indienne), Filenfolie (Couture tous travaux), Anne Tanguy (céramiste), Florent Boulanger (créations en bois), Delphine Dropsy (graphisme et gravure), A fleur de mot (Contes, lectures, poésies), Film Washi (production de supports photographiques, spécialisé dans la fabrication de film artisanal et la conversion de film industriel)
Les artisans locaux qui exposant sur le site : Un pli site (créatrice d’objets d’art, de décoration et de bijoux), Casanella (créatrice de vêtement en WAX), Mademoiselle C design (une collection d’objets de décoration et d’accessoires textiles), Terres d’Iza (Céramique – technique du Horse Hair : enfumage de pièces par du crin de cheval), Jean Mambrini (bijoux), Magali Lanoë (Peinture à l’huile), Mohair du Golfe (Rosa Cobos Aguirre, productrice de laine Mohair et création de produits dérivés), L’atelier d’Ilur (Couture responsable)
– La Bizh
– Fond LEADER
– Ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse : Fonds pour le Développement de la Vie Associative (FDVA)
– Région Bretagne
– Golfe du Morbihan Vannes Agglomération
– Crédit agricole
– Groupama
– Cellaouate : entreprise bretonne d’économie circulaire
Retour d’expérience
Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :
– Gros travail d’installation sur le site, de réparation des serres, et de mise aux normes.
– Un coût financier important pour l’installation
– Les contributions de chacun ne suffisent pas encore à assumer le loyer et les travaux à réaliser : fragilité financière
– Manque de moyens humains pour réellement développer le projet (coordination, communication, recherche de fonds…).
Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :
– Le fonds Leader a permis d’assurer le paiement du loyer pendant trois ans pour favoriser la venue des porteurs.ses de projets.
– Une collecte participative a permis de financer une partie des travaux d’aménagement (mise en valeur de l’espace de vente et l’aménagement de la cuisine collective).
– inciter à l’investissement dans la structure et au bénévolat
Améliorations futures possibles :
– Poursuivre la mise aux normes et l’accessibilité du site.
– Création d’un laboratoire mutualisé de transformation de produits alimentaires.
– Favoriser l’échange de terres / parcellaires.
– Développer un emploi pour assurer la coordination ou encadrer un stage ou un volontaire en service civique sur des activités similaires.
– Développer un site internet pour compléter le référencement sur le web.
Présentation des facteurs de réussite et conseils pour une généralisation ou un essaimage :
– L’aspect convivial et humain du collectif : il s’agit d’une histoire humaine au delà du projet.
– Les fondations solides : charte, règlement intérieur…
– La méthodologie
– Une forte implication bénévole
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**