Olivier Beslay est un designer parisien qui a tout quitté avec la volonté d’agir pour une société plus écologique. Sans terres et sans moyens particuliers, le maraîchage lui a semblé être le moyen le plus simple. Grâce à la commune de Canteleu, il se forme petit à petit sur des terres aux portes de la Métropole de Rouen. Aujourd’hui, le maraîcher est installé en pleine ville et fournit à bas coût des légumes bio en grande proximité .
Démarrage : 2013 à Quevillon puis déménagement en 2015 sur le terrain communal de Canteleu
Lieu de réalisation : Ferme des deux lions à Canteleu
C’est avec en tête le très bon souvenir du mode de vie de sa grand-mère qui pourvoyait à ses besoins alimentaires qu’ Olivier Beslay s’est lancé dans le maraîchage biologique. Suite à des lectures et notamment après une conférence Claude Bourguignon, il eut envie de changer la société, d’agir pour l’écologie par la pratique. Le maraîchage paru le plus facile pour passer le pas sans avoir de terres. Un arboriculteur sur le marché de Rouen lui a proposé une première parcelle, puis les terres de la mairie de Canteleu à proximité immédiate d’un important vivier de population furent une aubaine pour s’installer définitivement. Ces terres étaient proposées à titre gracieux le temps d’installer l’exploitation.
Produire suffisamment pour vivre correctement. Dans sa configuration, non mécanisée, et sur un terrain un peu ingrat, la situation financière demeure trop juste.
Maîtriser sa gestion du temps pour aménager les lieux vers plus de qualité de façon à vivre enfin son rêve de départ : planter des haies, gagner en diversité de légumes en préservant le volume de production
Produire des fruits et légumes sains, à un prix accessible
Mise en place du modèle de maraîchage de Jean Bastien FORTIER, avec des planches dans un objectif de tout dimensionner pour pouvoir gérer seul, le plus confortablement possible.
Développement d’une pratique agricole non mécanisée, malgré les contraintes physiques. Il s’agissait de ne pas laisser le tracteur déterminer comment travailler
Labellisation en agriculture biologique pour une plus forte visibilité et compréhension de son travail, et simplifier les rapports avec les gens
Distribution des produits par 2 Amaps : Quevillon (21 paniers de 11€) et celle de la Ferme des deux lions (38 paniers de 11€).
Garder l’ambition d’un volet social, avec la fourniture de légumes bio à bas coût, pour tous
Vente de ses produits sur deux AMAP, à raison d’une 50e de paniers cette année
Des ventes en progression : une augmentation de 15 paniers supplémentaires par rapports à l’année précédante
L’originalité du programme réside dans l’exploitation d’un site communal, pour faire de l’agriculture urbaine non mécanisée et offrir une alimentation de proximité pour les urbains d’une grande métropole
GRAB,
ville de Canteleu
Plants : BRIAND (Nantes) et graine de chez Germinance (Anjou) car il n’y a pas d’approvisionnement locale
1,5 hectare à disposition sur une zone classée monument historique limite l’implantation de serres (5 serres de 170 m2)
Une clientèle citadine, qui reste peu de temps pour discuter, échanger, c’est peu convivial / familial
Olivier Beslay a modifié ses pratiques, les bâches tissées ont fait leur apparition et des économies sur le travail sont réalisées avec l’arrêt d’apport du compost communal (travaillé comme un paillage, en transportant 30 tonnes de compost tous les ans à la brouette)
Une meilleure anticipation sur le calendrier cultural
Ouvrir l’exploitation à un associé, car le fait de travailler seul à la longue use. On perd en lucidité par rapport à ce qu’on fait.
Bien que Olivier Beslay ne soit pas fil d’agriculteur, l’investissement pour l’installation ne l’a pas pénalisé car il a été aidé dès le départ avec la mise à disposition des terres à titre gratuit pendant 2 ans, puis quand il a voulu s’installer complètement, la mairie a accepté aussitôt, il a simplement dû obtenir un bail agricole. Autrement, depuis que les choses sont stabilisées, il n’a plus de contact avec la mairie
Quelqu’un qui veut s’installer devrait se forger une expérience chez d’autres maraîchers avant et il ne faut pas se laisser déborder, car on n’arrive plus à rattraper le temps et tout devient compliqué !
Tout ce qui concerne les ravageurs leur mode de vie ; par exemple j’ai appris que la mouche de la carotte arrive en fin de journée, donc il faut lever le voile en fin d’après-midi !
La même chose sur toutes les plantes, à quel moment la graine de chénopode peut se reproduire ? si je coupe et laisse sur place un chénopode peut-il se reproduire ?
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**