Transapi est un projet d’innovations pédagogiques pour une école inclusive. Plusieurs projets ont été portés, réalisés et documentés par l’association Transami et sont disponibles en open source sur le site www.transapi.fr pour toute appropriation, réplication par des lycées ou associations.
Démarrage : Mars 2013
Lieu de réalisation : France
Budget : 120000
Origine et spécificités du financement : Fondations, dons privés, financements publics
Passé l’âge de 16 ans, l’instruction n’est plus obligatoire mais la plupart des décrocheurs ont envie d’apprendre, ils cherchent une école autrement (voir par ex le succès des micro-lycées). Le temps moyen de décrochage avant retour (en mission locale, en établissement alternatif ou autre) est en moyenne de 30 mois (sans compter souvent 6 mois d’absentéisme perlé préalable). Avant le décrochage à proprement parler et institutionnalisé, l’élève vit une période d’absentéisme durant laquelle Transapi cherche à prévenir et agir sur le décrochage scolaire sans période de latence.
L’association Transami a été fondée pour faire vivre le projet expérimental Transapi de dedans/dehors de l’école qui avait pour but de remotiver les jeunes avant qu’ils ne décrochent, rendre les jeunes acteurs de leur apprentissage, réduire le temps de latence des 5 mois, impulser de l’entraide et de la solidarité entre les jeunes.
Le projet de Transapi contenait trois axes (il ne continue plus actuellement) :
1/ la prévention en établissement du secondaire par l’impulsion d’autres façons d’apprendre plus collaboratives et inclusives
2/ la mise en place d’un accueil en tiers lieux (cafés, bibliothèques) pour que les jeunes puissent apprendre autrement
3/ recherche et évaluation afin d’apprendre de l’expérimentation.
Le projet qui a le mieux fonctionné est TransiMOOC. Il a consisté à faire faire à des jeunes des cours pour d’autres jeunes, les cours qu’ils auraient aimé avoir pour ne pas décrocher. Il a été réalisé d’abord pour aider les collégiens à obtenir le brevet des collèges puis autour de la médiation culturelle. D’autres actions (construction d’un jeu vidéo d’apprentissage du Français Langue Etrangère, écriture et réalisation d’un court métrage, ateliers médias) ont été menées.
En 2 ans, l’association a accompagné environ 400 jeunes sur toute la France, essentiellement en Ile de France et à Toulouse. L’évaluation de tous les projets menés à terme est publiée sur le site de l’association. TransiMOOC a concerné 200 jeunes producteurs la première année et une centaine la seconde. L’atelier Game Jam a touché 17 jeunes et le projet cinéma a rassemblé une classe de 18 élèves. Au total, une trentaine de jeunes ont été accueillis en tiers lieux, et 32 jeunes ont participé aux ateliers médias. Les résultats qualitatifs sont globalement très encourageants, beaucoup d’enseignants plébiscitent les méthodes Transapi.
Il s’agissait d’un programme de recherche-action proposant de mettre en œuvre des recherches et de les évaluer, qui n’existait nulle part ailleurs, en particulier pour TransiMOOC, ou la game jam FLE mais également le lieu d’accueil. Le programme reste aisément duplicable et intégrable aux établissements (lycées ou associations). Les chercheurs de l’association sont intéressés à accompagner des enseignants désirant mettre ces programmes en œuvre.
Partenaires financiers : Conseil Régional Ile de France, Ministère de la culture, Fonds d’expérimentation pour la jeunesse, fondation Orange, fondation LCL, fondation Banque Populaire, fondation MAIF. Le projet a été soutenu par de nombreux partenaires dont Gandi ou SenseSchool, le Groupe SOS, des Missions Locales, missions de lutte contre le décrochage scolaire, etc
L’équipe n’a pas réussi à internaliser le projet en interne à l’Education Nationale comme cela était souhaité dès l’origine par les fondateurs. Le projet, porté par des enseignants, n’a pu être pérennisé sous une forme associative.
L’équipe a voulu montrer, en dehors de l’Education Nationale, que ce projet était réaliste et l’a fait suivre par un comité de pilotage et évaluer par un cabinet de conseil indépendant. Les autres expériences similaires montrent que l’Education Nationale pérennise parfois des projets qui ont fait leur preuve. Il aurait fallu poursuivre encore 2 ou 3 ans.
Il est envisageable que certains lycées ou certaines associations se réapproprient et transforment certaines parties du projet en tirant parti de cette expérience.
Ce qui permet de réussir les différents projets sont : la mixité sociale et scolaire des intervenants (ne pas regrouper des décrocheurs, proposer des lieux d’action « tiers », etc), le travail avec les enseignants en équipe, l’importance de la solidarité et de l’entraide entre les jeunes et de proposer un projet qui a du sens.
Des travaux de recherche étaient intégrés au projet et en font probablement partie. Il est utile d’évaluer les projets et de s’allier les compétences et le regard de chercheurs ou de personnes extérieures à l’association pouvant y aider.
Cf la partie « recherche » du site et sa bibliographie
L’essentiel du projet repose sur les recherches de thèse: Epstein M. « Parcours scolaire et trajectoires non conformes, quelle part pour l’effet-établissement ? : Une étude de parcours jeunes de 16 à 25 ans dans des établissements traditionnels et alternatifs » Thèse soutenue à Paris X Nanterre, le 22 septembre 2011.
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**