Terra phoenix : La Boutix, l’épicerie des irréductibles Bretons
Localisée à Hédé-Bazouges, une commune sensibilisée par un marché bio et local, Terra Phoenix a lancé sa “Boutix” avec l’objectif de proposer des produits bio et/ou locaux complémentaires au marché. Le tout, dans une approche pédagogique et collective.
Auteurs(s)
Programme
Démarrage : Association créée en Mars 2017, début des activités en septembre
Lieu de réalisation : Bazouges s/s Hédé
Origine et spécificités du financement : Montant des adhésions et fonds propres
Organisme(s)
La Boutix Terra Phoenix
Hédé-Bazouges – 35630Place du 1000 Club, Le Bourg de Bazouges s/s Hédé
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ORIGINE ET CONTEXTE
– Contexte local : la commune de Hédé-Bazouges jouit d’un certain attrait pour des initiatives comme Terra Phoenix. Les élus comme les habitants sont très portés sur l’importance du vivre-ensemble et de l’écologie. Un marché bio hebdomadaire et un lotissement écologique de grande qualité ont convaincu les habitants de l’intérêt de la démarche. Une demande collective de produits introuvables au marché a émergé et donné raison à la naissance de La Boutix.
– La forme associative : vient du temps libre de la gérante et co-fondatrice et d’une demande d’habitants de la commune, qui ont lancé un groupement d’achats avant d’obtenir un local mis à disposition gratuitement par la Municipalité. Idée alors d’une épicerie vrac et bio.
Objectifs
– Offrir des produits bios complémentaires au marché et créer un véritable lieu de vie (peu d’autres commerces dans la commune – aucun dans le bourg de Bazouges).
– Réduire ses déchets : produits en vrac – réduire ses trajets : pouvoir faire toutes ses courses le même soir au même endroit,
– Offrir une alternative à la grande surface, avec du bio « non low-cost », le tout à des prix abordables assurés par le bénévolat.
– A terme, création d’un emploi, car la gestion de la Boutix est très chronophage et nécessité pour pérenniser le projet.
ACTIONS MISES EN OEUVRE
– Mobilisation active des habitants de la commune, avec un nombre croissant d’adhérents dès les premiers mois.
– Dégager une offre locale riche tout en contrant l’effet supermarché/Biocoop : produits secs, hygiéniques et ménagers essentiellement locaux. L’offre se veut complémentaire de ce que l’on peut trouver sur le marché bio juxtaposé.
– Pour répondre à la hausse de la demande qui en découle, Terra Phoenix ouvre sa boutique le samedi depuis septembre 2018, et répond à des appels d’offre pour trouver des financements afin d’agrandir son local (projet de faire appel à des financements Leader pour les travaux).
– Projet accompagné financièrement depuis 2018 par le Réseau Rural Breton (Région) et le Département (pôle ESS), suite à des appels à projets remportés. Et mise à disposition gratuite du local par la Municipalité (fluides inclus).
Résultats et impacts, quantitatifs et qualitatifs
– Un impact qualitatif ressenti par les clients : d’après les témoignages, la vie de la commune s’est vue enrichie par une nouvelle proximité offerte par la Boutix, dans le contexte où “les gens en ont marre des chaînes”. Apporte une très belle vie au cœur du village, un dynamisme dans le bourg. La Boutix est devenue un lieu de rencontres et d’échanges.
– Un impact pédagogique : la proximité a encouragé les clients à s’intéresser plus efficacement à la démarche et a ouvert de nouvelles personnes à la consommation bio et en vrac. Le vrac a notamment connu un succès intéressant, qui a permis une diminution significative des déchets.
– Impact quantitatif : une affluence qui grimpe régulièrement et va nécessiter un nouveau local, et pourquoi pas un emploi salarié.
Originalité
– Le modèle en auto-gestion nourrit une confiance entre les adhérents et un apprentissage des bons comportements : les gens font par eux-mêmes (commandes, paniers, factures, pesées, etc.).
Partenariat(s)
– Un réseau de fournisseurs ultra fourni et essentiellement local : 42 fournisseurs différents, dont 35 Bretons. Les sept restants fournissent par exemple en fruits et légumes andalous, en huiles méditerranéennes ou encore en cosmétiques.
– Les fournisseurs bretons : des grossistes de Betton pour le sec, des Morbihannais pour l’hygiène, une productrice de tisanes et aromates sur la commune, un éleveur de Tinténiac pour les colis de viande, cidre et jus de pomme, des producteurs de confitures et de glaces fermières à quelques kilomètres, 7 brasseurs brétilliens pour les bières, etc.
– On peut également noter que seuls 51% des adhérents appartiennent à la commune, ce qui dénote une certaine attractivité de la commune et de l’initiative, portée par le marché (adhérents et clients dans un rayon de 15km). On signalera également que, bien que plus récemment, la Boutix apporte également de l’affluence aux producteurs du marché.
Retour d’expérience
Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :
– Le manque de moyens dans les petits communes est souligné : malgré une réelle popularité pour les initiatives de transition alimentaire qu’on ne saurait mettre en doute à Hédé-Bazouges, la difficulté à obtenir des soutiens financiers, lourds pour la commune, sont parfois source d’un peu de découragement.
– La dimension chronophage d’un tel projet est également remarquée, et interroge sur l’avenir bénévole de la structure.
Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :
– L’objectif à terme serait donc d’évoluer vers un salariat qui conserverait les valeurs initiales du projet : la proximité, les coûts raisonnables, la confiance et la dimension collective.
Présentation des facteurs de réussite et conseils pour une généralisation ou un essaimage :
– Un développement beaucoup plus rapide qu’escompté : un an et demi après le début de ses activités, l’association peut déjà afficher de grandes ambitions de croissance en terme d’emploi, d’activités et d’espace. Le contexte baignant d’une commune investie est ici salué.
– Le sentiment d’avoir contribué à l’émulsion d’un mieux-vivre dans la commune : l’association Terra Phoenix aurait densifié le lien social et suscité un attrait pour le bio chez des publics auparavant distanciés, d’après les observations de ses fondatrices.
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**