Observatoire

Route des saveurs et des savoirs locaux dans les Hautes Alpes

Les deux territoires du Queyras et du Guillestrois se sont regroupés depuis 2013 pour valoriser ensemble les produits locaux et l’artisanat, dans une perspective de développement économique durable et de promotion touristique.

Auteurs(s)

Benjamin
Dupont

Fiche rédigée par Flore Tissone

Programme

Démarrage : 2013

Lieu de réalisation : Guillestrois – Queyras

Budget : 150000

Origine et spécificités du financement : 80% financement public Communauté de communes du Guillestrois, Office de Tourisme du Queyras et Centre de l’Oralité Alpine (Conseil général des Hautes-Alpes)

Organisme(s)

La Communauté de communes du Guillestrois et l’Office du Tourisme

Guillestre – 05600

Communauté de Communes du Guillestrois et du Queyras – Passage des Ecoles – BP12

140Salariés

62Adhérents

Site internet

ORIGINE ET CONTEXTE

La route des saveurs et des savoirs s’articule sur 16 communes de montagne et permet de découvrir les richesses à la fois culinaires, agricoles et artisanales des deux territoires voisins que sont le Queyras et le Guillestrois. Face à la demande importante de nombreux touristes souhaitant acheter des produits locaux, des projets de recensement des producteurs, artisans et commerçants de la zone avaient été menés sur le territoire, que ce soit par le Parc Naturel Régional ou par les groupements d’artisans et commerçants eux-mêmes. Souhaitant aller au-delà d’un annuaire à destination des touristes, en 2013, la communauté de communes du Guillestrois et l’Office du tourisme ont lancé le projet Route des Saveurs et des Savoirs. L’objectif était d’intégrer les données de ces « annuaires » à un projet plus large, mis en place grâce au programme européen LEADER.

Objectifs

– Valoriser les savoir-faire et produits locaux auprès des touristes mais aussi de la population locale
– Proposer des activités alternatives aux touristes
– Augmenter le CA de chaque artisan et producteur
– Faire en sorte que les membres du réseau se renvoient les clients entre eux.

ACTIONS MISES EN OEUVRE

CONSTITUTION DE L’OFFRE
– Un chargé de mission a été recruté pour la mise en œuvre du programme (travail d’un an et demi à temps plein avec deux financeurs principaux : Communauté de commune, et office du tourisme du Guillestrois)
– Réalisation d’un état des lieux (avec un benchmarking important : « Route de la lavande », « Route des savoir-faire de L’oisans », etc.)
– Intégration des données existantes du PNR et de l’Office du Tourisme
– Sélection des producteurs, artisans et commerçants validée par le comité de pilotage (principal critère : vente directe + ouverture de l’activité au public)
– Structuration d’une offre d’ateliers et de stages chez les producteurs et artisans
– Intégration de la démarche de l’office du tourisme de Guillestre avec les « ateliers consommacteurs » impliquant la fabrication chez l’artisan (ateliers qui existent depuis 2011/2012 et qui ont reçu le prix de l’innovation touristique de la région PACA)
– Des groupes techniques ont été mis en place dans le cadre du groupe de travail de Carine Pionetti, ethnologue, « qui avait pour mission d’identifier les producteurs, leurs savoir-faire et les circuits de vente sur ce territoire ; l’ethnologue a organisé des ateliers participatifs avec les professionnels dans le but de faire émerger des pistes en matière de production, de commercialisation, de valorisation des produits mais également en matière de mise en réseau ».

COMMUNICATION
– 1 soirée ouverte au public organisée
– Réalisation de 3 supports d’expositions : exposition extérieure, montage sonore audio – POM (petite œuvre multimédia) réalisée par le Centre de l’oralité alpine, photographies.
– Éditions de plusieurs supports pour le grand public : cartes, livrets, etc.
– Prise de contact avec des agences de presse (Belgique, Luxembourg, etc.)
– Le rapport de l’ethnologue a été rendu public
– Réalisation d’un film en 2014 disponible sur le net et diffusé dans les offices de tourisme et lors d’évènements

ANIMATION DE RESEAUX
– Forte mobilisation des membres du réseau pour les amener à travailler ensemble afin d’instaurer une dynamique
– Participation conjointes à des foires, salons, etc. afin entre autre de faire baisser les coûts liés à la participation aux différents événements.

Résultats et impacts, quantitatifs et qualitatifs

– Au total ce sont 62 artisans et producteurs intégrés à la démarche.
– Les artisans et producteurs qui ont participé au travail ethnologique et au film ont vraiment apprécié que les institutions valorisent leur travail et qu’on leur donne la parole.
– 20 000 exemplaires du livret ont été écoulés (la moitié du stock)
– 40 000 exemplaires de la carte écoulés en 2 ans (2 éditions)
– Participation à de nombreux salons et foires, dont 4 ou 5 d’ampleur nationale : Salon de la randonnée dans le nord de la France, Salon de produits locaux, salon Prim’vert à Lyon, salon de l’artisanat à Grenoble, etc.
– Présence aux foires et marchés locaux (une quinzaine par an, et cette activité se poursuit encore aujourd’hui)
– Prêt de l’exposition pour de nombreux événements (organisés par les comités des fêtes)
– Sensibilisation non seulement des touristes mais aussi des habitants qui pensaient connaître leur territoire mais qui n’étaient pas forcément au courant de toutes les activités et produits disponibles près de chez eux
– Bien qu’il n’y ait plus de financement à ce jour et que plus aucune personne est en charge de l’animation, le projet continue en partie et a été mis à jour récemment (deux nouveaux artisans ont intégré le réseau et les cartes ont été rééditées)
– Les agents ont essayé de travailler avec les comités des fêtes pour maintenir la dynamique et le volet animation/événementiel afin qu’ils reprennent et diffusent les contenus.

Originalité

L’originalité de ce projet réside aussi bien dans le fond que dans la forme. La mutualisation d’un ETP (Équivalent Temps Plein) entre deux structures co-employeuses a permis de faire avancer le projet et au niveau du fond : le travail ethnologique réalisé a été un apport supplémentaire aux offres habituelles. Les porteurs de projet ne voulaient pas avoir uniquement une lecture touristique, ils voulaient apporter du contenu et faire en sorte que les artisans eux-mêmes montrent leur savoir-faire. Ce travail a permis d’apporter différentes lectures au niveau de l’artisanat d’art, de la réalisation des produits locaux, et de montrer un peu plus en profondeur le travail des hommes et des femmes qui vivent sur le territoire.

Partenariat(s)

Europe, Conseil Départemental des Hautes Alpes, Communauté de commune, Office du tourisme, Producteurs, artisans, commerçants, Centre de la ruralité alpine, chercheurs, Comité des fêtes etc.

Retour d’expérience

Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :

(1) Parfois tous les producteurs n’étaient pas disponible pour se déplacer sur des Salons.
(2) Après la fin du projet, les producteurs ont continué à aller sur quelques événements mais ont du mal à se coordonner eux même car cela nécessite beaucoup de temps.
(*) Implication des membres du réseau : sur les 62 producteurs, une quinzaine sont très actifs et s’investissent dans le projet. Les autres bénéficient des brochures mais ne peuvent pas s’investir pour des contraintes de temps (souvent ce sont des personnes qui sont seules à gérer leurs activités)
(*) Freins institutionnels liée aux lourdeurs administratives ainsi qu’au changement d’habitude parfois nécessaire pour faire travailler deux structures ensemble.

Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :

(1) La confiance au sein du réseau a permis le fait que les producteurs fournissait des produits à l’animateur sur le Salon sans être présent.
(2) Il faudrait au moins une personne, 1 jour par semaine, pour faire en sorte qu’ils travaillent sur des événements ensemble

Améliorations futures possibles :

– Animation du réseau avec éventuellement 1 personne en charge de l’animation 1 jour par semaine ?
– Travailler avec les restaurateurs qui utilisent déjà les produits locaux (et qui disposent du guide pour montrer à leur clients)
– Travailler en collaboration avec d’autres marques existantes sur le territoire (Marque Parc, Label Pays Gourmand, etc.)
– Les groupes de Les groupes de travail ont fait ressortir des problématiques similaires entre l’artisanat d’art : mélanger les deux serait très riche.

Présentation des facteurs de réussite et conseils pour une généralisation ou un essaimage :

– Certains membres du réseau très moteurs : très bénéfique pour le groupe
– Dynamique de réseau lancée grâce à 1 ETP.
– Se regrouper pour participer aux Salons afin de pouvoir payer les frais d’inscriptions parfois très élevés

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Comité de lecture
Date de lecture de la fiche
23/11/2016
Localisation
France
hautes-alpes
Appréciation(s) du comité
Initiative achevée
Domaine
EnvironnementAménagement, développement localCulture, sport et loisirsAgricultureAlimentation
Type de structure
Collectivité territoriale, Etat
Envergure du programme
Locale
Bénéficiaires
ProfessionnelsAgriculteurs
Type d’action
Services d’accompagnement Formation, gestion, aide technique, juridique…
Type d’objectif
Valorisation du patrimoine alimentaireSensibilisation des consommateursMaintien et/ou création direct(e) d’emploisValorisation du patrimoine technique (savoir-faire)Création de dynamiques économiques
Localisation
Licence

Copyright: Licence Creative Commons Attribution 3.0
Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**