Convaincu que la permaculture est une activité viable et que ses principes sont accessibles à tous, le projet Permaraicher cherche à sensibiliser activement le grand public à cette pratique en proposant depuis 2009 des ateliers de maraîchage dans sa ferme Le Colibri, mais aussi en présentant sa démarche sur les réseaux sociaux et sur son blog, permaraicher.com.
Démarrage : 2009
Lieu de réalisation : Vic-Fezensac (le Gers)
Origine et spécificités du financement : Fonds propres
Au début des années 2000, Permaraicher s’est intéressé aux différentes méthodes de jardinage, et notamment à celles inspirées de la permaculture, dont il avait entendu parler grâce à une association locale gérée par des Britanniques installés en France. La permaculture était alors encore peu connue en France, le porteur de projet a donc décidé d’en expérimenter lui-même les méthodes. Il a ainsi découvert progressivement les bienfaits environnementaux de la permaculture et a finalement entrepris une reconversion professionnelle afin de pouvoir exercer cette pratique agricole à plein temps: en 2009, il a établi sa propre ferme dans le Gers, où il exerce depuis en tant que “permaraicher” et promeut activement la permaculture auprès du grand public.
– Sensibiliser les acteurs locaux à la permaculture, en démontrant les bénéfices de cette pratique agricole par une activité croissante.
– Sensibiliser le grand public en proposant des ateliers pédagogiques dans la ferme.
– Généraliser les principes de la permaculture de manière plus large encore en se montrant actif sur les plateformes numériques (présence sur les réseaux sociaux, réalisation de vidéos, rédaction d’articles sur la permaculture).
– Participation au réseau Woofing, qui permet d’accueillir sur des périodes longues des publics français et étrangers, intéressés par la permaculture.
– Mise en place d’ateliers d’initiation à la permaculture de deux jours adressés au grand public.
– Mise en ligne d’articles et de vidéos autour de la permaculture et de ses principes sur le blog permaraicher.com et sur les réseaux sociaux.
– Échanges sur les plateformes numériques, réponse aux questions des utilisateurs, suivi personnalisé.
– Prise de contact ponctuelles avec les acteurs locaux – et notamment avec les élus de Vic-Fezensac – pour faire connaître la démarche de la permaculture/maraichage au niveau local.
– Une activité croissante sur les plateformes numériques. Les commentaires des utilisateurs sur le blog et les réseaux sociaux sont globalement positifs. Une visibilité également accrue avec en moyenne 3000 visites par mois, et 1560 « J’aime » sur la page Facebook « Permaraicher ».
– Des retours et commentaires positifs de la part des Woofers et des participants aux ateliers. Certains ont déclaré leur volonté lancer leur activité de permaraicher.
– Un intérêt des élus locaux pour la capacité de la permaculture à faire face aux problèmes d’inondations présents dans le Gers.
– Progression de l’activité maraîchère : la progression des rendements permet au Colibri de démontrer par la pratique le caractère viable de la permaculture.
Le projet « Permaraicher » trouve d’abord son originalité dans sa capacité à sensibiliser le grand public à la permaculture à la fois à travers une pratique sur le terrain et une présence active sur Internet. En outre, l’utilisation du numérique pour étendre la portée de la démarche est innovante. Par ailleurs, le projet sait répondre à des enjeux environnementaux locaux, tel que celui des inondations, et il peut en ce sens constituer une source d’inspiration pour les autres agriculteurs de la région touchés par ces problèmes locaux. Enfin, le caractère viable et autosuffisant du projet « Permaraicher » démontre que l’établissement de micro-fermes pourrait répondre à des problèmes sociaux et économiques présents sur l’ensemble du monde agricole français.
Pas de partenariat.
– Difficulté à expliquer clairement certaines méthodes de permaculture à travers des vidéos de format court postées sur le blog. Des utilisateurs ont déclaré dans leurs commentaires qu’ils n’avaient pas obtenu les résultats attendus.
– Les ateliers proposés dans la ferme, dont la vocation est de sensibiliser le grand public, demeurent limiter aux personnes ayant la possibilité de se déplacer dans le Gers sur deux jours. Il faudrait en étendre la portée.
– Difficulté à faire valoir la permaculture comme une pratique agricole légitime, au niveau local comme au niveau institutionnel. L’initiative de Colibri ne répond pas aux standards de projet agricole dont La Chambre de l’Agriculture a l’habitude ; des maraîchers locaux demeurent sceptiques vis-à-vis de cette pratique.
– M. Boisneau a mis en place d’ateliers sur le terrain pour répondre aux inquiétudes des internautes ne parvenant pas à mettre en pratique les conseils donnés dans les vidéos courtes. Le travail sur le terrain complète ainsi la démarche pédagogique numérique.
– Pour faire face au manque de la légitimité de la permaculture, le porteur de projet essaie de nouer des contacts avec les acteurs locaux à travers des visites guidées de la ferme. Il a ainsi pu rencontrer les élus locaux qui ont reconnu de manière informelle les bienfaits de la permaculture dans une région comme le Gers, sujette aux inondations.
– Les ateliers dans la ferme n’atteint pas l’ensemble du grand public. Permaraicher projette donc éventuellement de proposer une initiation en ligne, sous le format de vidéos longues, qu’il commercialiserait sur son blog.
– Afin de donner à la permaculture une légitimité, le porteur de projet souhaite poursuivre et étendre son activité de « permaraicher ». Il continue d’étudier l’écosystème environnant afin d’améliorer ses rendements, et de montrer ainsi par l’exemple que la permaculture est une pratique agricole viable.
– La complémentarité entre la sensibilisation via le numérique et celle sur le terrain.
– La complémentarité entre une large sensibilisation du grand public, notamment via des articles et des vidéos accessibles à tous, et un suivi plus personnalisé, rendu possible grâce aux ateliers sur le terrain et aux échanges interpersonnels sur les réseaux sociaux.
– Assurer l’esthétique du blog et des vidéos afin de rendre ces supports plus attractifs au grand public.
– Importance de la valeur de partage, intrinsèque aux échanges sur les plateformes numériques comme sur le terrain.
Certains outils, pourtant peu sophistiqués et peu coûteux, sont introuvables sur le marché européen. Il serait donc intéressant de développer les recherches en permaculture afin de démocratiser la pratique et inciter ainsi les fabricants français à produire ce type d’outillage.
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**