Permaberry, un jardin expérimental au cœur de la ville de Châteauroux.
Permaberry est une association créée en 2018 à Châteauroux. Ce jardin expérimental en milieu urbain situé sur les bords de l’Indre à Belle-Isle, est ouvert et accessible à tous. L’idée au cœur du projet est de disposer d’un espace d’échanges pour enrichir ses connaissances et ses savoirs en jardinage naturel par le partage d’expériences de pratiques respectueuses de l’environnement.
Auteurs(s)
Programme
Démarrage : 2018
Lieu de réalisation : Chemin de la Baignade, Châteauroux
Budget : 300
Origine et spécificités du financement : Dons et adhésions
ORIGINE ET CONTEXTE
Ludovic et Stéphane sont deux amis d’enfance. Tous deux parents, ils ont développé une sensibilité commune pour le respect du vivant et de la terre. Inspirés et touchés par le concept de la permaculture à travers la découverte de certains auteurs tels que Pierre Rabhi (pionnier de l’agriculture écologique) ou de projets comme Kokopélli (association de préservation et de distribution de graines biologiques et libres de droit), ils ont souhaité partager leur propre expérience et contribuer à sensibiliser à une approche permacole. « Quand on donne la définition de la permaculture, on dit que ce n’est pas l’homme qui va se servir, c’est la nature qui va permettre à l’homme de se nourrir ».
Objectifs
Permaberry prend la forme d’un jardin expérimental mis à disposition par la mairie de Châteauroux et qui permet de sensibiliser tout public à la permaculture. L’objectif est avant tout de sensibiliser, de transmettre des pratiques et de partager des expériences de permaculture en milieu urbain. L’idée au cœur du projet est de favoriser une réappropriation du travail de la terre, une conscience de ce que l’on mange pour finalement, « mieux manger ».
ACTIONS MISES EN OEUVRE
Chaque dernier samedi du mois, il est possible d’assister à des ateliers thématiques gratuits et ouverts à tous. Ces ateliers abordent des sujets liés au jardin, au fur et à mesure des saisons, comme par exemple, les maladies et les carences des plantes, la gestion de l’eau, le design du potager, etc.
D’autres ateliers de sensibilisation ont lieux avec des publics plus spécifiques : des jeunes de la mission locale ont ainsi pu découvrir la permaculture lors d’un atelier au jardin, les élèves du collège Romain Rolland ont aussi pu être sensibilisé lors d’un atelier réaliser dans leur collège.
L’association développe aussi d’autres activités plus ponctuelles en établissant des partenariats variés avec des structures du territoire. Elle contribue notamment à la grainothèque de la médiathèque de Châteauroux, participe à la journée de la gratuité du collectif Indre en transition (distribution de graines gratuites), au world clean up day organisé par la Jeune Chambre du Commerce et de l’Industrie, aux jardins ouverts (organisé par le CPIE de la Brenne Berry), soutient le Trek In Gazelle de l’association Graines des sables (le but de ce partenariat est d’exporter des graines nécessitant peu d’eau dans le désert dans le cadre d’un évènement sportif, solidaire et responsable) ou encore elle crée des liens avec une artisane potière qui fait des « œillères » pour faciliter la gestion de l’eau dans les jardins.
Ce lieu ouvert à tous est animé principalement par ses deux fondateurs, mais fonctionne aussi grâce à d’autres bénévoles qui permettent de nourrir chaque jour un peu plus ce projet. Les dons et les demandes de subventions permettent de fournir les outillages, de faire fonctionner l’association. L’adhésion à l’association est de 10 euros par an mais elle n’est pas nécessaire pour participer aux ateliers.
Résultats et impacts, quantitatifs et qualitatifs
Une cinquantaine de personnes étaient présentes lors de la journée Clean Up Day et ont pu découvrir l’association. Cette année les ateliers ont bénéficié à environ 12 personnes pour chaque atelier, d’une part car pour des raisons liées à la situation sanitaire de la Covid-19, d’autre part pour assurer une qualité d’écoute et de disponibilité des animateurs lors des ateliers. Plusieurs participants amènent un retour positif via les réseaux sociaux, apprécient les ateliers et les pratiques découvertes et reviennent régulièrement.
Originalité
L’originalité réside dans le fait que ce soit un jardin expérimental. Cet espace est ouvert pour essayer des techniques sans nécessité de résultat mais dans l’idée d’apprendre et de partager, d’expérimenter. L’idée de gratuité est aussi importante dans ce projet qui prône des valeurs de solidarité et qui se veut ouvert et accessible à tous.
Partenariat(s)
L’association a développé des partenariats avec des structures du territoires variées :
- La mairie de Châteauroux (partenariat opérationnel : mise à disposition gratuite du lieu)
- Le Crédit Agricole (partenariat financier)
- Les incroyables comestibles (partenariat opérationnel : reprise du terrain autrefois occupé par ce collectif en échange de l’animation du lieu, de la participation aux évènements à la journée de la gratuité, à la grainothèque, etc.)
- La mission locale (partenariat opérationnel : pour donner confiance aux jeunes à travers l’expérimentation et le faire)-Le collège Romain Rolland (partenariat opérationnel : pour sensibiliser les jeunes)
- Le CPIE Brenne Berry (partenariat opérationnel : quelques liens avec cette association de sensibilisation et d’éducation à l’environnement notamment pour des évènements comme les jardins ouverts)
- Une artisan potière (partenariat opérationnel)
- Le projet Rallye des Gazelles (partenariat opérationnel)
- La jeune Chambre économique (partenariat opérationnel)
Retour d’expérience
Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :
-La structuration du format des ateliers s’est faite au fur et à mesure du retour des premières expériences car les premières thématiques choisies ne semblaient pas favoriser le suivi des participants.
-La question de l’accessibilité tant monétaire que physique est principale dans le projet. Mais les premiers temps, quelques dégradations de matériels ont été engendrées par quelques visiteurs nocturnes.
Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :
- C’est pourquoi, depuis cette année les ateliers sont organisés par thématiques, celles-ci correspondent aux problématiques saisonnières (par exemple, l’atelier avant l’été s’est porté sur la gestion de l’eau). Depuis, il y a beaucoup plus de régularité dans la venue des participants.
- Cela a amené à mettre en place un portail fermé et de proposer un système d’ouverture à la demande pour les personnes intéressées à venir jardiner dans cet espace.
Améliorations futures possibles :
Les fondateurs ne manquent pas d’inspiration et laissent aussi la place aux nouveaux bénévoles pour co-construire un projet à l’image du jardin : une expérimentation pleine de vie et d’échanges. Ils fourmillent tous d’idées toutes plus intéressantes que les autres : organiser des ateliers de découverte du goût par exemple autour de la dégustation de 18 variétés de tomates, mise en place d’un projet théâtre autour du jardin, faire une soupe populaire avec les légumes récoltés du jardin, etc.
Présentation des facteurs de réussite et conseils pour une généralisation ou un essaimage :
Leur rêve ? Pouvoir devenir « propriétaire » symboliquement du lieu car aujourd’hui le projet peut disparaître du jour au lendemain. Mais pour le moment, leur projet est une réussite qui se base sur un tissage de lien avec les acteurs du territoire et un entourage encourageant autour du projet.
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**
