En 2011, le collectif citadin PER.KA commence à occuper un terrain militaire abandonné à Thessalonique, en Grèce, avec le soutien de la municipalité. L’espace se transforme en jardin communautaire. Ce sont aujourd’hui plus de 150 familles qui y travaillent bénévolement car « chez PER.KA, on ne cultive pas seulement des légumes, mais aussi les relations humaines ».
Démarrage : 2011
Lieu de réalisation : Thessalonique, Grèce
PER.KA
Thessalonique –Camp militaire Karatasou, municipalité de Pavlos Melas
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Depuis les années 1960, la condition des paysans grecs se détériore. La révolution verte promise par les politiques interventionnistes a peu à peu ruiné les producteurs locaux. Son approche court-termiste et productiviste en a oublié les enjeux environnementaux. Créé en 2011 par des habitants de la ville de Thessalonique, le collectif PER.KA (les agriculteurs de banlieue) souhaite revenir à une agriculture durable et agroécologique. Avec la Municipalité, le Club Culturel local et le Club d’athlétisme, PER.KA occupe depuis cette date un camp militaire abandonné à Thessalonique, dont une partie a été transformée en jardin communautaire.
La production agro-écologique de fruits et légumes vise l’autosuffisance des familles impliquées. L’objectif principal est en effet la reprise en main du contrôle de la qualité des aliments consommés ainsi que le partage de connaissances et la création de liens sociaux. Cela passe par une charte de valeurs (autogestion, refus de profits, promotion d’une agriculture biologique, utilisation de graines traditionnelles, défense du parc comme bien public, etc).
– Culture de fruits et de légumes saisonniers et locaux, via des méthodes agroécologiques
– Organisation d’activités de formation et de sensibilisation à ces méthodes (en partenariat avec la municipalité)
– Aide à la création de jardins potagers (pour les écoles, camps de réfugiés)
– Distribution gratuite de graines (via le réseau Peliki).
– Accès gratuit de la production aux personnes en situation de précarité économique
– Achats d’outils communs et réparations éventuelles financées grâce aux cotisations annuelles de chaque membre (dont sont exemptées les personnes sans emplois ou en situation précaire)
30 familles impliquées au départ du projet, 120 actuellement; d’autres personnes se joignent périodiquement aux activités. La production de fruits et de légumes suffit à répondre aux besoins journaliers de ces familles.
PER.KA fut le premier jardin communautaire auto-organisé à voir le jour dans la région. L’occupation d’un site abandonné par des citadins dans le but d’aller vers l’autosuffisance alimentaire et le développement d’activités de sensibilisation fut en effet une première. Leur originalité tient aussi à leur fonctionnement horizontal : la prise de décision se fait de manière collective, lors d’assemblées générales qui se déroulent une fois par mois. Enfin, le collectif est financièrement auto-suffisant et se veut indépendant en refusant tout support financier extérieur.
Depuis le lancement du projet, PER.KA travaille avec le soutien de la municipalité de Thessalonique, ainsi qu’avec le Club Culturel local.
– Le collectif a rencontré certains problèmes dans la mise en œuvre du programme. L’absence de cadre légal encadrant des initiatives telles que celle de PER.KA est un premier frein.
– L’incertitude du futur du terrain en est un deuxième, puisque l’armée en réclame la propriété et l’utilisation exclusive devant les tribunaux.
– La distribution de graines traditionnelles est également compliqué, car la loi l’interdit.
– La municipalité apporte un soutien technique (et non pas financier) à PER.KA (mise à disposition de l’eau et aide à la sécurité du site).
– Parallèlement, le collectif utilise des techniques telles que la récupération de l’eau de pluie, l’utilisation d’énergie solaire et à vent. Le futur du terrain étant incertain, le collectif refuse de faire des constructions permanentes et/ou chères.
– Une assemblée générale (une fois par mois) permet des prises de décisions démocratiques. Des personnes sont périodiquement chargées de la coordination des activités et de la gestion des problèmes urgents.
– Aujourd’hui, plusieurs équipes PER.KA existent sur le terrain militaire abandonné, partageant les mêmes valeurs. Les membres du collectif espèrent essaimer le projet à d’autres quartiers de la ville.
– Leur espoir est que le camp militaire soit transformé en un espace public vert, ouvert à tous les habitants de la ville, et que le collectif puisse y continuer ses activités.
– La volonté de contrôler la qualité des aliments consommés
– La volonté de partager des savoirs
– La solidarité comme valeur essentielle
– Une organisation démocratique
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**