Observatoire

PER.KA : transformer des terrains abandonnés en jardins agroécologiques communautaires

En 2011, le collectif citadin PER.KA commence à occuper un terrain militaire abandonné à Thessalonique, en Grèce, avec le soutien de la municipalité. L’espace se transforme en jardin communautaire. Ce sont aujourd’hui plus de 150 familles qui y travaillent bénévolement car « chez PER.KA, on ne cultive pas seulement des légumes, mais aussi les relations humaines ».

Auteurs(s)

Antonis
Karagiorgas

Fiche rédigée par Chloé Rousset

Programme

Démarrage : 2011

Lieu de réalisation : Thessalonique, Grèce

Organisme(s)

PER.KA

Thessalonique 93100

Camp militaire Karatasou, municipalité de Pavlos Melas

130Bénévoles

Site internet

Média sociaux

ORIGINE ET CONTEXTE

Depuis les années 1960, la condition des paysans grecs se détériore. La révolution verte promise par les politiques interventionnistes a peu à peu ruiné les producteurs locaux. Son approche court-termiste et productiviste en a oublié les enjeux environnementaux. Créé en 2011 par des habitants de la ville de Thessalonique, le collectif PER.KA (les agriculteurs de banlieue) souhaite revenir à une agriculture durable et agroécologique. Avec la Municipalité, le Club Culturel local et le Club d’athlétisme, PER.KA occupe depuis cette date un camp militaire abandonné à Thessalonique, dont une partie a été transformée en jardin communautaire.

Objectifs

La production agro-écologique de fruits et légumes vise l’autosuffisance des familles impliquées. L’objectif principal est en effet la reprise en main du contrôle de la qualité des aliments consommés ainsi que le partage de connaissances et la création de liens sociaux. Cela passe par une charte de valeurs (autogestion, refus de profits, promotion d’une agriculture biologique, utilisation de graines traditionnelles, défense du parc comme bien public, etc).

ACTIONS MISES EN OEUVRE

– Culture de fruits et de légumes saisonniers et locaux, via des méthodes agroécologiques
– Organisation d’activités de formation et de sensibilisation à ces méthodes (en partenariat avec la municipalité)
– Aide à la création de jardins potagers (pour les écoles, camps de réfugiés)
– Distribution gratuite de graines (via le réseau Peliki).
– Accès gratuit de la production aux personnes en situation de précarité économique
– Achats d’outils communs et réparations éventuelles financées grâce aux cotisations annuelles de chaque membre (dont sont exemptées les personnes sans emplois ou en situation précaire)

Résultats et impacts, quantitatifs et qualitatifs

30 familles impliquées au départ du projet, 120 actuellement; d’autres personnes se joignent périodiquement aux activités. La production de fruits et de légumes suffit à répondre aux besoins journaliers de ces familles.

Originalité

PER.KA fut le premier jardin communautaire auto-organisé à voir le jour dans la région. L’occupation d’un site abandonné par des citadins dans le but d’aller vers l’autosuffisance alimentaire et le développement d’activités de sensibilisation fut en effet une première. Leur originalité tient aussi à leur fonctionnement horizontal : la prise de décision se fait de manière collective, lors d’assemblées générales qui se déroulent une fois par mois. Enfin, le collectif est financièrement auto-suffisant et se veut indépendant en refusant tout support financier extérieur.

Partenariat(s)

Depuis le lancement du projet, PER.KA travaille avec le soutien de la municipalité de Thessalonique, ainsi qu’avec le Club Culturel local.

Retour d’expérience

Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :

– Le collectif a rencontré certains problèmes dans la mise en œuvre du programme. L’absence de cadre légal encadrant des initiatives telles que celle de PER.KA est un premier frein.
– L’incertitude du futur du terrain en est un deuxième, puisque l’armée en réclame la propriété et l’utilisation exclusive devant les tribunaux.
– La distribution de graines traditionnelles est également compliqué, car la loi l’interdit.

Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :

– La municipalité apporte un soutien technique (et non pas financier) à PER.KA (mise à disposition de l’eau et aide à la sécurité du site).
– Parallèlement, le collectif utilise des techniques telles que la récupération de l’eau de pluie, l’utilisation d’énergie solaire et à vent. Le futur du terrain étant incertain, le collectif refuse de faire des constructions permanentes et/ou chères.
– Une assemblée générale (une fois par mois) permet des prises de décisions démocratiques. Des personnes sont périodiquement chargées de la coordination des activités et de la gestion des problèmes urgents.

Améliorations futures possibles :

– Aujourd’hui, plusieurs équipes PER.KA existent sur le terrain militaire abandonné, partageant les mêmes valeurs. Les membres du collectif espèrent essaimer le projet à d’autres quartiers de la ville.
– Leur espoir est que le camp militaire soit transformé en un espace public vert, ouvert à tous les habitants de la ville, et que le collectif puisse y continuer ses activités.

Présentation des facteurs de réussite et conseils pour une généralisation ou un essaimage :

– La volonté de contrôler la qualité des aliments consommés
– La volonté de partager des savoirs
– La solidarité comme valeur essentielle
– Une organisation démocratique

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Comité de lecture
Date de lecture de la fiche
11/05/2017
Localisation
Grèce
Appréciation(s) du comité
Source d’inspiration !
Domaine
EnvironnementRéseaux, coopérationsParticipation, gouvernancePauvretéprécaritésAgriculture
Type de structure
Exploitation agricoleMouvement citoyen
Envergure du programme
Locale
Bénéficiaires
Population urbaine
Type d’action
Agriculture urbaine
Type d’objectif
Amélioration de la santé par une alimentation saineCréation et renforcement du lien socialMaintien et amélioration de la biodiversitéPréservation de la qualité / fertilité des solsSensibilisation des consommateurs
Localisation
Licence

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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**