ECO-PAYSANS est un parcours de formation et d’accompagnement de projets alternatifs crée en 2008 qui rassemble les compétences de plusieurs structures et prenant en compte les dimensions économiques et écologiques dans les modules proposés dans le but d’accompagner les agriculteurs et d’offrir une formation en lien avec les enjeux de demain (commercialisation en circuits courts, économie d’énergie, éco-construction, etc.).
Démarrage : 2008
Lieu de réalisation : Cavaillon
Budget : 119896
Origine et spécificités du financement : Vivea, Fonds de formation des agriculteurs, Fonds Social Européen, Région Provence Alpes Côte d’Azur, Conseil Général des Bouches du Rhône, Conseil Général de Vaucluse, Ministère de l’Agriculture, 800€ de frais d’inscription des porteurs de projet
Parcours Ecopaysans
CAVAILLON – 84953ADEAR 84, MIN 51, 15 avenue Pierre Grand
Le parcours éco-paysan est né face au constat qu’en France, les formations pour les agriculteurs sont : soit assez longues, soit très courtes (de l’ordre de quelques jours de stage) et il n’existe dont pas de formation intermédiaire. En outre, ces formations ne correspondent pas à un certain nombre de porteurs de projet en agriculture souhaitant intégrer des dimensions liées à l’écologie dans leur projet d’installation. Le parcours se veut être une solution alternative en termes de formation et d’accompagnement qui propose des temps de formation à la fois collectifs et individuels.
-Former et accompagner des porteurs de projets ancrés sur leur territoire, très autonomes et très économes en termes d’énergie et d’intrants et qui ont un réel impact au niveau local.
-Accompagner le changement de pratiques vers une agriculture paysanne : à taille humaine, répartie sur le territoire, qui produit une alimentation de qualité sans surexploiter les ressources naturelles.
-Contribuer à une transition du modèle agricole en intégrant les dimensions à la fois économiques, commerciales, productives, environnementales : développement des circuits-courts, réduction des déchets, et pratiques innovantes.
Le public visé est très divers et seule une expérience minimale de 3 mois sur une exploitation agricole est nécessaire.
– APTE (Association pour la Promotion des Techniques Écologiques), intéressée par les logiques de réduction d’énergie dans l’agriculture, a sollicité le CFPPA (Centre de formation professionnelle et promotion agricole) du Vaucluse en 2008 lui proposant de mettre en place un groupe de réflexion afin d’étudier les nouveaux modes d’installation. Ce groupe est composé des ADEAR du 13 et du 84 (Association pour le développement de l’emploi agricole et rural), bio de Provence (Fédération des Agribio de PACA), le CFPPA du 13
– Plusieurs rencontres et discussions ont été conduites à partir de 2009 pour déterminer ensemble le contenu pédagogique et les types de projets qui pourraient être accompagnées.
– Les premiers recrutements porteurs de projet ont eu lieu en 2010 : le processus est composé d’un entretien téléphonique, puis une réunion collective, puis d’un entretien individuel.
– Les sessions de formations collectives durent 3 mois et ont lieu 2 fois par an (au printemps et à l’automne).
Elles sont de deux jours par semaine pour permettre aux personnes d’avoir d’autres activités à côté (soit professionnelles, soit en lien avec leur projet d’installation (recherche de foncier, etc.). Dans les formations collectives on retrouve par exemple des modules tels que « « De l’idée au projet », « Des clés pour devenir éco-paysan », « les Ateliers projets ». La deuxième partie de la formation comprend de l’accompagnement au projet en rdv individuels, du suivi technique, et du tutorat qui est mis en place entre le futur agriculteur et son tuteur. Celui-ci est en général du même territoire, et produit la même production que ce que souhaite développer le porteur de projet afin de lui fournir des conseils techniques. Les formations et accompagnements sont modulables selon le profil, les volontés et l’avancement du porteur de projet. Le financement de la formation est pris en charge par le fond VIVEA (fond d’assurance formation créé par les syndicats agricoles) qui finance la formation des futurs agriculteurs. Enfin, des réunions d’anciens sont organisées chaque année afin de maintenir une dynamique de réseau et entretenir les liens.
– 9 personnes sont dédiées au développement de la formation.
Les deux formations par an accueillent chacune entre 8 et 12 stagiaires, soit environ une vingtaine de nouvelles personnes chaque année. La formation est de plus en plus demandée.
– Les profils sont différents et ce sont en grande majorité des personnes en reconversion professionnelle, hors cadre agricole familial. Ce parcours renforce donc les liens entre agriculteurs sur le territoire.
– Au total, une centaine de personnes ont été formées depuis le début du dispositif. 30 d’entre elles se sont installées à la suite de ce parcours Eco-paysan. De nombreuses autres sont toujours en cours d’installation (ce qui peut prendre de 1 à 3 ans entre la recherche de foncier, l’acquisition du matériel, etc.). Aucune des exploitations installées n’a fermé depuis. Quelques rares exceptions sont sorties du dispositif.
– Chaque installation est sous le « modèle paysan » : ferme de 2 à 3 hectares, 95% orientée en vente directe, et faisant vivre 1 couple/famille + 1 travailleur (permanent ou saisonnier).
Plusieurs personnes ont pris contact avec l’organisme pour s’inspirer de ce programme.
– Les principales sources de satisfaction des bénéficiaires sont liées à l’ouverture sur les réseaux de producteurs locaux, aux compétences acquises et à la dynamique collective impulsée pendant la formation (groupe très soudé, qui travaille ensemble ayant un effet d’entraînement très positif).
Très peu de formation et d’accompagnement de projets alternatifs de ce type existe en France. Celle-ci a la particularité d’appréhender toutes les dimensions nécessaires à l’installation d’un agriculteur dans le respect de son environnement. En outre, le tuteur n’est pas simplement un maître de stage, il joue le rôle de « parrain » et apporte un regard de paysan sur son projet d’installation ce qui permet de transmettre son expérience et ses savoirs en matière d’agriculture durable. Enfin, la formation prend en compte des calendriers d’installation de différente temporalité des candidats (parfois sur plusieurs mois voire années).
Partenariat de type opérationnel avec le CFPPA 84, le CFPPA 13, APTE, les ADEAR 13 et 84, Agribio 13 et 84.
Partenariats financiers avec le fond VIVEA, la Région et le département du 13.
Partenariats avec de nombreux agriculteurs dans le cadre des tutorats mis en place.
(1) Depuis quelques années, on observe un effet d’engouement pour l’agriculture bio et les modes de vie à la campagne d’où une recrudescence de candidats. Ils sont motivés et ont les idées mais peuvent parfois être court-circuités par les difficultés, étant parfois peu ou pas au courant des réalités du terrain.
(2) Au lancement de la formation, les aspects en lien avec la communication faisaient défaut.
(1) Le but premier du parcours ECO-PAYSAN est que les porteurs de projets puissent vivre de leur activité. Ils vont devoir apprendre à gérer leur exploitation et acquérir les compétences nécessaires tant sur le plan administratif que technique. Un réajustement a été fait en cours de programme au sujet de la sélection des candidats afin de bien différentier les projets encore un peu amateurs (qui sont réorientés vers des stages) et les projets professionnels.
(3) À partir de 2012, un gros travail a été mené sur la communication (site internet, vidéos sur une « webtv Ecopaysan », flyers, etc.)
– Éventuellement faire appel à des fondations privées pour diversifier les financements (celle-ci a un intérêt à ce que des agriculteurs bio s’installent).
– Monter un club des entreprises partenaires qui rassemblerait toutes les entreprises du secteur agricole intéressées par l’installation d’agriculteurs biologiques (fournisseurs de matériels, semenciers, etc.)
– Le soutien financier de VIVEA et de la Région PACA
– Partenariat multiple : les acteurs ne se connaissaient pas forcément avant mais ont la même vision de l’agriculture. Ils ont les mêmes façons d’accompagner les futurs agriculteurs, ils partagent la même philosophie, et ont donc plaisir à travailler ensemble.
– Chacun a pu apporter ses compétences, son savoir-faire et leur réseau à la formation : APTE : énergie / éco-construction ; ADEAR 13 et 84 : accompagnement à l’installation agricole ; Agribio 13 et 84 : techniques en agriculture biologique ; CFPPA 84 et 13 : ingénierie de formation.
– Les partenariats avec les agriculteurs au travers des tutorats apportent des aspects techniques qui ne sont pas forcément développés dans la formation et qui du coup permettent un double regard sur le projet agricole développé, en lien avec le territoire.
– Valeurs et méthodes partagées: respect (environnement, choix, avenir d’une société et des générations futures, etc.), partage (vécu, formation, expériences, etc.) ; inventer (projets, pratiques, nouveau mode de société, etc.)
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**