Né en 2015, OpenFood France est la version française de OpenFood Network, une plateforme numérique qui permet de relier des gens qui produisent des aliments avec des mangeurs/restaurateurs qui vont les acheter au travers de réseaux de distribution transparents et en circuits-courts dits « hubs alimentaires », dans le respect des producteurs, des produits et des consommateurs.
Démarrage : Juin 2015
Lieu de réalisation : Paris
Origine et spécificités du financement : Temps humain/bénévolat
Dans l’esprit du coopérativisme de plateforme, le projet est piloté par les bénéficiaires eux-mêmes, qui gèrent ensemble l’outil qui leur permet d’opérer leur activité au quotidien (gestion de catalogues produits, de boutiques en lignes, etc.).Le projet s’ancre autour de la notion de communs et de la volonté de contribuer à l’amélioration des systèmes alimentaires sur les plans économiques, sociaux et environnementaux. Né en 2012 en Australie avec le soutien d’institutions locales, la première version bêta sort en 2014 et commence à être utilisée à l’international. Myriam Bouré découvre le concept depuis la Norvège en 2014 et co-initie OpenFood France avec ses collaborateurs en 2015.
L’objectif principal est de créer des outils et fédérer une communauté pour faciliter la gestion de hubs alimentaires (= opérateurs de circuits courts / directs) et leur essaimage (exemple : une AMAP est un type possible de hub). L’outil doit s’adapter aux différents types de hubs et soutenir l’innovation sociale, l’invention de nouveaux modèles, comme des groupements d’achats type Micromarché à Nantes. OpenFood France est une marketplace : un outil qui permet de gérer et créer des boutiques virtuelles proposant des produits issus des catalogues producteurs référencés sur la plateforme. La logistique et les modalités de livraison et de paiement sont déterminées par le hub.
– Mettre en place, maintenir et faire évoluer la plateforme en fonction des besoins des hubs.
– Animer la communauté des hubs alimentaires : partage de bonnes pratiques, documentation et essaimage des modèles qui marchent, accompagnement au choix du modèle de hub adapté au porteur de projet
– Recherche et développement de synergie avec d’autres acteurs (partenariats, notamment sur la partie essaimage).
– Participation à des tables rondes, conférences, rassemblements (Alternatiba, journée du labo de l’ESS…)
– Actions de plaidoyer menées auprès des institutions publiques et des acteurs privés
– Communication autour des communs.
– Sur la plateforme : environ 41 hubs (quelques-uns sont en phase test), 710 acheteurs, 105 producteurs référencés, 3400 commandes passées depuis la création durant la phase de béta-test.
– L’utilisation de la plateforme par des collectifs reconnus (ex : micromarché à Nantes).
Plateforme ancrée à 100% dans la logique des communs, dans l’économie collaborative, tout est basé sur l’open source et la co-construction. Il est ainsi possible de contribuer directement à l’évolution d’OpenFood France ou de s’inspirer de modèles de hubs existants, les hacker, pour mettre en place d’autres modèles. Le financement est basé sur l’économie du don (crowdfunding notamment). La gouvernance est collaborative et démocratique à tous les niveaux. Il n’y a ainsi pas d’organisation au niveau global centralisant les partenariats et les prises de décisions. Au niveau français, la gouvernance se fait de manière participative et « agile » grâce à une assemblée générale permanente (à l’aide de l’outil web Loomio).
– Chaque acteur de la plate-forme est considéré comme un partenaire, co-constructeur du projet.
– Discussion en cours avec des acteurs des territoires pour accompagner la digitalisation sur les questions alimentaires.
– Discussions en cours pour partenariats avec des acteurs travaillant sur des problématiques similaires.
– Le manque de fonds d’amorçage.
– Peu de moyens financiers mais aussi humains pour le moment, ce qui ralentit les améliorations voulues.
– La difficulté à communiquer sur le sujet des infrastructures numériques induisant parfois une confusion des interlocuteurs.
– Le foisonnement d’outils numériques à l’heure actuelle avec une difficulté pour se repérer dans cette « jungle numérique ».
– Développement en cours de partenariats avec des fondations et des entreprises pour mettre en place des fonds d’amorçage.
– Projet de coopération entre les acteurs numériques pour travailler à l’interopérabilité des plateformes afin de simplifier la vie des producteurs et utilisateurs (datafoodconsortium.org)
– Trouver de nouvelles compétences bénévoles (en développement Ruby (un langage de programmation libre) et communication notamment).
– Financer du personnel pour aider à développer la partie communication et la création de nouveaux outils d’animation de communauté.
– Travailler sur l’interopérabilité : càd laisser la liberté à chaque acteur de choisir sa plateforme et faciliter les liens et les partenariats avec d’autres plateformes.
– Améliorer les fonctionnalités offertes par la plateforme.
– Développer la partie communauté pour favoriser le partage, l’essaimage, et la connaissance des modèles de hubs alimentaires.
– Le facteur principal de réussite et d’extension du programme sera la capacité à rassembler une communauté forte et variée autour de ces modèles de hubs alimentaires. Il est également intéressant d’impliquer réellement les hubs utilisateurs de la plateforme dans la gestion partagée de leur commun.
– L’essaimage et le soutien à l’émergence d’une multitude de hubs alimentaires en tout lieu dépendra principalement de la capacité à nouer des partenariats pertinents.
– Travailler sur la nature, les modes opératoires, le modèle logistique et économique des hubs, mesurer leurs impacts environnementaux, sociaux et économiques.
– Travailler sur l’interopérabilité des plateformes et outils de gestion, et comment cette dernière peut permettre le changement d’échelle des circuits courts notamment grâce à des gains d’efficacité en matière logistique et grâce à la simplification des opérations quotidiennes pour les producteurs et hubs alimentaires.
– Bouré, M. « La troisième révolution alimentaire : vers un âge agro-communautaire » OuiShare Magazine (2016)
– Bouré, M. « Système alimentaire 3.0 : les voies de la disruption » OuiShare Magazine (2016)
– Issac, H. et Pouyat, M. « Les défis de l’agriculture numérique dans une société connectée » Renaissance numérique (2015)
– Mao, B. « Le siècle des communs » Usbek et Rica (2015).
Vidéos:
– Vidéo de présentation lors d’un pechakucha (déc. 2016) : http://www.pechakucha.org/cities/paris/presentations/be-the-food-you-want-to-share-2
– Presentation de la 3ème révolution alimentaire à Sharing Lille (2016) par Myriam Bouré : https://ww
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**