Nature et jardins comestibles en région Nord-Pas-de-Calais
Depuis 2015, Mélanie Lavigne conçoit des jardins écologiques et nourriciers en Nord-Pas-de-Calais et propose des ateliers de découverte et d’utilisation des plantes sauvages comestibles à travers des balades gourmandes et des ateliers de cuisine sauvage
Auteurs(s)
Programme
Démarrage : 2015
Lieu de réalisation : Nord-Pas-de-Calais
Origine et spécificités du financement : Apport personnel
ORIGINE ET CONTEXTE
Habitante du Nord-Pas-de-Calais, passionnée de botanique, de nature et de transmission, formée à la permaculture, à l’aménagement paysager et à l’ethnobotanique, Mélanie Lavigne a eu à cœur de créer une activité permettant aux habitants de bénéficier d’un meilleur cadre de vie et d’une alimentation de qualité mais aussi de restaurer, par le biais des jardins et des espaces verts, des oasis de biodiversité. En Nord-Pas-de-Calais, l’extension des zones urbaines industrielles et commerciales est forte, et se fait au détriment des terres agricoles et des milieux naturels. De plus, l’activité agricole et la culture des jardins sont très consommatrices de produits phytosanitaires.
Objectifs
– Transmettre des connaissances de manière pédagogique autour du végétal et de la permaculture (plantes sauvages comestibles, ethnobotanique, jardin…).
– Permettre au plus grand nombre de bénéficier d’une alimentation nutritive, écologique et économique, mais aussi d’accéder à une autonomie alimentaire en pratiquant la cueillette sauvage et en concevant des jardins nourriciers
– Participer à la restauration de la trame verte et bleue de la région en préservant la qualité des eaux, les corridors biologiques et la santé des êtres vivants, en utilisant des produits et outils alternatifs aux pesticides
– Faire connaître la permaculture et le lien entre alimentation, écosystème et environnement
– Développer le nombre d’oasis de biodiversité avec chaque potager créé
– Faire plaisir aux gens, assouvir leurs rêves
ACTIONS MISES EN OEUVRE
– Conseil, conception et réalisation de jardins écologiques et comestibles en permaculture auprès de particuliers, entreprises, établissements publics
– Ateliers et formations pédagogiques : organisation de balades pour découvrir les plantes sauvages comestibles : critères d’identification, règles de cueillette, comment les cuisiner…
– Animation d’ateliers de cueillette et de cuisine sauvage
– Ateliers de sensibilisation auprès du grand public lors de manifestations
– Conférences sur les plantes sauvages et création d’une formation à destination des paysagistes : « comment intégrer les plantes sauvages comestibles dans un aménagement paysager »
– Actions de communication : Presse papier, télévision, Facebook (« avant / après »), bouche à oreille
– Accompagnement de communes et d’entreprises : permaculture, potagers, aménagements paysagers, ateliers cuisine,
– Etude Ethnobotanique pour la création du futur jardin germanique du Jardin Mosaïque
Résultats et impacts, quantitatifs et qualitatifs
– Les balades et les ateliers de cuisine sauvage permettent aux participants de découvrir et de se réapproprier un savoir-faire ancestral : art de la cueillette et utilisation des plantes sauvages
– Les jardins en permaculture écologiques et nourriciers permettent de recréer des oasis de biodiversité sur un territoire fortement urbanisé, et de garantir aux habitants une autonomie alimentaire
– La restauration de la trame verte et bleue, l’utilisation de traitements naturels, les actions de sensibilisation sur l’environnement contribuent à l’amélioration du climat au niveau local
– environ 2000 personnes suivent la page Facebook
– Il y a beaucoup de satisfaction partagée à rendre les personnes autonomes (gestion du jardin, bonnes récoltes), leur faire redécouvrir ce savoir et à « semer des graines » auprès des publics rencontrés en balade, en entreprises, sur des stands, dans les communes
– Le nombre de demandes est croissant : 15 demandes au mois d’août 2019 de particuliers pour des potagers privés et demandes de visites de jardins déjà créés
Originalité
– Transmission d’un savoir-faire et de connaissances qui permettront à différents publics d’être autonomes au niveau alimentaire et d’avoir des solutions pratiques pour mieux respecter leur environnement et leur santé : un jardin peut à la fois être esthétique, utile et comestible.
– Le projet est à échelle humaine : proposer à chacun de découvrir des solutions alternatives avec une approche ludique et pédagogique.
Partenariat(s)
PNR Scarpe Escaut, Institut Genech, l’université de la Catho (animation autour des plantes médicinales), la MEL, la MRES, Grands Ensemble, Centre régional des ressources génétiques de Villeneuve d’Ascq, Conservatoire Botanique de Bailleul, l’agence de l’eau, les villes de Lille, Tourcoing, Santes, Villeneuve d’ascq, Fretin, Lomme, Saint Amand les eaux, Le bureau d’études paysagiste « Les Saprophytes », entreprise TB vergers, entreprise 3E concept, Leroy merlin, Adeo, restaurant la laiterie…
Retour d’expérience
Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :
– Faire connaitre le projet
– Manque de moyens financiers
– Au départ, difficile de définir les tarifs
– Aspect physique du métier
– La précarité du statut (en cas de maladie ou de grossesse par exemple)
– Il n’y a pas de solutions pour tout (comme l’existence d’un champ voisin traité aux pesticides)
Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :
– Mise en place d’une meilleure stratégie de communication : création d’une lettre d’information
– Dossiers d’aide au financement
– Augmentation des tarifs
– Déléguer le travail à des partenaires paysagistes
– Diversification comme des balades dégustation vin et plantes sauvages à la citadelle de Lille avec un caviste
Améliorations futures possibles :
– Proposer des cours de botaniques appliqués aux plantes sauvages comestibles dans les lycées d’horticulture et d’hôtellerie, proposer des cours à domicile de création de jardins comestibles
– Développer l’accompagnement des communes vers une pratique permacole des espaces verts de la commune.
– S’orienter davantage vers la conception avec de l’accompagnement sur le terrain, déléguer la réalisation à des paysagistes
– Accompagner entreprises et collectivités publiques
– Etre formatrice (dans des écoles de naturopathie etc…)
– Nouer de nouveaux partenariats avec des TPE d’activités de cosmétiques naturels, de Feng Shui, etc.
– Réhabiliter les variétés anciennes et locales
Présentation des facteurs de réussite et conseils pour une généralisation ou un essaimage :
– Une solide connaissance et expérience en botanique, en aménagement et en entretien de jardin au naturel, en gestion de milieu naturel, en culture de potager ainsi que de la créativité et l’envie de transmettre sont nécessaires
– Le bien-être, croire en soi, ne pas douter
– Ne pas être trop exigeant avec soi-même
– Le site internet
– Le réseau : apporte de la motivation, de l’énergie et des prospects
– Etre passionnée
– L’esthétisme est assez important : la jungle de la permaculture peut effrayer
Références
Couplan, F. « Les plantes sauvages comestibles et toxiques » Delachaux et Niestlé (2013)
Couplan, F. « Guide nutritionnel des plantes sauvages et cultivées » Delachaux et Niestlé (2011)
Thénevin, T. « Les plantes sauvages, connaître, cueillir et utiliser » Lucien Souny «(2008)
Lapouge-Déjean, B ; « Mariages réussis, associations écologiques au jardin d’ornement » Terre vivante (2005)
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**