Manger Bio 56 est un groupement de producteurs bio organisés en association depuis 2003 qui regroupe une trentaine d’adhérents. Elle vise à offrir un service d’approvisionnement de la restauration collective en produits biologiques et locaux.
Démarrage : 2003
Lieu de réalisation : Morbihan
Origine et spécificités du financement : Démarrage grâce à une subvention du conseil départemental. Aujourd’hui : autofinancement
Manger Bio 56 a vu le jour en 2003 lorsque des gestionnaires et des élus du pays de Lorient ont souhaité intégrer des produits issus de l’agriculture dans les menus de leurs cantines. Plutôt que de démarcher auprès des producteurs individuellement, ils se sont tournés vers le Groupement des Agriculteurs Biologiques du Morbihan (GAB 56) qui a eu l’idée de créer une entité économique indépendante, Manger Bio 56, une association de producteurs pour livrer tous types de produits agricoles à la restauration collective. Dès le départ, tous les types de métiers étaient représentés : maraîchers, paysans boulangers, producteurs laitiers, etc.
– Faciliter la structuration de l’offre grâce à une organisation économique assurée par les producteurs eux-mêmes, dans le but de rester maître de leur production et de leur prix.
– Observer une démarche équitable en assurant une rémunération juste aux paysans et un prix juste aux gestionnaires.
– Favoriser les échanges entre les cuisiniers, gestionnaires, responsables de sites…et les paysans.
– Relocaliser l’alimentation : permettre aux paysans de mettre en culture ou de transformer des matières premières pour la restauration collective de leur secteur.
– Contribuer à interdire l’utilisation de pesticides, engrais chimiques de synthèse, OGM, etc, par la certification bio.
– Participer à développer l’AB sur le département du Morbihan, à développer la filière agrobiologiste Morbihannaise en favorisant les ventes locales de produits bio.
– Favoriser et soutenir des producteurs en projet de conversion ou d’installation vers l’agriculture biologique et leur permettre d’intégrer une structure de commercialisation
L’association est dirigée par les producteurs eux-mêmes : elle fonctionne en co-présidence avec un bureau et un conseil d’administration. Les producteurs se réunissent par commissions produits : maraîchage, produits laitiers etc.
L’association offre un service de bourse d’échange entre producteurs et consommateurs.
Manger Bio 56 gère donc :
– L’achat des produits au paysan. Une marge modeste est appliquée et le produit est vendue à la restauration collective dans le département du Morbihan.
– La centralisation et le traitement des commandes (devis, facturation, préparation, bon de livraison). En fonction de la demande, Manger Bio 56 organise l’approvisionnement en travaillant en escargot, c’est à dire en visant les producteurs les plus proches du site.
– L’accompagnement à la demande.
– La prospection commerciale.
– La dégustation de produit et l’organisation de rencontre avec le paysan.
Elle joue le rôle de plate-forme virtuelle car elle ne stocke ni ne livre les produits. Les producteurs restent maîtres de leur produit jusqu’à la livraison et assurent la logistique. L’organisation collective présente plusieurs avantages. Elle permet d’assurer un approvisionnement malgré la saisonnalité et les aléas liés à la production : si le producteur du secteur ne peut pas honorer une commande en raison d’une mauvaise récolte, d’autres adhérents pourront prendre le relais.
Dès sa création, Manger Bio 56 a noué un partenariat avec Biocoop restauration pour démarrer des livraisons sur des secteurs où il n’y avait pas encore d’adhérents et pour proposer un complément de gamme. De la même façon, les producteurs du groupement ne fournissant pas de viande, l’association s’est tournée vers Montfort Viandes qui transforme les produits carnés de Bretagne Viande Bio (BVB), afin de compléter son offre.
Manger Bio 56 propose donc une gamme variée et complète de produits. Des transformateurs ont également intégré l’association comme par exemple Marie la Galette pour proposer des galettes au catalogue.
Manger Bio 56 présente un bilan très positif. L’activité ne cesse de progresser et le chiffre d’affaire est toujours en hausse. Le groupement est reconnu par les collectivités comme un interlocuteur professionnel. Cette progression a permis l’embauche à 80% de l’actuelle salariée, complétée plus tard par une seconde embauche.
Une trentaine d’adhérents satisfaits composent aujourd’hui l’association. La prise en charge de la commercialisation de leurs produits par l’association les soulage beaucoup. Une centaine de clients réguliers sont enregistrés sur un exercice complet. L’association est recommandée et le bouche à oreille fonctionne très bien, les structures viennent par elles-mêmes, ce qui évite à Manger bio 56 de consacrer trop de temps au démarchage.
Une gamme phare se démarque : les produits laitiers. Ils sont faciles à vendre et ils plaisent.
Manger bio 56 a le sentiment d’observer une prise de conscience collective et un changement des mentalités sur la nécessité de manger bio et de relocaliser l’alimentation, parmi ses adhérents et ses clients.
– Structure associative gérée par les producteurs eux-mêmes.
– Un espace de prise de commande bio et local unique.
– L’association est adhérente du GAB 56 qui joue un rôle essentiel en parallèle pour l’accompagnement au changement de pratiques du côté de la consommation (intervient dans les écoles, accompagne les mairies, organise des formations cuisiniers…)
– Certipaq (organisme pour certifier les engagements pour l’agriculture biologique)
– Adhérent à la MBIM : Manger Bio Ici et Maintenant (réseau des « Manger bio »)
Pour assurer un complément de gamme :
– Biocoop restauration
– Montfort viandes qui transforme la viande d’adhérents de BVB : Bretagne viande bio
– Marie la Galette
– Kerguillet (produits laitiers)
– Manger Bio 56 a démarré à Lorient et y a rencontré une difficulté importante. Avant même que des producteurs récoltent leurs premiers produits pour approvisionner la restauration collective, une entreprise s’est installée dans la région, proposant des prix très bas. Les cuisines centrales se sont tournées vers ce prestataire au lieu de d’honorer leur commande auprès de manger bio 56. Se retrouvant sans clientèle, les maraîchers ont fini par se désengager de Manger Bio 56. C’est pourquoi l’activité de Manger Bio 56 s’est quelque peu éteinte sur le secteur de Lorient.
– La vente de légumes connaît des difficultés liées à la complexité pour les cuisiniers de planifier des menus en fonction de la météo et des saisons.
– Un certain manque de soutien / portage politique.
– Suite à l’échec du pays de Lorient, Manger bio 56, s’est tourné vers le pays de Vannes, où ça a fonctionné.
– Le manque de planification tend à être résolu par l’accompagnement du GAB 56 et par la sensibilisation de Manger Bio 56.
– La législation va maintenant dans le sens du développement du bio et du local dans la restauration collective : la loi EGALIM suscite des espoirs et annonce une progression.
– Développer l’emploi de Laetitia, augmenter son temps de travail de 2 à 4 jours par semaine.
– Étoffer les ventes en légumes. Lorsque l’équilibre financier sera atteint, l’organisation logistique pourra peut-être être développée.
– Une initiative de producteurs, portée par des producteurs : cela permet de garder le sens premier et militant
– Approche du travail par la concertation et l’échange
– Le statut associatif permet d’éviter d’être attiré par l’opportunisme et de renforcer le militantisme
– La force du collectif
Étude auprès des communes sur leur ressenti face à leur perte de maîtrise des cantines municipales.
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**