Le CCAS de la ville d’Angers a mis en place depuis 2011 la distribution de Filets Solidaires, en partenariat avec le Jardin de Cocagne Angevin. Les filets sont composés en partie de produits de surplus, triés par le Jardin de Cocagne, puis sont distribués aux usagers dans des lieux de vie sociale (Maisons de quartier, etc.). Ils sont destinés à des personnes en précarité qui n’ont pas accès à l’aide alimentaire traditionnelle, et le prix du filet varie en fonction de leurs ressources.
Démarrage : 2011
Lieu de réalisation : Angers
Budget : 260000
Origine et spécificités du financement : CCAS Les bénéficiaires DRAAF pour l’activité du Jardin de Cocagne
CCAS d’Angers
Angers Cedex 02 – 4902029 rue David d’Angers
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En 2010, la nouvelle municipalité d’Angers a voulu créer une épicerie sociale. Mme Denieulle animait en parallèle un comité réfléchissant à l’amélioration de l’aide alimentaire à Angers et rassemblant des usagers de la précarité, du CCAS, des travailleurs sociaux, des élus. Le fruit de leur réflexion a conduit à s’orienter vers une distribution de filets au lieu d’une épicerie sociale, destinée à une population en précarité mais ne bénéficiant pas toujours des minima sociaux, avec une tarification en fonction des revenus, et une distribution hors des lieux traditionnellement associés à l’aide alimentaire.
D’autre part, il y a eu à l’époque une commande de la DRAAF pour inciter les acteurs à trier et valoriser les légumes jetés, à laquelle le Jardin de Cocagne angevin avait répondu. Après avoir redistribué les produits essentiellement à la Banque Alimentaire et aux Restos du Cœur, ils ont souhaité s’associer aux Filets Solidaires.
– Aider à la création d’emploi et lutter contre le gaspillage alimentaire à travers l’action du Jardin de Cocagne
– Contribuer au développement d’une alimentation équilibrée. En effet, les produits redistribués à partir des surplus des GMS sont souvent des produits laitiers ou carnés, c’est pourquoi le projet souhaite se concentrer sur les fruits et légumes.
– Lutter contre l’isolement et aider à la solidarité en s’appuyant sur le tissu associatif local pour créer des espaces de distribution accueillants, lieux de partage et de discussion
– Participer au développement des territoires en impliquant les Maisons de quartier et les associations œuvrant dans les champs de l’éducation, de la culture, du social dans la distribution des filets. La participation au projet leur apporte de la visibilité et un public différent.
– Distribution de filets solidaires de 5 kilos de fruits et légumes, venant pour un tiers du Jardin de Cocagne et pour les deux tiers d’achats auprès de grossistes. L’inscription obligatoire est conditionnée à la détention de la carte partenaire délivrée par les services sociaux des mairies de quartier et à la justification du quotient familial. Le public qui reçoit les filets est composé d’environ 30% qui ont droit aux minimas sociaux et 70% qui n’avaient pas accès à l’aide alimentaire sur le territoire auparavant. Le prix du panier varie entre 2,60 euros et 6,10 euros en fonction des ressources des bénéficiaires. Le paiement et la réservation du filet se font à l’avance. La distribution se fait dans les maisons de quartier ou dans d’autres structures associatives, mais qui n’ont pas d’accueil et n’ont pas de mission d’aide alimentaire dans leurs activités principales.
– Tous les mois des animations sont organisées dans les lieux de distribution avec des dégustations, des échanges de recettes, des visites, des achats de filets pour vérifier le coût des produits, des interventions autour du bien-être et de la santé. Ce ne sont pas les bénévoles qui les animent mais d’autres acteurs du territoire, comme la Maison des Solidarités par exemple. Le pilotage technique (achats, tri, conception des filets) est fait par le jardin de Cocagne et le pilotage stratégique est un partenariat entre le Jardin de Cocagne et le CCAS.
– D’autre part, la Mairie d’Angers a mis en place une Mission d’Animation pour une Alimentation Solidaire (MAAS) depuis janvier 2016. Il s’agit de coordonner l’aide alimentaire sur le territoire. Tout nouveau projet sur ce thème doit être approuvé par un comité de la MAAS.
– 12 lieux de distribution existent répartis sur 10 quartiers d’Angers.
– Plus de 120 bénévoles sont engagés.
– Le nombre de bénéficiaires a pu atteindre 1000 personnes, et se situe autour de 600 en 2016.
– Longue période de réflexion autour du projet impliquant tous les acteurs concernés, dans le but de répondre aux problématiques de la façon la plus adaptée. Les évolutions du projet participent de cette même dynamique.
– Pilotage bicéphale original à la fois par une association et une collectivité, et leur association à des acteurs très divers sur le plan opérationnel.
– Mettre en place de l’aide alimentaire dans des lieux au départ destinés à d’autres formes de solidarité.
– Economie circulaire intéressante où l’on récupère, on trie, valorise, distribue et consomme.
– Proposer une aide alimentaire à des personnes qui ne sont pas éligibles aux minimas sociaux mais rencontrent des difficultés.
Partenariats opérationnels: Jardin de Cocagne, les lieux de distribution partenaires;
Partenariats financiers: CCAS, Participation des bénéficiaires, DRAAF pour l’établissement du système de tri mais qui n’est pas destiné uniquement aux filets solidaires.
– Un filet de 5 kilos est trop important pour une personne seule. Cependant, la réalisation d’un demi-filet est trop difficile à mettre en œuvre techniquement.
– Équilibre financier difficile à trouver.
– Difficultés pour certains adhérents à se voir établir la carte partenaire.
– On peut annuler ou reporter le filet 48 heures avant.
– Encouragement du partage des filets entre les personnes seules.
– Fermeture de 5 semaines par an pour réduire les coûts, mais cela peut causer une perte de rythme et les gens ne reviennent pas.
– Possibilité de faire la carte partenaire sur les lieux de distribution.
– Un travail sur la communication. En effet, les filets solidaires ont bénéficié pendant 3 ans de publicité dans les journaux municipaux. Il s’agit aujourd’hui de trouver de nouvelles façons de communiquer : continuer les opérations comme l’organisation d’un grand repas des bénévoles au Jardin de Cocagne avec l’élaboration d’une recette commune de confiture et les dons de 700 pots réalisés à partir de cette recette dans les filets.
– Remobiliser tous les partenaires, en particulier les lieux de distribution, en leur donnant à nouveau de la place dans le projet pour qu’ils soient de véritables relais. Auparavant ils étaient dans les comités de suivi ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.
– Former les bénévoles afin que chaque lieu de distribution soit autonome avec chacun des référents et des bénévoles, les aider à avoir des compétences pour gérer cette « entreprise ». Leur donner des outils, notamment pour les questions de budget.
– Pour augmenter la participation des bénéficiaires, les filets solidaires tentent d’insuffler une idée de réciprocité dans le projet en encourageant les bénéficiaires à devenir bénévoles.
Mettre en place une longue réflexion sur le projet en invitant tous les acteurs concernés.
Comment pourrait-on mettre en place des programmes de formation des bénévoles adaptés aux réalités ?
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**