Le Programme 30 000 Paniers solidaires est une initiative du Réseau Cocagne depuis 2010. Il rassemble 38 Jardins de Cocagne qui mettent en place un système des paniers solidaires pensé dans le double objectif de favoriser l’accessibilité des produits bios et de proposer une solution d’intégration des personnes bénéficiaires comme partie-prenantes du projet d’association. Le volet principal consiste en la vente d’un panier de produits bio en circuits courts à prix réduit. Les bénéficiaires deviennent adhérents à l’association sur la base d’une participation à hauteur de maximum 30% du prix du panier, le reste étant financé les partenaires locaux du projet et par le Réseau à l’échelle nationale. Un second volet est centré sur la sensibilisation de ces adhérents via des actions pédagogiques basées autour du partage et de la convivialité : des ateliers de cuisine, de jardinage, de nutrition etc. dans le but de favoriser le changement, la capacité de choix, l’autonomie.
Démarrage : 2010
Lieu de réalisation : Paris
Budget : 335000
Origine et spécificités du financement : Co-financement par le Réseau à l’échelle nationale, partenaires locaux de chaque jardin et consommateurs
Le programme 30 000 Paniers Solidaires est né d’un double constat. Le premier est que les personnes faisant appel à l’aide alimentaire sont en demande d’une plus grande diversité et meilleure qualité des produits alimentaires proposés et souffrent de la stigmatisation du statut de bénéficiaire.Le second constat est que les personnes en situation de précarité sont pour la plupart exclues des réseaux de consommation bio et en circuit court autant pour des raisons d’accessibilité économique, que physique. Les Jardins de Cocagne facilitaient déjà l’accès aux légumes bio aux salariés en insertion, via des prix réduits ou du don. A partir de cela, le programme est né de la volonté de proposer un cadre national pour accompagner la mise en place d’un système de paniers solidaires dans lequel la personne intègre le Jardin en tant qu’adhérent à part entière.
>Favoriser l’accès régulier aux légumes bios à des personnes n’ayant pas les moyens de se les procurer à travers un système dans lequel elles sont pleinement partie-prenantes.
> Favoriser le changement, la capacité de choix, l’autonomie via des actions pédagogiques basées autour du partage et de la convivialité : des ateliers de cuisine, de jardinage, de nutrition etc.
Le système panier solidaire : chaque jardin développe son projet solidaire à partir d’un même fonctionnement : le panier est pris en charge à hauteur de maximum 30% du prix du panier par le consommateur, le reste étant à charge du Réseau Cocagne via le financement de partenaires nationaux, et des partenaires locaux.
Les partenariats locaux sont mis en place par chaque Jardin qui construit avec ceux-ci le mode de pilotage du programme : le lieu de retrait, les responsables des contacts avec les personnes concernées, etc. – un mode de fonctionnement qui varie donc d’un Jardin à l’autre. Les personnes intéressées par l’offre de panier sont orientées par les travailleurs sociaux vers le Jardin.
Pour répondre au second objectif, tout un ensemble d’activités est aussi prévu autour d’ateliers de cuisine, de courte formation, et autres pour sensibiliser à une alimentation saine.
Le Réseau Cocagne : est en charge de
– l’animation : favoriser l’échange d’expériences et de pratiques entre les Jardins, décliner les partenariats nationaux à l’échelle locale
– La gestion : le pilotage et suivi de projet, l’évaluation de l’impact
– la communication : élaboration d’outils de communication pour les jardins, campagne de levée de fonds
38 Jardins font partie du programme en 2018, en constante augmentation depuis sa création (13 nouveaux depuis 2016) Et mobilise ainsi une centaine de partenaires locaux. En 2017 ce sont 25 500 paniers qui ont été distribués aux quelques 1100 adhérents. On compte aussi plus de 950 ateliers et temps de rencontre organisés dans le cadre du volet sensibilisation.
Les changements attendus sont liés à l’apprentissage de nouvelles manières de consommer via un apport hebdomadaire de légumes de saison dans le foyer et des outils et techniques diffusées via les actions collectives mises en place. Au-delà, c’est une démarche qui permet une valorisation personnelle des personnes qui s’impliquent dans un projet collectif et engagé. Enfin, le jardin est un lieu de rencontres qui permet aussi une forme de rupture de l’isolement, rencontres avec l’ensemble des adhérents.
Le programme se distingue sur deux aspects principaux.
Tout d’abord, en 2010 le programme du Réseau Cocagne est le premier à expérimenter à grande échelle un projet d’accessibilité alimentaire en circuit court sur la base d’adhésion à des paniers de légumes bio.
Ensuite, le montage local du projet doit être mis en valeur : il permet une construction pérenne du projet avec des partenaires locaux ancrés dans le territoire. Cela permet d’engrener un ensemble de changements de pratiques pour les consommateurs eux-mêmes, mais aussi pour les travailleurs sociaux, et toutes les personnes impliquées. Le projet prétend ainsi engager une dynamique autour des multiples dimensions de l’alimentation et pas seulement sur l’aspect nutritionnelle (le partage, la convivialité, le bien-être, la citoyenneté etc.)
C’est finalement basé sur le fonctionnement promu dans les « PAT » ou Projet Alimentaire Territorial qui met en avant l’importance des stratégies multi-acteurs à l’échelle locale.
– plus d’une centaine de partenariats publics et privés au niveau local
– au niveau national le programme est soutenu par la DGCS, le Secours Catholique, la CCMSA, Naturalia, le fondation Terre de Sienne et Biocoop.
– 318 donateurs lors de la campagne de dons de 2017
– La solidité des projets solidaires va dépendre de la solidité du jardin ou de la solidité des partenaires locaux. En effet, la dotation nationale restant limitée, il faut que le jardin puisse assurer le fonctionnement et les coûts (notamment l’animation du dispositif au local avec les partenaires et adhérents) et que les partenaires soient suffisamment impliqués pour orienter et mobiliser le public cible.
Vont lancer une étude d’impact et développer une méthode qui pourra être répliquée au niveau local.
> Volonté de changement d’échelle en couplant le programme avec d’autres dispositifs telle qu’une plateforme qui centraliserait les productions d’agriculture bio de la région et pas seulement des Jardins et prendrait en charge le conditionnement, la distribution et la livraison. Ce système déjà en place par exemple avec le Val-Bio Centre pourrait être répliqué et intégrer les paniers solidaires à prix réduit.
> Projet de reproduire une première rencontre autour de « l’Alimentation pour tous »qui avait eu lieu en Occitanie et qui rassemblait une centaine de personnes pour discuter des enjeux de l’alimentation solidaire.
> Un guide des paniers solidaires est également en projet pour donner des outils à des personnes qui souhaiteraient reproduire le système.
> Être inscrit dans un programme national : permet de donner une assurance, un cadre d’accompagnement et de financement.
> Pourvoir compter sur des financements pluriannuels : permet d’avoir de la visibilité sur le plus long-terme
> S’appuyer sur le savoir et des savoir-faire déjà existants au niveau local : par exemple le lien du jardin avec ses adhérents, et les liens du réseau et des jardins avec les acteurs sociaux
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**