Le collectif des SDF de Lille agit en complément de l’action sociale. Depuis 2011, il contribue à réinsérer les sans-abri dans la société, en mettant en application le concept de la “pair aidance”, notamment dans l’accès aux droits et au logement des personnes en situation d’exclusion.
Démarrage : 2011
Lieu de réalisation : Lille
Origine et spécificités du financement : N/C
Le Collectif des Sans Domicile Fixe (SDF) de Lille a été crée suite à l’expulsion de 3 SDF accueillis dans un Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) de Lille. Ce sentiment d’injustice a entraîné la création d’un mouvement de défense des droits et des devoirs en 2011. Depuis 2012, le mouvement s’est organisé en association loi 1901. Sa première Assemblée Générale s’est tenue en 2013.
– Permettre la réinsertion sociale et professionnelle des sans-abri
– Garantir l’accès et le maintien dans le logement des personnes à la rue
– Accompagner les SDF dans leur accès aux droits
– Favoriser l’entraide et (re)créer le lien social
– Accueil inconditionnel de toute personne en situation de précarité à la métropole Lilloise. Une adhésion à l’association (1€) est demandée. Elle se présente comme un moyen de renforcer le sentiment d’appartenance à un groupe.
– Le collectif va à la rencontre des personnes à la rue pour recueillir leurs besoins et/ou les orienter vers les interlocuteurs appropriés. Cette démarche a permis de créer un “Kit Hygiène” basé sur les demandes des sans-abri, ainsi qu’un Plan de Lille avec l’ensemble des structures utiles à connaître.
– Il facilite l’accès aux droits des SDF: Fonds de Solidarité Logement (FSL), Droit Au Logement Opposable (DALO), Aide Pour le Logement (APL)…
– Il réalise un accompagnement vers et dans le logement. Il propose une alternative à la procédure de relogement classique en visant d’abord le parc privé.
– Il se présente comme la “voix des sans voix”, notamment à travers la création de Conseils de Vie Sociale (CVS), en conformité avec la loi 2002-2.
– En 3 ans, 150 personnes ont été relogées dans le parc privé.
– La durée moyenne de la procédure de relogement du collectif est de 1 mois et 22 jours, contre 2 ans et demi pour une procédure classique.
– Une vingtaine de propriétaires du parc privé sont devenus des “partenaires” et contactent automatiquement le collectif lorsqu’un logement est disponible. Ils aident même leurs locataires pour l’alimentation et la recherche d’emploi.
– 2 agréments : “Ingénierie Sociale” et “Intermédiation et Gestion Locative Adaptée”
– Importante médiatisation (articles dans le Monde, la presse locale…)
L’approche du collectif est ascendante. Ce sont des SDF eux-mêmes qui se sont organisés et mobilisés pour venir en aide à des personnes connaissant la même situation. Il met en pratique le concept de la « pair aidance » : les anciens sans-abri qui maîtrisent les démarches d’accompagnement aident leurs pairs.
L’armée du Salut, Centre hospitalier universitaire (CHU), Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP), Association Baptiste pou l’Entraide et la Jeunesse (ABEJ), Eole, Accueil Réinsertion Promotion Education (ARPE) (Cambrai), Areli, Fondation Abbé Pierre, Magdala, OZANAM, SPIP de Lille CMAO, SIAO, ARIANE (Agence de tutelle) Mairie de Lille, Rotary, MEL (Métropole Européene Lilloise), FSL, Faculté des sports Lille 2, URIOPSS, FNARS
– Réticences des propriétaires pour accueillir des sans-abri, à cause de leurs préjugés attachés à ce type de public.
– Les personnes rencontrées peuvent abandonner soudainement l’accompagnement ou se présenter de façon irrégulière.
– Manque de reconnaissance :
> Les associations se sentent menacées et ont l’impression de faire face à une nouvelle concurrence.
> Les subventions obtenues sont insuffisantes par rapport aux besoins réels
N/C
– D’ici 5 ans, le Collectif envisage d’élargir son action au niveau national, en commençant notamment par Marseille. De plus, la ville de Cambrai appelle le Collectif à s’y implanter.
– Il souhaite organiser des rencontres avec les associations du territoire, ainsi que la municipalité et les représentants de l’Etat spécialistes de la question. Il projette aussi de mettre en place un “Inter-CVS”.
– Il a la volonté de créer une formation pour les anciens de la rue et les rémunérer en tant qu’“experts du vécu”.
– Adopter le système de “pair aidance” : les personnes à la rue acceptent plus facilement de se faire aider par des anciens sans-abri ayant vécu des situations similaires. Cela permet également de mieux cerner les besoins de ce public.
– Se rendre crédible aux yeux des propriétaires :
> leur proposer des dossiers dans lesquels toutes les démarches administratives ont déjà été effectuées (demande de FSL, d’APL…).
> leur garantir le bon paiement du loyer chaque mois, grâce à un suivi régulier des personnes nouvellement relogées.
– Cibler, dans un premier temps, des logements du parc privé, avant d’envisager un logement social.
– Ne pas s’éloigner de l’objectif principal : aller à la rencontre des personnes à la rue.
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**