Depuis les années 2000, le réseau CIVAM (Centres d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural) en partenariat avec des structures sociales propose des séjours de rupture individuels ou en petit groupe pour des personnes sans domicile fixe. Les personnes accueillies sont intégrées dans le milieu ordinaire de l’agriculteur accueillant. Ces séjours agissent en complément du travail social et apportent un complément de revenus pour de petites fermes.
Démarrage : 2009
Lieu de réalisation : France entière
Budget : 10000
Origine et spécificités du financement : Fondations (Lecordier, Roulin…) et participation des structures sociales
Réseau Civam
Paris – 7501358 rue Regnault
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Le réseau Civam (Centres d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural) œuvre pour une agriculture durable et des campagnes vivantes. Il développe notamment un accueil à la ferme, pour agir comme un levier de lien social mais aussi un complément de revenus pour de petites fermes. A l’origine, il s’adressait principalement aux publics scolaires. Les structures sociales ont sollicité le réseau pour accueillir les publics qu’elles accompagnaient : jeunes de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ), seniors isolés, personnes en situation de handicap, femmes victimes de violence et personnes en grande précarité. Ainsi, un « accueil à vocation sociale à la ferme et en milieu rural » se structure depuis les années 2000.
Le programme présenté ici concerne l’accueil destiné aux personnes sans domicile fixe de la région parisienne (résidents de centres d’hébergement ou personnes orientées par les maraudes), issu du partenariat avec l’association Aurore.
Les objectifs varient selon les personnes qui envisagent le départ :
* profiter d’un séjour de repos, pour rompre avec les difficultés administratives, économiques, familiales, du quotidien
* renouer avec le monde agricole connu dans la passé ou dans le pays d’origine, parfois en lien avec un projet professionnel
* envisager la sortie de la rue et accepter un hébergement
Ce programme comprend aussi l’objectif de faire le lien entre les questions agricoles et les questions sociales, à travers des réflexions sur la précarité, l’alimentation, les modes de production…
– Environ 10 séjours individuels par an d’une durée d’une dizaine de jours
– Environ 2 séjours par an en couple ou en petit groupe de 2 à 4 personnes d’une durée d’une dizaine de jours
– 1 séjour collectif par an d’une vingtaine de personnes avec les référents des structures, d’une durée de 2 à 4 jours
– 1 rencontre tous les 2 ans entre accueillants / référents sociaux / résidents à Paris au sein des structures d’hébergement
– 6 Civam impliqués : Civam 29, FRCIVAM Auvergne, GRCIVAM PACA, Civam 31 et Civam Semailles 82
– Le nombre d’accueil dépend des financements levés : environ 30 personnes touchées par an
– Nombreux témoignages illustrant un impact significatif sur les projets personnels
– Impact positif sur les équipes accompagnatrices
– Essaimage au niveau local (cf. augmentation du nombre d’accueillants)
– Ouverture sur d’autres thèmes de travail en lien avec les structures sociales partenaires : projet de recherche-action « accès à l’alimentation durable pour tous », séminaire « migrations et milieu rural », visite du salon de l’agriculture avec les résidents d’un Centre d’Hébergement d’Urgence de Mineurs exilés (CHUM)…
Les séjours à la ferme interviennent en complément du travail social réalisé par les structures partenaires.
– Aurore, Armée du Salut, Cœur de femmes, maraudes Est et Ouest, centre d’hébergement d’urgence (CHU) du Loiret, CHUM Boulogne, Palais de la femme, CHU Mouzaïa, Cité du Refuge…
– Appui de chercheurs : Marie Loison Leruste (Paris XIII) et Bénédicte Bonzi (doctorante EHESS)
– Programmer les séjours dans le temps : beaucoup d’annulations liées à l’instabilité de la situation des personnes accueillies (changement de lieu d’hébergement, problèmes de santé, appréhensions au départ…)
– Gestion du partenariat complexe en raison du turn over des équipes des structures sociales : fréquent changement d’interlocuteur
– Évaluation de l’impact des accueils sur le long terme
La mise en place du séjour collectif en 2014 avait pour vocation de lever les appréhensions des résidents (1er contact avec le milieu rural) et de favoriser l’interconnaissance avec les structures sociales partenaires (présence des chefs de services et/ou travailleurs sociaux).
– Se donner les moyens d’évaluer le programme
– Partenariat en cours avec la Direction Départementale de la Cohésion Sociale (DDCS) du Finistère et un groupe d’accueillants
– L’accueil social en milieu rural est avant tout une affaire de relations humaines. L’accueilli est intégré dans le milieu ordinaire de l’accueillant.
– L’accueil social repose sur la structuration d’un réseau à 2 niveaux : une coordination nationale (formations des salariés, capitalisation, mutualisation, essaimage) et un maillage local (accompagnement des accueillants, partenariats locaux…).
– 4 leviers clés :
1) Élaboration de références et de supports de diffusion pour les salariés du réseau et les accueillants : situations d’accueil, cadres réglementaires, démarches de montage de partenariats, documents types, questions à se poser avant de lancer son projet, témoignages…
2) Accompagnement individuel et collectif des accueillants et porteurs de projets : formations, temps d’échanges de pratiques et entretiens individuels
3) Structuration de partenariats : des partenariats nationaux qui se déclinent en régions ; partenariat sur la durée ; et travail d’interconnaissance avec les structures sociales
4) Reconnaissance de l’accueil social : inscription de l’activité dans le code rural, légitimité auprès des institutions et promotion auprès du public
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**