La récupération des surplus alimentaires de La Cantine Savoyarde
Grâce à la récupération des surplus de cantines scolaires et restaurants solidaires, ainsi que des invendus de commerces locaux, La Cantine Savoyarde offre des repas au plus démunis, accompagnant parallèlement leur réinsertion (emploi, accueil de jour…).
Auteurs(s)
Programme
Démarrage : 1983
Lieu de réalisation : Chambéry
Budget : 600000
Origine et spécificités du financement : subventions de l’Etat, de la Région Rhône-Alpes, du Conseil Général de la Savoie, de la Ville de Chambéry, du Ministère de la Justice (Direction des Services Pénitentiaires) et de communes du Bassin Chambérien, ainsi que des remboursements de contrats ai
Organisme(s)
La Cantine Savoyarde
Chambéry – 7300022 avenue Docteur Desfrançois
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ORIGINE ET CONTEXTE
La Cantine Savoyarde fut fondée en 1983 par Alain d’Estournelles. Ancien SDF, ancien alcoolique, il est devenu cuisinier avant de fonder et de diriger la Cantine Savoyarde. Suite au décès de 2 personnes sans domicile à Chambéry, 14 associations se réunissent et il émerge de leur discussion la proposition d’une cantine pour les personnes en errance (seuls les résidents du CHU bénéficiant d’un dîner le soir).
Objectifs
– La devise : « Un repas chaque jour de l’année pour les plus déshérités »
– Servir des repas chauds et équilibrés toute l’année à toute personne en difficulté
– L’écoute et l’accompagnement : profiter des moments de convivialité que sont les repas pour aider les personnes à retrouver le chemin de l’emploi, de leurs droits et des structures aidantes.
ACTIONS MISES EN OEUVRE
L’inscription donne droit à 10 repas gratuits ; lorsqu’ils sont utilisés, ceux qui peuvent donnent 1,20€ pour le déjeuner, le dîner est gratuit. Afin d’impliquer les bénéficiaires, ils sont invités à participer à la vaisselle, rangement et autres tâches ménagères. Une centaine de bénévoles récupèrent les surplus non servis des cantines scolaires, de la Banque Alimentaire et des Restos du cœur ainsi que les invendus de la veille chez des supermarchés et commerçants (dans des véhicules équipés d’un double caisson isotherme). Ils préparent et servent ensuite les repas avec convivialité et chaleur.
Nouveaux locaux dans le pôle Geneviève de Gaulle-Anthonioz en 2007, proche du centre-ville.
Résultats et impacts, quantitatifs et qualitatifs
– 60 tonnes de nourriture récupérée par an (seulement 1800€ dépensés en 2013 pour l’achat de fournitures alimentaires)
– En 2013, le nombre de repas servis a dépassé les 62 500, soit plus de 171 repas par jour en moyenne pour 1808 personnes accueillies représentant 73 nationalités (20% a moins de 26 ans, 28% entre 27 et 35 ans, 44% entre 36 et 60 ans et 8% plus de 60 ans)
– L’accueil des personnes en difficulté : premier accueil et orientation, accueil de jour (1989), halte emploi. 100 à 150 personnes sont soutenues pour l’aide à l’insertion chaque année.
– Les déchets sont également donnés à des paysans pour nourrir leurs bêtes. Ceux-ci fournissent parfois des produits alimentaires (œufs, terrines) à l’association pour la remercier.
Originalité
Entre recyclage alimentaire, aide alimentaire et insertion sociale cette association s’attaque à plusieurs problèmes dans une même initiative, et sa pérennité est une preuve de son succès. Malgré les risques juridiques (cette récupération alimentaire étant théoriquement illégale), le cuisinier, ancien SDF Directeur de l’association, a su gagner la confiance de tous et est ainsi toléré, voire soutenu par les collectivités locales et pouvoirs publics.
Partenariat(s)
– La mairie de Chambéry : partie prenante du projet, elle a mis à disposition un local de 535 m2 (convention d’occupation pour 30 ans) et a financé les investissements nécessaires pour l’activité de restauration.
– Les cantines scolaires, Banque Alimentaire (membre fondateur en 1986), Restos du cœur (première base en Savoie), producteurs et éleveurs locaux, commerces locaux, Traiteurs, Centres Hospitaliers Spécialisés
– Entreprises d’Insertion, Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation (SPIP 73), Maison du Droit et de la Justice, Centre d’Accueil Éducatif (PJJ), Pôle Emploi, Mission Locale Jeunes, CHRS de Savoie (l’association « La Sasson » gère l’Accueil de Jour depuis 2002)
Retour d’expérience
Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :
– En 1987, La Cantine Savoyarde met en place les repas du soir, et la demande augmentant, elle cherche une nouvelle source d’approvisionnement : les surplus des collectivités scolaires. La difficulté fut de convaincre les cuisiniers et les intendants.
– Le risque alimentaire (la réglementation n’est pas favorable à ce type d’initiatives).
Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :
– Le directeur, lui-même cuisinier arrive facilement à convaincre ses collègues travaillant dans les lycées. Quant-aux intendants, certains acceptent, d’autres préfèrent attendre de voir.
– Pour tranquilliser les lycées, la Cantine Savoyarde prend le risque à sa charge et adresse une décharge (sous forme de convention) aux établissements scolaires les fournissant. Les 10 engagements (discutés avec les services de la DDCSPP) garantissent une bonne prise en charge du risque alimentaire. De plus, des contrôles des Services Vétérinaires de la Savoie réajustent le fonctionnement et rappellent les normes.
Améliorations futures possibles :
– Une plus grande attention sera portée aux contrôles des normes d’hygiènes.
– En conformité avec son éthique, La Cantine Savoyarde a décidé, e 2014, de se pourvoir d’un véhicule électrique, en remplacement d’un véhicule atteint par la limite de validité de son caisson isotherme.
Présentation des facteurs de réussite et conseils pour une généralisation ou un essaimage :
– L’aide des services notamment des Services Vétérinaires de la Savoie a permis d’élaborer des locaux en norme (agrandissement etc.) également au niveau sanitaire.
– Il est à noter qu’en matière de surplus des collectivités scolaires, celles-ci sont en suffisance en période scolaire. Cela sous-entend que, Chambéry étant une ville d’environ 60 000 habitants ce qui correspond à peu près au nombre de repas servis annuellement à la CANTINE SAVOYARDE, on pourrait imaginer reproduire l’exemple de cette association dans les villes préfecture de France, nous pourrions servir l’équivalent de dix millions de repas par an, et nous ne parlons là que de ville préfectures. Il est permis de rêver que cela se passe dans toutes les grandes villes de France, et les retombées en termes d’aide aux plus démunis, d’emplois…
Pour en savoir plus
– https://www.youtube.com/watch?v=d4fIFVqT3Dw&feature=youtu.be
– http://www.lavie.fr/solidarite/carnets-citoyens/a-chambery-une-cantine-solidaire-pour-les-sans-abris-17-12-2013-48006_459.php
– http://alpes.france3.fr/2014/04/21/cantine-savoyarde-le-res
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**