Situé au sud d’Orléans, la Gabare est un supermarché coopératif qui a ouvert ses portes le 11 septembre 2019. Une année après son ouverture, ce sont déjà pas moins de 1200 coopérateurs qui participent au fonctionnement de ce lieu de consommation “raisonnée” et de lien social.
Démarrage : Deux mille dix-huit
Lieu de réalisation : Olivet (45)
Après la fermeture d’un supermarché local dans le quartier situé au sud d’Orléans (La Source), Benoît LONCEINT et quelques autres personnes ont l’idée de le remplacer par un autre magasin. Les valeurs des supermarchés coopératifs ainsi que le succès de certains d’entre eux comme celui de La Louve (dans le 18ème arrondissement de Paris) les incitent à privilégier cette option. A partir d’avril 2018, les réunions s’enchaînent pour réunir suffisamment de personnes pour faire vivre le projet ainsi que des financeurs prêts à le soutenir. Les “amis de la Gabare” se constitue en octobre 2018 et le supermarché La Gabare ouvre ses portes le 11 septembre 2019, porté par 34 fondateurs et porteurs de projets.
La Gabare véhicule quatres principales valeurs :
– La recherche d’une alimentation saine (avec des produits bio mais aussi au maximum des produits locaux).
– Des produits à moindre coûts (La Gabare prend seulement 20% de marge sur les produits et il y a peu de salariés) afin de pouvoir rendre accessible à toutes les bourses une alimentation de qualité et de proximité.
– Un projet citoyen avec les coopérateurs qui sont aussi acteurs du supermarché car ils y travaillent, peuvent assister aux assemblées générales et intégrer les différentes commissions.
– Un endroit vecteur de lien social.
Afin de faire partie de La Gabare et de pouvoir à la fois y faire ses courses mais aussi participer à la vie du supermarché, il faut acheter 10 parts sociales de 10 euros (soit 100 euros ou 10 euros pour les étudiants). Ces parts sociales ne seront plus redemandées par la suite.
Les coopérateurs s’occupent du magasin et doivent assurer une présence de 3h par mois de façon bénévole afin d’assurer le nettoyage, la mise en rayon ou encore l’encaissement. Ces bénévoles sont supervisés par 4 employés qui s’assurent du bon fonctionnement du supermarché et des flux de marchandises.
La principale activité de La Gabare est la vente de produits bio mais aussi et surtout des produits locaux. Le supermarché organise également des animations ponctuelles, souvent internes, comme des débats, rencontres ou conférences autour de sujets environnementaux, alimentaires ou liés au gaspillage. Cette dernière thématique autour du gaspillage alimentaire fait partie des points clés de La Gabare qui s’attache à réaliser ses commandes au plus juste pour éviter les pertes. Un frigo “de la dernière chance” est également créé pour limiter les pertes et vendre les produits à la limite de la date de péremption.
Il y a environ 1200 coopérateurs à La Gabare (dont une centaine d’étudiants) et l’objectif est d’atteindre le 1500 coopérateurs d’ici la fin 2021. Ce nombre croissant entraîne également des activités beaucoup plus denses et une vie coopérative très fournie, créant le besoin d’embaucher 4 salariés pour s’en occuper.
Le COVID a représenté une hausse considérable de l’activité. Les mois d’avril et de mai ont été des mois records en chiffre d’affaires et des achats en grosse quantité.
La Gabare est le plus gros supermarché coopératif d’Orléans et a connu une croissance exponentielle depuis ses débuts.
Le supermarché a des partenaires financiers comme le Crédit Agricole et le Crédit Mutuel qui sont des bailleurs mais qui ont aussi fait des dons à La Gabare.
Le Crédit Coopératif, CollecTeam, la Wild Code School, La Poste, France Active, l’OpenAgriFood, la coopérative La Louve, les producteurs (environ 120-130) et l’entreprise La Mesure qui s’occupe du vrac dans le magasin. On retrouve aussi Orléans Métropole, le département et la région.
Le COVID a largement limité la vie démocratique (plus d’assemblée générale) et le lien social induit par le magasin. Les recrutements des coopérateurs et les réunions d’informations organisées le samedi ont aussi suivi un coup d’arrêt.
Il a fallu s’adapter à cette nouvelle donne et à une organisation différente non seulement vis-à-vis de nos coopérants mais également de nos fournisseurs qui semblaient parfois dépassés.
L’augmentation liée au COVID ne s’est pas totalement maintenue dans le temps. Beaucoup de personnes sont venues par opportunisme et ne sont plus revenues. Il serait intéressant de savoir pourquoi et comment nous aurions pu les garder.
L’organisation de la vie coopérative est primordiale pour assurer un fonctionnement correspondant aux attentes et aux disponibilités des coopérateurs.
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**