L’Elefan : coopérative alimentaire participative à Grenoble
L’Eléfàn est une coopérative alimentaire participative, créée en 2016 à Grenoble sous la forme d’une association à but non-lucratif, qui a pour objet de sélectionner et d’organiser la vente de produits du quotidien (produits alimentaires, d’entretien, d’hygiène, etc.) en fonction de certains critères: priorité aux producteurs locaux ; recherche d’un prix juste ; qualité gustatives et nutritionnelles. Collaboratif, écologique, éthique, abordable et convivial, le cœur du projet de l’Eléfàn est de prendre le meilleur des supermarchés et d’en délaisser les inconvénients.
Auteurs(s)
Programme
Démarrage : 2016
Lieu de réalisation : Grenoble
Origine et spécificités du financement : -Adhésions -Demandes de subventions publiques pour le développement du programme (à venir) -Autofinancement
ORIGINE ET CONTEXTE
Le projet de l’Eléfàn suit une dynamique déjà bien ancrée aux Etats Unis et qui commence seulement à se développer en France. Il s’agit de révolutionner le concept de supermarché, présentant à ce jour bien trop d’externalités négatives. La valeur marchande devrait ainsi laisser place à des valeurs plus humaines telles que la collaboration, la convivialité et le respect de l’environnement. Il convient d’imaginer un supermarché idéal, à la fois abordable, éthique, qualitatif et joyeux.
Objectifs
– Donner la priorité aux producteurs locaux respectant l’environnement et les normes sanitaires
– Rechercher un prix juste, tant pour les producteurs que pour les adhérent(e)s
– Privilégier les qualités gustatives et nutritionnelles
– Être accessible à tous et à toutes et répondre aux besoins et choix alimentaires de chacun(e)
ACTIONS MISES EN OEUVRE
Pour parvenir à ces objectifs, l’Eléfàn prévoit de mettre en œuvre les actions suivantes :
– Établissement de contrats avec des producteurs locaux (si possible à moins de 40 km)
– Mise en place d’un système dans lequel l’adhérent est à la fois bénévole et client (avec bénévolat pour 80% du temps de travail), marge linéaire de 20% sur les produits et paiement rapide des producteurs
– Production d’information sur les produits de manière à attester de leur qualité
– Adhésion à prix libre, établissement de rapports horizontaux entre les adhérents (tirés au sort par ex. pour intégrer le conseil d’administration), consultation des adhérents pour le choix des produits.
Résultats et impacts, quantitatifs et qualitatifs
– Le nombre d’adhérents ne cesse d’augmenter avec en moyenne 20 adhésions par mois au début du projet et environ 50 à compter de septembre 2015. En octobre 2016, six mois après le début du projet, l’association compte déjà dans les 200 adhérents.
– C’est une population relativement aisée et déjà sensible aux questions écologiques qui se mobilise aujourd’hui. Les retours sont en général très positifs. Il y a un réel engouement, une envie de prendre part au projet et de faire des propositions.
– Plusieurs projets de de ce type sont actuellement en cours en Europe (à des stades plus ou moins avancés) dont 18 en France.
Originalité
L’Eléfàn est un supermarché à but non lucratif défendant des valeurs non-marchandes : responsabilité et convivialité, égalité et horizontalité, confiance et transparence, respect…
C’est un projet participatif que développe cette association car le supermarché ne sera ouvert qu’aux adhérents, qui s’engageront à la fois à respecter les valeurs de l’Elefan et à travailler bénévolement trois heures par mois au fonctionnement du magasin (mise en rayon, réception, commandes et caisses).
Partenariat(s)
– La Ville de Grenoble et La Métro apportent au projet un soutien moral qui devrait prochainement se transformer en aide matérielle et financière.
– SOS Pizza et le MIN de Grenoble soutiennent l’Elefan par leur communication.
– Une quinzaine de producteurs est aussi partenaire.
– L’Elefan et La Bonne Pioche souhaitent travailler ensemble, notamment en ce qui concerne les contrats avec les producteurs et l’acheminement des produits.
Retour d’expérience
Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :
L’Eléfàn a besoin de se structurer. Les principaux obstacles que l’association rencontre sont d’ordre fonctionnel.
– L’absence de local propre à l’Eléfàn ne facilite pas l’organisation de différentes réunions.
– L’Eléfàn manque également de matériel, notamment informatique.
– Le développement du projet prend beaucoup de temps et nécessite un travail conséquent, raison pour laquelle ses principaux acteurs sont souvent débordés.
Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :
– L’association recherche impérativement un local, sans quoi elle ne pourrait développer son activité comme elle l’entend.
– L’engagement de nouveaux bénévoles devrait véritablement permettre d’impulser le projet de l’Eléfàn et de répartir plus équitablement le travail au sein de l’association.
Améliorations futures possibles :
Pour améliorer le programme, il convient de faire adhérer plus de monde. Aujourd’hui, l’Eléfàn compte 200 adhérents mais son objectif est d’en avoir 1200. La communication joue donc un rôle majeur. L’Eléfàn a besoin de se faire connaitre et donc de participer à des festivals, d’organiser des projections etc. L’association doit consolider son réseau et développer de nouveaux partenariats (notamment avec des producteurs locaux et acteurs de terrain). Elle cherche par ailleurs à élargir sa cible et à convaincre les populations issues des quartiers populaires de l’intérêt du projet. Pour atteindre ces objectifs, l’Eléfàn souhaite créer une équipe de 3 à 5 salariés.
Présentation des facteurs de réussite et conseils pour une généralisation ou un essaimage :
L’image très négative qui est associée à la grande distribution explique l’engouement partagé pour la construction d’une nouvelle forme de supermarché. Les réunions d’information jouent un rôle crucial dans l’adhésion de la population (beaucoup plus que le site internet). C’est pourquoi l’Eléfàn prévoit d’en organiser au moins jusqu’à l’ouverture du supermarché. Les personnes qui rejoignent l’association le font généralement dans l’optique de pouvoir manger mieux et moins cher.
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**