Créée en 2013, Equoevento est une organisation solidaire située à Rome, en Italie qui récupère les aliments non-consommés issus de l’organisation d’évènements publics ou privés, et garantit le transport immédiat de ces dons aux associations qui peuvent ainsi les distribuer aux plus démunis. L’organisation certifie aussi les évènement qui participent à l’initiative d’ »événements équitables », un label valorisant qui peut être utilisé par les organisateurs.
Démarrage : Décembre 2013
Lieu de réalisation : Rome, Milan, Turin, Paris
Origine et spécificités du financement : Donations des acteurs de l’évènementiel (organisateurs ou mandataire), avis de concours (récemment 8permille de l’église Valdese et de la fondation San Paolo)
Le projet est né de l’initiative de trois amis, Giulia, Carlo et Francesco qui, lors d’un mariage, se sont demandés ce qui allait advenir des grandes quantités de restes du repas et ont été confrontés lors de cet évènement pour la première fois au gaspillage alimentaire, dans le secteur de l’évènementiel. De cet épisode, l’idée d’Equoevento s’est développée, à partir du premier événement partenaire, le congrès de la Fédération des notaires en 2013, jusqu’à connaître une croissance continue, notamment grâce à une collaboration avec le réseau Banco Alimentare qui a fourni les premiers moyens de transport. L’association a aussi profité d’un contexte particulièrement opportun pour sa création avec le passage de deux lois italiennes récentes, la loi du Bon Samaritain de 2003 et la loi Gadda, qui encadrent et encouragent le don alimentaire.
– Limiter le gaspillage alimentaire dans l’évènementiel et reconvertir les excédents en aide alimentaire
– Sensibiliser aux problématiques du gaspillage alimentaire et de la précarité alimentaire
– Augmenter la portée des opérations avec à la fois un nombre important d’événements et l’essaimage du programme dans d’autres villes italiennes
– Éventuellement garantir la croissance de l’organisation et ainsi pouvoir offrir aussi un emploi stable à des personnes en situation de précarité.
– Les entreprises d’évènementiel entrent en contact avec l’association, généralement une semaine avant l’évènement organisé.
– A l’issue de l’événement, les volontaires récupèrent les aliments non consommés, qui sont transférés aux associations les plus proches et notamment à celles qui prévoient d’offrir des repas gratuits le plus rapidement possible (s’agissant dans la plupart des cas de repas déjà préparés).
– En contrepartie, l’association certifie l’évènement avec une attestation d’évènement solidaire et rend public cet aspect sur les réseaux sociaux.
– En 2016, plus de cent évènements ont participé à Rome, avec 40 000 portions récupérées, soit l’équivalent de 8 000 personnes aidées.
– Au-delà de Rome, Equoevento connait une véritable expansion à travers quatre autres villes italiennes ainsi qu’à Paris en France.
– Une activité qui est basée uniquement sur la transformation des produits non consommés en ressource
– Une aide qui fournit une riche diversité d’aliments aux associations offrant des repas gratuits
– Une coopération avec le secteur de l’événementiel, secteur privé réputé peu sensible à ces questions, qui lutte contre le gaspillage alimentaire.
– L’AS Roma (équipe de football de Rome) et la Fédération italienne de rugby, pour une action régulière lors des évènements sportifs des deux associations
– Palombini (catering), et ROMHI (hôtel), the Church Palace (hôtel) Maxi (musée d’architecture), organisateurs d’événements avec lesquels Equoevento coopère régulièrement
– Federcongressi, une association professionnelle des organisateurs d’événements, avec laquelle Equoevento a lancé l’initiative « Food for Good » pour rendre publique la participation d’organisateurs et hôtels à cette action.
– Difficultés de gestion avec la croissance accrue de l’organisation
– La principale difficulté a été le dialogue avec l’industrie de l’événementiel pour faire comprendre le bien-fondé et le potentiel d’une solution alternative qui change de la pratique courante en visant simplement à éviter de jeter les excédents alimentaires, le tout sans efforts.
– Les changements apportés par les lois sur le don alimentaire ont aidé, mais le facteur fondamental a été la communication, à la fois à travers les réseaux sociaux et sur le terrain. L’association a ainsi coordonné une journée où les chefs de l’hôtel ROMHI ont cuisiné directement dans un centre pour personnes en situation de précarité de la communauté de Saint Egidio.
Une expansion dans de nouvelles villes est souhaitée avec une coordination plus structurée sur le territoire, notamment avec les associations qui reçoivent les dons alimentaires.
L’initiative a mis en place une idée nouvelle, surtout dans sa mise en œuvre opérationnelle sur le territoire, grâce à une forte détermination des volontaires impliqués. De plus, l’association a bénéficié, surtout lors de son implantation dans de nouvelles villes, de l’aide et le soutien d’un grand nombre de citoyens qui, tout en travaillant dans le secteur évènementiel, ont pris conscience des dimensions et des impacts du gaspillage alimentaire dans le secteur.
Un projet de recherche est déjà en cours, avec l’Université Cattolica de Milan avec l’objectif de rédiger un manuel sur le don alimentaire, en particulier sur des aspects techniques tels que le respect de la chaine du froid, les possibilités de contamination (virale ou bactérienne) ou la date limite de consommation de différents aliments.
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**