Verane Frediani a décidé de filmer des femmes qui innovent dans la gastronomie et dans les métiers de bouche en France et à l’étranger pour mettre leur travail et leurs idées en valeur: haute gastronomie mais aussi street food, sommelières, fromagères, bouchères, activistes…
Démarrage : Septembre 2014
Lieu de réalisation : France
Budget : 130000
Origine et spécificités du financement : auto financement
La Ferme Productions
Tourcoing – 5920021 rue edgar quinet
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Verane Frediani est productrice, co-scénariste et monteuse du documentaire « STEAK (R)EVOLUTION » et co-auteure du livre du même nom. Elle a ensuite voulu faire quelque chose pour toutes les femmes investies dans la gastronomie et dont on ne parle que très peu, ce qui non seulement ne suscite pas de carrière chez les filles dans ce domaine mais ne reconnaît le fait que les femmes sont en train de changer le monde grâce à la gastronomie. Elle est donc partie avec sa caméra rencontrer et interviewer toutes ces femmes sans financement autre que ses propres deniers car toute demande de financement audiovisuel et cinéma lui a été refusée.
Le premier but de ce travail est de documenter le travail des femmes dans la gastronomie, l’agriculture et l’alimentation en général et de rappeler la place des femmes dans l’histoire de la gastronomie professionnelle. Le but ultime est que ce film, ce livre, ces vidéos soient vus dans les écoles et que l’enseignement de la gastronomie soit mis au programme de toutes les classes et que les filles et les garçons partout dans le monde, au Nord comme au Sud, sachent qu’il y a une vie professionnelle possible dans la gastronomie, que la gastronomie professionnelle peut permettre à des femmes de s’émanciper, que toutes ces occupations sont des professions parmi les plus estimables, que toutes les cultures peuvent être fières de leurs traditions culinaires, de leur terroir, de leurs produits et de leurs créations culinaires.
Pour le documentaire, Verane a interviewé aussi bien des chefs 3 étoiles comme Anne Sophie Pic, Elena Arzak en Espagne, Barbara Lynch ou Alice Waters aux Etats Unis, que des étudiantes en école hôtelière en Bolivie, en Chine, à Paris. Elle a pu interviewer la chef de la Maison Blanche, Cristeta Comerford, née aux Philippines mais aussi des agricultrices en Bolivie, des sommelières en Argentine qui luttent contre le mépris des sommeliers hommes français, une bouchère noire en France qui s’est vue d’abord refuser l’accès à l’école de boucherie, des fromagères qui voient filer sous leur nez de façon injuste les prix de meilleurs ouvriers de France, des jeunes femmes en Angleterre qui apprennent aux femmes migrantes à travailler dans des cuisines professionnelles, à monter leur propre restaurant…
Aujourd’hui, Verane envoie le film dans tous les festivals pour faire du « bruit » autour de ces femmes, créer une reconnaissance, mettre en avant des alternatives et susciter des vocations.
Elle écrit un livre avec des extraits de toutes ces interviews et des portraits des femmes qui sont dans le film mais aussi toutes celles qu’elle a dû couper au montage faute de place. Elle a également monté des petits modules vidéos sur chacune de ces femmes qui pourront servir à faire exister son travail et le leur sur les réseaux sociaux.
Toutes les femmes cuisinières, chefs, sommelières….à qui Verane a demandé de participer à ce tournage l’ont fait et volontiers.
Verane dispose d’heures de rushes passionnants de femmes inconnues ou presque qui font vraiment bouger les choses et qui montrent l’exemple par leur énergie, leur volonté leur talent et leur créativité. Elle en a tiré un documentaire de 1h45. « A LA RECHERCHE DES FEMMES CHEFS » est sous titré en Français et/ou en Anglais. C’est un film qui rapproche les femmes entre elles.
Film sélectionné au Devour Film Festival au Canada
C’est un projet unique et primordial pour le futur. L’histoire des femmes dans la gastronomie professionnelle comme dans beaucoup d’autres domaines n’a pas été écrite, répertoriée, mise dans des Musées et en France, presque plus personne ne se rappelle de la Mère Brazier et de ses consœurs Lyonnaises ainsi que leurs créations. On ne parle que de Bocuse en oubliant qu’il s’est d’abord formé cher Fernand Point ET la Mère Brazier. Tout cela est expliqué dans le film.
De plus, le monde de la communication dans lequel nous baignons ne correspond pas au tempérament de la plupart des femmes qui pensent encore que bien faire leur travail est suffisant pour être reconnue. Hors aujourd’hui, il faut se mettre en avant et les femmes ont besoin d’aide en la matière.
– Partenariat avec le PARABERE FORUM, un forum créé par Maria Canabal, journaliste culinaire espagnole vivant en France, qui réunit chaque année pendant 3 jours 400 femmes du monde entier travaillant dans la gastronomie pour des conférences, des tables rondes et des échanges. Une projection du documentaire est prévue pour la prochaine édition du forum.
– L’école du CORDON BLEU a également soutenu le film et le soutient encore énormément.
– Partenariat avec ZOE Productions et Sandra Rudich qui organise entre autres des manifestations pour la lutte contre le cancer du sein. Le film fait partie des outils dont elle dispose pour ses événements.
– Le plus gros obstacle fut le financement. Tout le monde a répondu que faire un film sur les femmes dans la gastronomie n’avait aucun intérêt, que ce n’était pas un sujet. Verena n’a pu faire ce film que grâce au succès financier de STEAK (R)EVOLUTION.
– Aujourd’hui, trouver un vendeur international et un distributeur cinéma en France est très difficile car le sujet des femmes n’est pas jugé enthousiasmant ou suffisamment important pour qu’on s’en occupe et qu’on le défende.
– Quant à la gastronomie, on continue d’inviter 1 seule femme chef parmi des dizaines d’hommes dans les jurys, les festivals, les « taste of Paris » et autres manifestations censées promouvoir la gastronomie dans son ensemble et sa diversité. Parmi les 50 nouveaux restaurants étoilés cette année en France, un seul a une femme chef dans ses cuisines.
– Créer des réseaux de femmes, promouvoir et développer la solidarité et l’entre-aide entre femmes.
– Garder le contact avec toutes les femmes rencontrées pour les aider dès que possible
– Continuer à se battre pour que le film soit vu.
Il faut que certaines femmes accèdent à des postes de décision pour qu’elles puissent enclencher le changement.
– Beaucoup de femmes chefs ont accepté de participer au film car elles n’ont que rarement l’occasion de s’exprimer publiquement et elles souffrent d’un manque de reconnaissance
– Le film se termine sur une fin pleine d’espoir, ce qui donne envie aux programmateurs de le montrer. Il faut dénoncer les problèmes certes, mais offrir une solution sinon le but n’est pas atteint.
– Verena exerce dans le journalisme cinéma, la production et la distribution de films depuis maintenant 20 ans, ce qui lui a permis de se constituer un réseau dans le cinéma, notamment de femmes, et cela aide beaucoup à la diffusion
– Les restaurants dont le chef est une femme sont ils visités par les inspecteurs du Guide Michelin?
– Les investisseurs, banques et autres, investissent-ils sur des projets alimentaires, de restauration ou de gastronomie lancés par des femmes?
– Quel est le prix moyen d’un menu dans les restaurants dont le chef est une femme?
– Combien y-a-t-il réellement de femmes en France parmi les professionnels de la gastronomie ( agriculture comprise)? Nous savons que dans le monde 80% des agriculteurs sont des agricultrices mais qu’elles sont bien loin de posséder 80% des terres agricoles! Qu’en est-il en France?
Howard Chua-Eoan « The Gods of Food », TIME magazine ( 2013)
« Les 100 chefs au monde chez qui il faut avoir été », LE CHEF (2016)
Le guide Michelin de 1900 à nos jours.
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**