Observatoire

Développement rural et entreprenariat écoresponsable par ICD Afrique au Sénégal

Le projet « petit entreprenariat rural à Tambacounda » au Sénégal, développé par l’ONG française ICD-Afrique consiste à appuyer le développement de petites entreprises rurales œuvrant dans les domaines du maraîchage, du petit élevage biologiques, de la transformation de l’arachide et de la fabrication de savons naturels dans les collectivités ciblées.

Auteurs(s)

Violaine
Vernay

Fiche rédigée par Ariane Thenadey

Programme

Démarrage : 2014

Lieu de réalisation : Département de Tambacounda, Communes de Koussanar, Sinthiou-Malème, Niani, Toucouleur (Sénégal)

Budget : 400000

Origine et spécificités du financement : Région Wallone, DGD (Coopération Belge), Agence Française du Développement, READS, ICD-Afrique

Organisme(s)

ICD-Afrique

Montreuil – 26000

Tambacounda

Site internet

Média sociaux

ORIGINE ET CONTEXTE

Le domaine agricole a été au cœur de la création d’ICD-Afrique et est au cœur de son action. Dans le domaine agricole, ICD-Afrique cumule plusieurs années d’expérience dans la région de Tambacounda qui lui ont permis de développer, à la fois une connaissance contextuelle, des savoir-faire, mais aussi des relations solides avec les acteurs locaux compétents en la matière. Le projet de petit entreprenariat rural pour les femmes à Tambacounda est né à la demande des populations locales qui se sont exprimées lors de réunions de village organisées par ICD-Afrique qui menait déjà des projets dans cette région. De ces réunions est ressortie une orientation pour les 5 années à venir et l’une des priorités qui s’est exprimée a été l’accompagnement des femmes dans le développement du petit entreprenariat rural.

Objectifs

L’objectif général de ce programme est d’accompagner la réalisation de projets respectueux de l’environnement et générateurs de revenus au profit des petits entrepreneurs ruraux et d’améliorer la qualité alimentaire des produits proposés aux consommateurs locaux en toutes saisons. De façon plus précise, ce programme vise à promouvoir la diversification et l’amélioration des productions via l’application de pratiques biologiques, dessaisonaliser la consommation de fruits et légumes par le développement d’activités de transformation agro-alimentaire, renforcer la structuration des GIE en un réseau coopératif d’achats et de ventes, accroitre les capacités d’intervention d’ICD-Afrique et des GIE partenaires en genre.

ACTIONS MISES EN OEUVRE

– Construction des infrastructures (clôtures, puits, unité de transformation, etc.) et dotation en équipement en accord avec la coopérative
– Participation au renforcement des capacités des bénéficiaires du programme et à leur accompagnement technique en les formant au maraîchage et petit élevage biologique, la transformation de fruits et légumes, l’économie d’eau, la fabrication de savons naturels notamment à travers l’organisation de stage de formation en immersion à la ferme-école Kaydara. Le programme comporte également un volet formation en gestion et administration notamment afin d’apprendre à gérer l’approvisionnement et le stockage, la comptabilité, la planification financière, le marketing, la commercialisation…). Les formateurs sont recrutés sur place, ce qui permet une économie en termes de salaires du personnel.
– Création d’une coopérative d’achats et de vente afin de permettre la commercialisation des produits issus de ces activités.

Résultats et impacts, quantitatifs et qualitatifs

Le programme a bénéficié à 9 groupements d’intérêts économiques (GIP), 600 personnes dont une grande majorité de femmes et leurs familles soit un total d’environ 6000 personnes. Les revenus de ces personnes et notamment des femmes a considérablement augmenté, participant ainsi à l’autonomisation des femmes.
Qualitativement, les pratiques bio se développent et sont économiquement avantageuses pour les femmes, elles coûtent moins cher que l’achat de pesticides traditionnels. Cette augmentation des revenus des femmes est souvent investie dans la scolarité de leurs enfants.

Originalité

L’originalité de ce programme a principalement été l’introduction d’une nouvelle activité dans la région : l’agriculture biologique. Le mode de fonctionnement, en coopérative est également novateur pour la région.

Partenariat(s)

Les Conseils Ruraux et le Conseil Municipal de Tambacounda , Conseil Départemental de Tambacounda, Centre d’Appui au Développement Local (CADL) de Koussanar, Ferme école de Kaydara, association Jardins d’Afrique, association pour la Promotion des Arbres Fertilitaires et de l’Agroforesterie (APAF), l’Agence Régionale de Développement de Tambacounda (ARD), les services techniques déconcentrés de l’Etat en Région de Tambacounda, la Chambre de Commerce et des Métiers – KEDGE Business School / READS, la Région PACA, la Fondation RAJA, l’Ivory Foundation.

Retour d’expérience

Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :

Certaines communautés n’ont pas accepté ce programme dans un premier temps car, inspirées par des programmes mis en œuvre dans des communautés voisines, elles souhaitaient qu’ICD-Afrique les réplique pour elles. Par exemple, dans une communauté voisine, des panneaux solaires avaient été installés et la communauté voulait qu’ICD-Afrique leur en installe également.

Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :

La communication avec les communautés a été la clé, leur expliquer pourquoi ICD-Afrique ne souhaitait pas s’impliquer dans ce genre de projet, notamment en leur montrant que 2 ou 3 ans plus tard, les panneaux (qui avaient été installés mais n’avaient pas bénéficié de la manutention et suivi nécessaire) étaient en délabrement et ne servaient plus. ICD-Afrique a alors mis l’accent sur le caractère durable de leur action, permettant aux populations d’aller vers un peu plus d’autonomie chaque fois.

Présentation des facteurs de réussite et conseils pour une généralisation ou un essaimage :

Ce mode de fonctionnement est clé car il permet la mise en commun des ressources et des outils. Ce regroupement permet de faire des économies et de diminuer les coûts de production. Ce regroupement donne aussi aux femmes un pouvoir de négociation, notamment lors de la négociation des prix d’achats, elles peuvent prétendre à des achats groupés et exercent une pression plus importante sur les revendeurs ce qui leur permet d’obtenir des tarifs intéressants. Ces femmes travaillent enfin sur commande. L’idée est de produire local afin de consommer local. En effet dans un contexte comme le Sénégal, beaucoup de produits de consommation utilisés par les restaurateurs sont importés. L’utilisation de ressources humaines locales (notamment les formateurs) permet une importante économie.

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Comité de lecture
Date de lecture de la fiche
27/04/2016
Localisation
Sénégal
Appréciation(s) du comité
Source d’inspiration !
Domaine
EnvironnementAgricultureAménagement, développement local
Type de structure
Association, collectif, ONG
Envergure du programme
Nationale
Bénéficiaires
FemmesPopulation ruraleAgriculteurs
Type d’action
Services d’accompagnement Formation, gestion, aide technique, juridique…
Type d’objectif
Valorisation du patrimoine technique (savoir-faire)Maintien et/ou création direct(e) d’emploisDépollution des modes de production agricole (introduction d’alternatives aux intrants chimiques, pesticides, fongicides…)Transmission de pratiques responsables aux professionnels
Localisation
Licence

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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**