Observatoire

Coopérative BIO Ile de France

Suite à la création d’une coopérative de producteur·ices, la Coopérative Bio Île-de-France a initié une légumerie polyvalente. Les synergies de coordination facilitées par la structure SCIC lui permettent de s’approvisionner de manière diversifiée, avec des produits issus de l’Île-de-France et à 100% en Agriculture Biologique, garantissant ainsi son bon fonctionnement.

Auteurs(s)

Fiche rédigée par FNCUMA

Programme

Démarrage : 2024

Organisme(s)

Coopérative Bio Ile-de-France

Combs-la-Ville – 77380

2 rue René Dumont

ORIGINE ET CONTEXTE

  • L’association Fermes Bio d’Ile de France devient une SCIC La coopérative Bio d’Ile de France en 2014 avec un ajout de légumerie
  • Situé dans le bassin Ile-de-France, région dynamique en activités économiques

ACTIONS MISES EN OEUVRE

  • Transforme des produits de 1ere, 3ème, 4ème, 5ème gamme permettant un équilibre, un lissage dans l’organisation selon les saisons avec 300 références de légumes (Saison forte entre septembre – avril). Mise en place progressive des 3 chaînes de production (6 mois entre chacune) 
  • Gouvernance avec un collège de collectivités territoriales dans la SCIC : donne une voix importante aux collectivités comme sociétaires et clients. La coopérative réunit amont et aval, pas seulement des agriculteur·ices (répartition des votes et 12 administrateur·ices élu·es : volonté de représentativité des activités agricoles)
  • Besoin de cet outil qui n’existait pas en IDF et qui évite des flux de transport qui envoient loin des aliments pour les transformer puis les faire revenir
  • Débouchés actuels  : 
  • la restauration collective représente 60% avec 3-4 ans de visibilité au niveau des volumes et prix garantis ⇒ hyper structurant pour l’outil
  • les magasins spécialisés dans les produits biologiques représentent 40% (ce segment de marché a été créé après et permet d’avoir un équilibre)

⇒ Permet d’avoir une sécurité en variant les débouchés (comme lors de pandémie où la restauration collective est fermée) 

  • 2022 : Chiffres d’affaires de 8.8 millions €
  • Entre 15 et 20 producteur·ices (légumes plein champ principalement) avec des volumes équilibrés et varie en fonction des moments de l’année (afin de réduire les risques sur l’approvisionnement)
    • La réalité c’est que c’est toujours la demande qui tient l’offre. En fait on a juste eu un appel d’air super fort de certaines collectivités […] Si la demande est là, les agriculteurs vont très vite se mettre au niveau. Si demain la loi Egalim est appliquée, c’est sûr que l’offre elle sera là”.
  • Prévision avec une fiche de postes : business plan nécessaire pour avoir le financement des banques, pour préparer la diversification
  • Équipe stable depuis +/- 2 ans : “on essaye que ça soit attractif et valorisé car c’est pas un métier facile”
  • Équipe composée de 5 CDI : 1 responsable de site, 1 responsable de la production, 3 opérateurs polyvalents + en fonction des saisons ajout de personnes (3 ou 4 CDD)

Résultats et impacts, quantitatifs et qualitatifs

  • Diversité des productions permettant de mieux gérer les Dates Limites de Consommation (4ème gamme très courte DLC ; 5ème gamme DLC jusqu’à 3-4 mois ; 3ème gamme) en occupant les effectifs sur l’année 

“C’est super important je pense la polyvalence entre les lignes de production dans l’usine même si c’est pareil, c’est de la complexité aussi à gérer. Il faut en avoir conscience”

  • Engagement avec des produits exclusivement biologiques depuis le début du projet : conviction très forte des producteur·ices à la base du projet agricole et des collectivités à l’origine de la demande. La loi Egalim amplifie cette demande. 
    • Point de vue éthique et stratégique : uniquement des produits biologiques ce qui est possible car il y a assez de demandes et d’offres 
  • Bonne situation actuelle de l’outil : 
    • Progression de la transformation en légumerie et amélioration de la valeur ajoutée donc bilan positif
    • Respecte les prévisions définies par l’objectif d’atteindre en 3 ans l’équilibre économique
    • Contexte favorable avec le développement du biologique : seulement 2-3% des exploitations engagées dans de l’agriculture biologique en IDF en 2011-2014 et aujourd’hui il y en a 12-15% 
  • Soutien continu des 5 ou 6 collectivités déjà très présentes au départ (malgré des changements politiques internes) 

⇒ Outil vraiment impulsé par les collectivités et aidé par des subventions 

  • L’avantage d’être une coopérative est la proposition d’une plus large gamme de produits qu’une légumerie classique permettant la construction de filières (fromage, élevage, etc) ce qui répond aux besoins et permet un modèle économique viable en écrasant les frais logistiques 
    • Métier de distributeur et grossiste incluant toutes les étapes de commercialisation
    • Liens avec les marchés publics permettant une force de frappe énorme
  • Si la demande est là, l’activité de la légumerie fonctionne
  • Un exemple qui fonctionne bien est d’enlever les cuisines centrales en liaison froide et de reprendre les préparations directement en restauration collective sur place 

⇒ vrai avantage quand la nourriture est bonne (Exemple : à Romainville)

  • Dimension environnementale prise en compte grâce aux produits locaux et biologiques : “ça a des impacts super utiles plus sur l’aspect environnemental, l’aspect emploi local, l’aspect souveraineté alimentaire” 

Partenariat(s)

Liens aux PAT : 

  • Participe à 4 ou 5 PAT avec des groupes de travail, atelier de réflexion, présentation de leur projet, discussions très intéressantes 
  • Par contre, il y a des vrais exemples portés par les collectivités. Exemples : la ville de Paris, de Saint-denis, de Fontenay-sous-Bois

Retour d’expérience

Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :

  • Contexte d’inflation qui provoque une baisse d’activité : les collectivités ont moins de budget 
  • Problème météorologique : les saisons sont de plus en plus courtes ce qui est difficile à gérer 
  • Problématique de l’eau avec les sécheresses
  • Problème de stockage et/ou approvisionnement : exemple des carottes avec un problème national lié aux températures atmosphériques  
  • Problème d’inadéquation entre offre et demande de produits biologiques : actuellement, il y a plus d’offres que de demandes en produits biologiques locaux français. 
    • Exemple : obligé de brader les pommes de terre à l’exportation (5 fois moins cher que d’habitude) en conventionnel alors qu’ils ont le label AB
  • Concurrence avec les produits biologiques des pays du Sud pour le prix alors que le cahier des charges est différent

Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :

Solution face aux difficultés d’approvisionnement : partenariat à l’extérieur de l’IDF pour 5% du chiffre d’affaires permettant d’élargir la zone d’approvisionnement. La légumerie prévient le client car le produit n’est pas local (exemple : carotte du Val de Loire ou de Picardie)

Améliorations futures possibles :

  • Essayer de se tourner vers la restauration collective entreprise (car moins ralentie pendant l’été) 
  • Volonté de se rapprocher du milieu médico-social même si leur budget est très serré et le biologique ne représente que 1-2% de l’approvisionnement 
  • Prestation de service envisageable si des demandes apparaissent 
  • Changement de définition de local : transformer le critère en fonction de la région pour celui du nombre de kilomètres

Présentation des facteurs de réussite et conseils pour une généralisation ou un essaimage :

Conseils : 

  • Commencer avec des produits simples où on a une garantie d’avoir du volume et de la qualité : produits basiques de plein champs ayant une longue durée de conservation (pomme de terre, carotte, oignon…)
  • Diversification de l’outil (plusieurs gammes de produits)
  • Connaître les projets autour pour s’assurer d’avoir assez de demande : c’est la demande qui fait que l’outil va fonctionner
  • Repenser les menus : même si c’est 30% plus cher, avec une baisse de la consommation de la viande et une bonne cuisine, c’est possible : c’est le cas ici

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Comité de lecture
Date de lecture de la fiche
20/05/2024
Localisation
France
seine-et-marne
Appréciation(s) du comité
Innovant !
Bénéficiaires
Population rurale
Localisation
Licence

Copyright: Licence Creative Commons Attribution 3.0
Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**